LA BATAILLE S'ANNONÇAIT BELLE Une fusion et six conseillers en moins?

Le plénum a accepté la fusion avec Les Agettes et... la diminution de l'exécutif de quinze à neuf membres qui faisait partie du paquet.

Les habitants des Agettes présents hier soir à la tribune du Conseil général de Sion ont été surpris. Surpris parce qu'ils s'attendaient à ce que le plénum se penche sur la fusion avec leur commune, et que les débats ont rapidement dévié sur le nombre de conseillers de la future commune. L'exécutif a en effet glissé dans son message concernant la fusion, le passage à neuf conseillers communaux au lieu des quinze actuels.

Un "duo pack" inévitable selon Marcel Maurer, président de Sion: "Les délais sont serrés. Le projet doit passer aux urnes le 18 octobre, puis être validé par le Grand Conseil en mars 2016 pour être prêt lors des élections communales en octobre 2016. Voilà pourquoi nous avons pris l'initiative de ce passage à neuf." Le président a rappelé que le plénum a demandé à plusieurs reprises une diminution de l'exécutif et que " la constellation des éléments était favorable ".

Réactions politiques contrastées

Si tous les groupes ont accepté l'entrée en matière, les débats ont été animés. Pour l'Alliance de gauche (AdG), le fait de lier les deux objets est "maladroit, peu transparent et ne favorise pas la confiance dans les institutions" . L'AdG qui soutenait la baisse depuis plusieurs années s'est cependant pliée au message.

Du côté du PDC, on a évoqué "un mélange des genres qui risquait de provoquer la confusion lors du vote" mais, comme l'AdG, la formule à neuf a été qualifiée, au final, de bonne solution.

Les Verts ont regretté l'absence de débat et les risques de présenter un objet vide d'information et donc difficile à comprendre: "Quand il manque d'informations, le citoyen a tendance à voter non."

Le PLR a quant à lui incité à "arrêter de regarder son pré carré et à prendre une décision de bon sens conforme à l'intérêt public". C'est l'UDC qui a été la plus virulente: "Nous n'acceptons pas de nous prostituer. Nous sommes opposés à la diminution à neuf qui vise uniquement à exclure des minorités. Nous sommes favorables à la fusion mais présentée sous cette forme, nous la combattrons."

Le chef de l'exécutif s'est ensuite montré rassurant en précisant que des informations allaient être données lors du prochain plénum. "Je compte sur votre solidarité à tous afin que cet objet soit présenté ensuite en détail aux citoyens." Marcel Maurer a aussi relevé qu'une diminution à neuf figure dans le projet R21 et que, même s'il n'a pas passé la rampe, la discussion risque tôt ou tard de revenir sur le devant de la scène.

"Moment historique"

En conclusion, le président a incité les conseillers généraux à participer à un moment historique. Message reçu puisque, à l'heure du vote, le plénum a accepté par 39 oui, 8 non et 2 abstentions. Une première étape d'un long processus puisque cette décision n'était que consultative. C'est le peuple qui se prononcera le 18 octobre prochain, puis le Grand Conseil aura le dernier mot en mars 2016.

Et la fusion dans tout ça?

De fusion, il en a quand même été question mais l'objet a été un peu noyé par le débat sur la réduction du Conseil communal. Plusieurs groupes ont déploré l'empressement à convoler en justes noces alors que le processus avec Salins avait duré plus longtemps. Certains conseillers ont relevé que la commune des Agettes était davantage gagnante que celle de Sion mais que c'était le rôle de la capitale de jouer la carte du régionalisme. D'autres ont parlé de solution "win win", tandis que certains ont espéré qu'il n'y avait pas de casseroles sales qui traînaient dans les armoires des Agettes afin que le futur couple s'entende au mieux.