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Сентябрь
2015

À Marseille, le Front national manifeste contre une exposition jugée "pédophile"

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POLITIQUE - L'exposition du collectif Dernier Cri s'appelle "Vomir des yeux", et elle n'a visiblement pas plu à Stéphane Ravier, sénateur et maire Front national des XIIIe et XIVe arrondissements de Marseille. À tel point que l'élu est allé manifester mercredi 10 septembre en fin de journée sur le parvis du conseil régional, rapporte Libération.

Selon lui, cette exposition fait la promotion de la "pédopornographie" et, de surcroît "avec l'argent du contribuable". Cette manifestation culturelle organisée à la Friche de la Belle de Mai (l'un des centres névralgiques de la culture underground de la cité phocéenne) est terminée, puisqu'elle s'est tenue tout au long du mois d'août. Comme le note Libé, Stéphane Ravier s'est indigné de cette expo "qu'il n'a pas vue", quand celle-ci se terminait, soit le 31 août.





Le maire frontiste a alors organisé un rassemblement qui selon lui a réuni "plusieurs centaines de Marseillais". Libération parle plutôt d'une "poignée de militants" et La Provence d'une "petite troupe", dont des membres de l'Action Française brandissant des banderoles "la corde pour les pédophiles". "Si Stéphane Ravier admettait ne pas avoir vu cette exposition, il affirmait se fier "à des gens dignes de confiance" pour la dénoncer", rapporte le quotidien local qui précise qu'aucun manifestant n'en a consulté les œuvres, "sinon sur Internet".






Mais alors, quelle est cette exposition qui agite l'extrême droite marseillaise ? Organisée par le collectif Dernier Cri, " basé depuis 1993 à la Friche Belle de Mai", cette manifestation rassemble des œuvres de deux artistes berlinois, Stu Mead et Reinhard Scheibner. Au programme, des dessins érotiques "présentant la pornographie, la sexualité adolescente, avec une dose de grotesque proche de l’esprit du défunt magazine Hara-Kiri", détaille Libération citant les organisateurs qui se défendent d'ailleurs de toute intention pédophile. Mais cela n'a pas suffi à Stéphane Ravier qui martelait qu'il fallait "bannir la pédopornographie" sans préciser que la mise en scène de la sexualité des enfants est déjà interdite en France.

Mais qu'importe, "sur le chemin vers la mairie, le groupuscule a pris en charge les slogans, rythmant ses pas de 'Pierre Bergé, au bûcher !' ou de 'Vauzelle, Gaudin, pédophiles !'", rapporte Libération et ce, "dans l'indifférence des Marseillais" précise La Provence. Le fondateur du collectif Dernier Cri, Pakito Bolino, était également particulièrement visé.

Ce n'est pas la première fois que des œuvres culturelles dérangent des élus frontistes. Les polémiques portant sur des conflits entre des maires FN et des représentants du monde de la culture (artistes, exposition, concerts) sont effectivement très nombreuses. Quoi qu'il en soit, la vie suit son cours à La Friche où l'on ne tient pas trop à en rajouter. "On ne veut pas donner de l'importance à ces gens", a d'ailleurs soufflé au HuffPost une "frichiste".

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