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Сентябрь
2015

Fronde des maires, qui défendent leurs communes contre la baisse des crédits de l'État

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POLITIQUE - Les maires se sont mobilisés samedi un peu partout en France pour dénoncer la baisse des dotations de l'Etat aux collectivités locales, qui pèse lourdement sur le budget des communes et menace selon eux les services publics.

Rassemblement d'élus ceints de leur écharpe tricolore, délégations reçues en préfecture... les édiles ont répondu par centaines à l'appel de l'Association des Maires de France (AMF).

Cette journée d'action a réuni des maires de toutes tendances –dont de rares élus socialistes– pour réclamer une révision d'urgence du calendrier et de l'effort demandé.

L'AMF s'est d'ailleurs félicitée à la mi-journée d'"une première victoire pour les territoires". "C'est un message d'alerte qui doit permettre à l'Etat de prendre conscience de ce qui se passe dans les territoires et de l’accélération phénoménale de la dégradation. C'est un fardeau qui n'est pas tenable", a affirmé son président François Baroin (Les Républicains) à l'AFP.

A Bordeaux, le maire LR Alain Juppé s'est déclaré "totalement solidaire du mouvement" devant 200 élus girondins venus protester devant la préfecture de la Gironde. "Les maires et les élus locaux en général sont l'armature de notre société", a argumenté Alain Juppé, ajoutant que "quand il y a un problème, c'est à nous que l'on fait appel".




François Bayrou, président du MoDem et maire de Pau, a également participé "par solidarité" à la manifestation dans sa ville.

Augmenter le prix des repas à la cantine

A Lille, quelque 300 élus de communes du Nord, se sont rassemblés devant la préfecture où une délégation a été reçue par le préfet. Un seul élu PS, Jean-François Delattre, maire d'Haspres (2800 habitants), était présent.




"Si cela continue, on sera amené à augmenter le prix des repas à la cantine, ne pas renouveler certains départs en retraite et baisser les subventions aux associations", s'est exclamé le maire PCF de Waziers, Jacques Michon.

Dans l'Oise, les représentants de "300 communes" ont exprimé leur colère "car certaines sont au bord de la faillite", a affirmé à l'AFP Caroline Cayeux, maire LR de Beauvais et présidente de la Fédération des villes de France .

Dans un communiqué, Frédéric Cuvillier, maire PS de Boulogne-sur-Mer, avait dénoncé "la dérive partisane" de l'association des maires du Pas-de-Calais à laquelle il a suspendu sa participation.

A Montauban, 150 personnes ont marché vers la préfecture, avec à leur tête des maires, essentiellement LR, du département. A Toulouse, le maire, Jean-Luc Moudenc (LR), a signé avec d'autres élus une pétition en ligne de l'AMF.

Rassemblements également dans les Bouches-du-Rhône, où, selon l'AMF, 40 communes ont organisé des rencontres entre élus et population. "Depuis deux ans, 10,5 millions vont manquer par rapport à avant. Les dotations directes ont baissé et l'Etat nous met des charges supplémentaires. On va pas tenir", a déclaré à l'AFP la maire LR d'Aix-en-Provence, Maryse Joissains.

Manœuvre de la droite?

Une centaine d'élus se sont rassemblés devant la préfecture à Digne (Alpes de Haute-Provence). Dans l'Ain, quelque 200 élus de tout bord, ont défilé jusqu'à la préfecture à Bourg-en-Bresse. A Givors, dont le maire est le DVG Martial Passi, des banderoles avaient été déployées devant la médiathèque ou le conservatoire de musique, proclamant "cet équipement est menacé de fermeture, mobilisons-nous".

Entamée en 2014, la baisse des dotations aux collectivités doit représenter 3,67 milliards d'euros par an d'ici 2017, dont 2 milliards pour les communes et les intercommunalités. Une "amputation insoutenable", selon l'AMF, qui aura "de graves conséquences sur l'activité économique".

A trois mois des régionales, la mobilisation des élus locaux tombe mal pour le gouvernement, qui a répondu partiellement à leurs préoccupations en annonçant la création d'un fonds doté d'un milliard d'euros pour soutenir les projets d'investissement des collectivités.

Devant l'ampleur de la fronde, François Hollande avait appelé dès vendredi "tous les acteurs publics" à "faire des économies". Et la Fédération nationale des élus socialistes et républicains (FNESR) a dénoncé une manoeuvre de François Baroin et de la droite.

Côté gouvernement, la ministre de la Décentralisation Marylise Lebranchu a rappelé que la baisse des dotations ne représente pour les communes "qu'une diminution de 1,84%" de leurs recettes annuelles de fonctionnement, "soit en moyenne 28 euros par habitant".

Mais l'inquiétude des élus est profonde et les maires ruraux, souvent sans étiquette politique, et qui représentent près d'un quart des plus de 36.000 maires de France, ont participé activement à la mobilisation. Comme le raconte une enquête du Monde samedi, les démissions d'élus locaux se multiplient dans ces zones rurales, la charge de travail étant souvent trop lourde à assumer.

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