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Сентябрь
2015

Ces oranges sont bien tendres

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La Suisse a largement les moyens de se maintenir dans le groupe mondial face à l'équipe B des Pays-Bas. Thiemo De Bakker et Jesse Huta Galung ont bien peu de références sur le circuit.

Christophe Spahr

Parce qu'ils sont bien élevés, prudents et faussement méfiants, Roger Federer et Stan Wawrinka se gardent bien de fanfaronner avant une échéance qui, sur le papier, apparaît bien trop déséquilibrée. En toute franchise, que risquent deux membres du top 4 mondial face à un joueur fiché au-delà de la 100e place mondiale et un autre qui a pour terrain de jeu, habituellement, les tournois future? A priori, rien. Sinon la glorieuse incertitude du sport, une figure de style qui fait le bonheur des sportifs. "Ne les sous-estimons pas , prévient Stan Wawrinka. De Bakker et Galung valent mieux que leur classement actuel."

Il est vrai que l'un a été 40e mondial en 2010 et l'autre a fait partie du top 100 durant quelques semaines, en 2014. Pas de quoi, vous en conviendrez, effrayer la République. D'ailleurs, le premier avait échoué au premier tour des qualifications de l'US Open. Et pendant que les deux Suisses se baladaient sur les courts de Flushing Meadows, il sortait dès le premier tour d'un Challenger aux Pays-Bas. En 2015, il n'a gagné que deux matchs sur le circuit principal. Sa seule référence est une victoire en... Coupe Davis face à Dominic Thiem. Quant au second, il partage son temps entre les Challengers et les Futures où il ne brille, par ailleurs, que très épisodiquement.

Le forfait de Robin Haase fait jaser

Reste que Thiemo De Bakker et Jesse Huta Galung vaudraient donc mieux que leur classement. La question a failli déclencher l'hilarité auprès des deux intéressés. "Pourquoi nous ne sommes pas mieux classés? riposte Thiemo De Bakker. Parce que nous ne gagnons pas assez de matchs..." Et ses coéquipiers de se marrer franchement. "Pas mieux" , ajoute plus sobrement Jesse Huta Galung.

Aux Pays-Bas, on ne se fait d'ailleurs guère d'illusions quant à l'issue de cette rencontre. Les quotidiens faisaient davantage leurs choux gras, ces derniers jours, du forfait de Robin Haase, le leader de l'équipe, plutôt que de l'affrontement proprement dit. "Après dix ans de bons et loyaux services en Coupe Davis, il a le droit de faire une pause" , défend Roger Federer.

Invités à décortiquer le jeu de leurs adversaires, les deux Suisses n'ont pas dévié de leur ligne de conduite initiale. Prudence, encore et toujours. "J'ai joué De Bakker à Miami en 2014 et en Coupe Davis, se souvient Roger Federer. Je le connais un peu. Huta Galung possède un revers à une main, un jeu assez classique. J'ai besoin de plus d'infos à son sujet. Quant aux deux joueurs de double, j'avoue ne pas les connaître. A ce niveau, ils savent tous jouer au tennis. Sur un match, tout est possible."

En Coupe Davis, tout est toujours possible

Stan Wawrinka démontre la même empathie envers les deux Néerlandais. "De Bakker a été freiné par des blessures. Il lui est arrivé de sortir de très bons joueurs. Quant à Huta Galung, je l'ai joué à Rotterdam. J'avais eu besoin de trois sets. Ces deux-là peuvent être dangereux. En Coupe Davis, les outsiders ont le beau rôle." "Surtout en indoor où le jeu va plus vite" , renchérit Roger Federer.

Encore un peu et les deux demi-finalistes de l'US Open nous flanqueraient la trouille. Déjà que les trois meilleurs joueurs bataves ont jeté l'éponge avant l'heure... Parce qu'au-delà de ces discours politiquement corrects, il ne faut pas oublier que les Pays-Bas alignent une équipe B. Robin Haase (ATP 71) a décliné l'invitation pour améliorer son classement à l'ATP. Igor Sijsling (ATP 159) est blessé. Quant à Jean-Julien Rojer, vainqueur du double à Wimbledon, quart de finaliste à l'US Open et quatrième mondial en double - quand même... - , il est touché à l'épaule.

Ouf, il s'en est fallu d'un rien pour que les Pays-Bas soient désignés favoris de ce barrage...