Pour voir la crise grecque avec optimisme, pensez au Japon
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L’épée dans les reins, les autorités grecques ont accepté les conditions draconiennes imposées par l’Union européenne pour le déclenchement d’un troisième plan de secours à leur économie. Ce plan provoque un large scepticisme, en particulier à cause d'un argument politique: les mesures imposées sous diktat sont un déni de démocratie et ne permettent jamais leur «appropriation» par la population. Or, il y a eu diktat en Grèce, celui d’une menace d’exclusion de l’euro, et même mise sous tutelle (en juillet, on avait donné deux jours aux députés grecs pour se prononcer sur 1000 pages de textes de lois, des textes largement rédigés à l’étranger). Selon l’argument, le plan est voué à l’échec. Un exemple historique permet pourtant de soutenir l’inverse: celui du Japon de 1946, écrasé militairement par les États-Unis. Une grande défaite, comme celle d’ordre économique qu’ont subi les Grecs face au reste de l’Europe, peut très bien être suivie d’un fort rebond, et ceci malgré l’humiliation subie par la population. Et si l’action économique du gouvernement Tsipras a été calamiteuse jusqu’ici, son baroud d’honneur face à l’Europe a peut-être eu, si l’on peut dire, cet avantage politique de rendre la défaite plus implacable encore. Après l'humiliante défaite du Japon Au lendemain de la guerre, la situation du Japon est dans un état désastreux: on estime à 30% les équipements industriels ... Lire la suite