La fin du calvaire pour les résidants ?
Un cahier des charges a été élaboré par l’AADL et sera signé par les jeunes responsables de ces PME avant l’entrée en vigueur de leur mission, assure la tutelle.
Ascenseurs en panne, éclairage défaillant, entrées et cages d’escalier sales... Les entreprises retenues par l’Agence nationale pour l’amélioration et le développement du logement (AADL) mettront-elles fin au calvaire des locataires qui doivent prendre leur mal en patience ? Ces entreprises sont celles créées dans le cadre de l’Ansej. Ce sont les sous-traitants de l’AADL qui doivent soulager, dès octobre prochain, le calvaire des résidants qui ont actuellement du mal à rejoindre leurs appartements situés au 16e étage des tours en raison des ascenseurs en panne la plupart du temps. C’est le cas actuellement dans plusieurs cités AADL.
Des locataires de Sebala se plaignent des pannes permanentes des ascenseurs. «Imaginez le calvaire que subissent les personnes âgées et les enfants qui habitent aux étages supérieurs», se plaint un père de famille du bâtiment 42 à Sebala, à Alger. Le même calvaire est vécu quotidiennement par les habitants des sites les Bananiers. «Les techniciens engagés par l’AADL ne répondent plus aux appels des locataires», s’emporte un résidant dans la cité Zerhouni Mokhtar, qui dénonce un «laisser-aller destructif».
Les sites AADL peinent aussi à trouver une prise en charge régulière concernant l’hygiène. Les associations de locataires dénoncent les difficultés et les blocages pour le nettoyage et la gestion des parties communes. Les problèmes récurrents des infiltrations d’eau et de l’utilisation des terrasses ne sont pas encore pris en charge, constatent des membres de ces associations.
Le ministère de l’Habitat a conclu des accords pour la création, dès octobre 2015, de groupements de PME créées dans le cadre des dispositifs de soutien à l’emploi de jeunes, en vue d’assurer la gestion des cités AADL. Ces entreprises prendront en charge progressivement la gestion des cités qui souffrent de manque d’hygiène, d’éclairage et de pannes d’ascenseurs que la société chargée de la gestion des cités AADL,Gest-Immo, n’a pu résoudre. Un cahier des charges a déjà été élaboré par l’AADL et sera signé par les jeunes responsables de ces PME avant l’entrée en vigueur de leur mission, assure la tutelle.
Rédha Mebarki, architecte et membre d’une association de résidants d’une cité AADL d’Alger, joint hier par téléphone, estime que la dégradation des sites est due essentiellement à la mauvaise réalisation, à l’absence de personnel d’entretien qualifié et «surtout au refus de l’AADL de faire participer les locataires acquéreurs dans la gestion de leurs cités d’habitation». Cet architecte dénonce le système de désignation des administrateurs au lieu de recourir à l’élection de syndics d’immeuble comme c’est le cas des modèles réussis en matière de gestion de sites immobiliers.
Car, rappelle M. Mebarki, «il s’agit là d’un métier qui allie la gestion administrative et la gestion technique des immeubles. Toute entreprise ne peut être appelée à exercer une activité dans le domaine de la gestion technique ou de l’entretien des parties communes que si elle justifie d’une expérience avérée ou d’une qualification prouvée». Selon le ministère de l’Habitat, le recours aux entreprises Ansej concernera, dans une première étape, les cités AADL 2001-2002 d’Alger, puis sera élargi au niveau national.