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Сентябрь
2015

Accueil des réfugiés: Bernard Cazeneuve condamne les maires qui ne veulent recevoir que des Chrétiens

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POLITIQUE - Zéro discrimination en fonction de la religion. Le message du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve se veut particulièrement ferme au lendemain de l'annonce par François Hollande de l'accueil en France de 24.000 réfugiés supplémentaires sur deux ans. Plusieurs élus (d'opposition) ont fait part de leur intention d'ouvrir les portes de leur communes à certains d'entre eux, à condition qu'il s'agisse de chrétiens.

C'est notamment le cas du maire de Roanne et député Les Républicains de la Loire. "Si la France décide d'accueillir sur son sol un certain nombre de familles, et qu'elle décide de les intégrer c'est-à-dire de leur donner des papiers, la ville de Roanne pourra jouer ce rôle-là, accueillir peut-être une dizaine de familles mais à la condition qu'il soit bien question de réfugiés chrétiens qui sont persécutés parce que chrétiens en Syrie par Daech", avait lancé Yves Nicolin sur France Bleu.

La riposte du gouvernement n'a donc pas tardé. "Je ne comprends pas (cette distinction), je la condamne et elle me paraît funeste. Il faut bien comprendre qu'il y a une situation en Syrie ou toute une série de minorités sont persécutées, torturées et crucifiées", a répondu Bernard Cazeneuve, mardi 8 septembre sur France 2. Et le ministre de l'Intérieur d'enfoncer le clou. "La France, c'est l'universalité. Quiconque est persécuté doit être accueilli", a-t-il ajouté.

S'assurer que ce ne sont pas "des terroristes déguisés"

Le maire de Roanne avait dit vouloir n'accueillir que des Chrétiens car c'est, selon lui, le meilleur moyen de s'assurer que ces réfugiés ne sont pas "des terroristes déguisés". "Il faut pouvoir prendre toutes les précautions possibles", ajoute Yves Nicolin qui ne veut pas non plus que ce soit "des migrants économiques". Son collègue Damien Meslot, député du Territoire de Belfort, entend lui aussi choisir quels réfugiés il veut accueillir dans sa ville de Belfort. "Je ne fais pas de tri, je choisis d'accueillir ceux qui sont le plus persécutés : quand on est chrétien en Syrie ou en Irak, on risque la mort et je pense que nous pouvons faire un geste pour ces communautés", dit-il.

Cet argument est entendu par l'ancien premier Jean-Pierre Raffarin. Refusant néanmoins tout "sectarisme", il a expliqué sur France Inter que privilégier les réfugiés chrétiens peut se comprendre. "On peut considérer que dans le malheur il y a ici une priorité, car on est en train d’exterminer des gens. Donc je comprends qu’on puisse avoir cet appel-là. Si c’est pour des raisons de confort local, c’est pas très glorieux. Si c’est pour faire des chrétiens d’Orient une priorité de notre mobilisation, je comprends ça", a lancé le sénateur.

D'autres responsables des Républicains vont encore plus loin. Ils refusent l'accueil de tout réfugié supplémentaire. Déjà faite par François Baroin, maire de Troyes et président de l'Association des maires de France (AMF), cette déclaration a été reprise mardi 8 septembre par Xavier Bertrand. Le maire de Saint-Quentin et candidat aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie estime sur Europe 1 qu'il "ne sait pas les accueillir, les former, les intégrer, leur donner un emploi".

Ces deux élus ont donc décidé de ne pas participer à la rencontre prévue samedi au ministère de l'Intérieur avec les maires qui ont fait part de leur intention d'accueillir ces réfugiés. Le ministre de l'Intérieur a évoqué les villes de Paris, Bordeaux, Pau, Villeurbanne, Avignon, Poitiers, Besançon, Évry, Rouen, Strasbourg, Metz et Lille dans son discours. Le maire de Bordeaux, Alain Juppé (Les Républicains), et celui de Pau, François Bayrou (MoDem), devraient notamment être présents à la réunion.

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