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Сентябрь
2015

Au chevet de la mémoire

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Le Centre Mémoire tire un bilan positif après trois ans d'existence. Et organise des portes ouvertes le 24 septembre.

JOCELYNE LAURENT

Jlaurent@lacote.ch

Avec l'automne qui se profile vient le temps de marquer la Journée mondiale de la maladie d'Alzheimer du 21 septembre. Cette année, les quatre Centres Mémoire du canton organisent des portes ouvertes le 24 septembre. L'occasion pour le public de découvrir la structure aubonnoise qui compte déjà trois ans d'activité. Situé dans l'Hôpital d'Aubonne, le Centre Mémoire est régi par le Réseau Santé la Côte et dessert l'Ouest vaudois jusqu'à Mies.

"Nos activités sont en forte augmentation depuis l'ouverture en juin 2012, indique Rebecca Dreher, médecin responsable. Depuis la mise en service, nous avons reçu 450 demandes et assuré un suivi cognitif pour 189 patients. Nous répondons à un souhait des patients et de leur entourage: rester à domicile et indépendants le plus longtemps". Dans cette optique, le travail en réseau avec tous les acteurs de la santé est fondamental, le Centre Mémoire se profilant comme un des maillons de la chaîne sanitaire.

La structure aubonnoise intervient sur demande du médecin traitant qui reste le référent. Et Rebecca Dreher de se réjouir que 152 médecins de la région aient adressé une demande depuis 2012.

Patient et entourage pris en charge

Les différents professionnels du Centre Mémoire ont ainsi la charge d'effectuer un bilan, de poser un diagnostic, puis de faire des propositions de traitement et de prise en charge adaptée. Leur force: allier les compétences d'une équipe interdisciplinaire pour prendre en charge le patient ainsi que son entourage. Un neurologue, un médecin gériatre, un psychiatre et une neuropsychologue assurent le suivi du patient, tandis que les proches-aidants sont encadrés par un psychologue. Une infirmière assure le lien entre le Centre, les proches et le réseau de soins.

Diagnostic précoce: espoir

L'approche en réseau pour ce type de trouble de la mémoire s'avère d'autant plus nécessaire que sur La Côte le vieillissement de la population croît de façon exponentielle et que, d'ici 2030, la catégorie des 80 ans et plus va exploser (lire ci-dessus). Un constat qui peut s'avérer alarmant - la maladie d'Alzheimer et les autres maladies apparentées de la mémoire touchant près d'un tiers des 80 ans et plus. Mais que la doctoresse Rebecca Dreher tempère en faisant part de bonnes nouvelles. "Selon deux études publiées en 2013, on aurait détecté moins de nouveaux cas de maladie d'Alzheimer qu'initialement prévu, en raison d'une meilleure prise en charge des maladies cardiovasculaires - un facteur de risque des maladies neurodégénératives - ainsi que de l'amélioration de l'hygiène de vie de la population" . En revanche, même si les recherches se poursuivent de façon intense, aucun médicament à ce jour ne peut enrayer la maladie, tout au plus la freiner.

D'où la nécessité de détecter la maladie le plus tôt possible. "Plus on intervient au début de la maladie, plus notre prise en charge est efficace et peut même freiner son évolution" , affirme le médecin gériatre. Outre l'intérêt pour le bien-être du patient et de son entourage, agir en amont permettrait également de réduire l'impact financier des troubles de la mémoire. "L'association Alzheimer Suisse estime à ce jour que les coûts de la maladie (directs et indirects, y compris l'aide apportée par les proches-aidants) se chiffrent à 9 milliards de francs, alors qu'en 2009 ils s'élevaient à 7 milliards" , relève Rebecca Dreh er.