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Сентябрь
2015

Le créateur de la "Valse morgienne" a son petit chemin

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Un tout petit chemin porte son nom, hommage discret à Loulou Schmidt, personnalité attachante et talent musical au XXe siècle.

"C'est la valse morgienne. Du lac à Marcelin, chantons quoi qu'il advienne, chantons ce gai refrain.... " Existe-t-il un habitant de La Coquette à qui cet air ne dit rien? Peu probable, tant il est partout: des festivités du 1 e Août aux... séances du Conseil communal. Il y a quelques années, en effet, Daniel Buache, aujourd'hui municipal, avait eu l'idée de le faire entonner aux élus, lors de son année de présidence du délibérant.

L'éloge d'André Charlet

Sur des paroles de Charles-Paul Serex, syndic de Morges de 1951 à 1967, cette valse est l'une des innombrables compositions de Loulou Schmidt, né en 1902 et mort trop tôt, en 1955, tout juste après son 53 e anniversaire. Une personnalité de la musique au XX e siècle, décrite en 2002, lors d'un spectacle à Beausobre célébrant les 100 ans de sa naissance, comme " un Louis le bienheureux, semeur d'étoiles et de bonheur" , par André Charlet. Avec le grand chef de choeur et créateur de la Schubertiade, décédé il y a peu, Louis Schmidt, alias "Loulou", partage un autre point: avoir un chemin à son nom. Celui de Loulou, tout petit et discret, se trouve à l'extrémité est de l'avenue Rosemont et l'avenue Hugonnet. C'est, en l'occurrence, en 1956, peu de temps après sa mort, que la Municipalité prend la décision de lui rendre ainsi hommage. A noter qu'en 2002 encore, une plaque a été posée sur l'immeuble de la rue Centrale 27, où Loulou cumulait ses activités de restaurateur et de musicien. " Il tenait ce bistrot. On allait là-bas et on y chantait" , commente notamment Jean-Pierre Martin, alias "Tintin", qui a consacré une rétrospective de son oeuvre chantée au théâtre des Trois P'tits tours en 2005. Des propos que l'on retrouve dans un dossier consultable aux archives communales.

Reconnu et admiré par ses contemporains musiciens

On peut y lire également le témoignage du dramaturge Alfred Gehri, avec lequel Loulou a collaboré dans le cadre d'une comédie musicale, intitulée "Le soleil d'or". " Il vivait pour la musique... mais il souffrait d'un complexe et ne croyait pas en son talent, alors que de grands artistes, tels Paderewski, Doret ou Morax, lui avaient dit combien ils le prisaient, ce talent. " La musique, il fait très tôt connaissance avec elle, pratiquant la trompette, y compris à l'année, et le piano qu'il utilisait pour concevoir ses mélodies. " Alors que je venais d'écrire les couplets d'une chanson nouvelle, sitôt lus les premiers vers, ses mains couraient déjà sur le clavier. La musique naissait sous mes yeux. "

Prolixe, Loulou Schmidt a laissé derrière lui un riche héritage: chant choral, opérette, musiques de fanfare, il a touché à tous les domaines, y compris au média radio en plein essor. Il signe ainsi l'indicatif de la "Chaîne du bonheur", cette émission populaire, née en 1946, dans l'immédiat après-guerre, qui conjugue divertissement et soutien aux plus démunis. Très engagé dans la vie associative, il s'est par ailleurs mis au service de nombreuses sociétés locales. Il a, entre autres exemples, dirigé, de 1931 à 1949, la Fanfare de la Verrerie de Saint-Prex, qui fêtera son siècle en 2016, et le choeur morgien La Récréation dans ses dix premières années d'existence (1929-1939). MR