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Сентябрь
2015

Conférence de presse de François Hollande: les dix questions qui pourraient lui être posées

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POLITIQUE - La scénographie ne surprendra plus personne. Pour la sixième fois de son quinquennat, François Hollande organise sa grande conférence de presse semestrielle. Après quatre rendez-vous en fin d'après-midi, le chef de l'Etat avait innové en février dernier, l'organisant de 11 à 13 heures. Cette fois encore, c'est en fin de matinée que des centaines de journalistes et l'intégralité du gouvernement vont se retrouver dans la salle des fêtes de l'Elysée.

À 20 mois de la fin de son mandat et alors qu'il est toujours englué dans une impopularité record, le président de la République répondra aux "questions d'actualité internationale, européenne et nationale après un court propos liminaire". Précisions sur ces récentes promesses de baisses d’impôts, annonce concernant la lutte contre Daech et la prise en charge des réfugiés... les sujets brûlants de l'actualité seront au cœur de l'intervention présidentielle.

Pour vous donner une idée des thèmes qui seront abordés pendant cette conférence de presse, le HuffPost a imaginé les questions que dix médias pourraient poser à François Hollande

L'Humanité - M. Le Président, combien la France est-elle prête à accueillir de réfugiés?


Après la publication de la photo d'un enfant syrien mort sur une plage turque, François Hollande et Angela Merkel ont pris une initiative commune pour réclamer de leurs partenaires européens que tous prennent leur part dans l'accueil des réfugiés. Le chef de l'Etat s'est donc rangé à l'idée de quotas avancée il y a quelques semaines par la Commission européenne mais que la France avait rejetée. Si elle figure dans le peloton de tête des pays européens qui sont les moins fermés, Paris reste à très bonne distance de l'Allemagne ou de la Suède. Avec sa proposition et surtout sa position qui se veut à l'avant-garde, le président de la République laisse entendre que la France pourrait faire plus. Reste à savoir avec quelle ampleur.

Le Monde - M. Le Président, la France est-elle prête à frapper l'Etat islamique en Syrie?


Si tant de Syriens tentent aujourd'hui de fuir leur pays, c'est en raison de la conjonction de deux facteurs: le sort que leur réserve le dictateur Bachar el-Assad et les exactions commises par les jihadistes de Daech. Face au drame que vivent ces millions de réfugiés, la communauté internationale et particulièrement la France sont invitées à accélérer leur lutte contre ces deux ennemis. Certains réclament l'envoi de troupes au sol, d'autres souhaitent que Paris ne limitent plus ses frappes contre Daech à l'Irak comme le Quai d'Orsay l'a toujours voulu. Selon Le Monde, cette deuxième option semble désormais étudiée très sérieusement et François Hollande, en chef des armées, pourrait prendre la décision dans les prochains jours d'intensifier les bombardements des deux côtés de la frontière syrienne.

Le Parisien - M. Le Président, qu'est-ce qu'une "baisse crédible" du chômage?


François Hollande l'a répété à plusieurs reprises: il ne sera pas candidat à un second mandat s'il ne parvient à inverser la mauvaise tendance sur le front de l'emploi. Depuis qu'il est arrivé à l'Elysée, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A a augmenté de 627.000. Dans ces conditions, et le chef de l'Etat le reconnait lui-même, revenir au niveau de mai 2012 d'ici à 2017 est impossible. Fin juillet, devant les journalistes de la presse présidentielle, il a alors utilisé une nouvelle expression: "une baisse crédible du chômage". Mais que se cache-t-il derrière ce concept: une baisse sur plusieurs mois, une diminution de plusieurs dizaines de milliers de chômeurs? Voilà qui mérite quelques précisions.

Les Echos - M. Le Président, quelle sera l'ampleur de la baisse des impôts prévue pour 2016?


En déplacement dans l'Isère le 20 août, François Hollande a assuré que "des baisses d'impôts interviendront quoi qu'il arrive en 2016". Manuel Valls a ensuite précisé que la mesure sera inscrite dans le Budget pour 2016 examiné à partir de fin septembre. Mais aucun autre détail n'a été apporté même si le ministre des Finances Michel Sapin penche pour un geste au niveau de l'impôt sur le revenu. La presse a ensuite évoqué un montant global de deux milliards d'euros (Les Echos) avant que le chiffre de 7 millions de bénéficiaires ne soit avancé (France 2). Dans les deux cas, aucune confirmation n'a été faite par Bercy, le chef de l'Etat étant très attendu sur cette question.

Management - M. Le Président, quand la réforme du code du Travail entrera-t-elle en vigueur?


Manuel Valls recevra mercredi un rapport très attendu que lui rendra l'ancien directeur du Travail au ministère, Jean-Denis Combrexelle au sujet de la réforme du Code du travail. Ce sera ensuite l'une des missions explosives de la nouvelle ministre Myriam el Khomri. Pour avancer sur ce dossier qui pourrait mettre les syndicats et sa gauche à feu et à sang, François Hollande peut compter sur deux rapports qui vont dans un sens similaire. Le libéral Institut Montaigne puis la fondation Terra Nova (proche du PS) proposent d'évoluer vers un code à la carte dans lequel les accords dans les branches ou les entreprises seraient plus forts que le loi.

L'Opinion - M. Le Président, que comptez-vous faire des deux Mistrals initialement destinés à la Russie?


Le 5 août dernier, la France et la Russie ont scellé un accord après la décision de Paris de ne pas livrer les deux navires de guerre de type Mistral commandés par Moscou. Il en coûtera près d'un milliard d'euros à la France qui doit donc trouver une nouvelle destination. Dans les prochaines semaines, elle sera officiellement propriétaire des deux bâtiments mais la Défense nationale ne semble pas devoir devenir le destinataire. Il faut donc trouver de nouveaux acheteurs potentiels. Présent en Egypte début août, François Hollande a pu discuter du projet avec son homologue Sissi mais pas sûr qu'il ose répondre aussi précisément tant qu'un contrat n'est pas signé.

Reporterre - M. Le Président, à trois mois de la Cop 21, reprenez-vous l'engagement de fermer la centrale nucléaire de Fessenheim?


Durant la semaine, EDF a annoncé un nouveau retard pour la mise en service de la centrale nucléaire de Flamanville. Au mieux, cet EPR de 3ème génération ne fonctionnera pas avant fin 2018. D'ici là, la puissance maximale du parc nucléaire français ne pourra donc pas dépasser le cap des 63,2 gigawatts telle qu'elle est désormais plafonnée par la loi. En théorie, il n'y a donc pas d'obligation de fermer d'autre centrale d'ici à la fin de son premier mandat. Sauf que le chef de l'Etat, pendant sa campagne, a promis de fermer la centrale de Fessenheim. Un engagement répété lors des conférences environnementales mais qui se heurte à des oppositions locales et syndicales. Certains voient dans les problèmes de l'EPR une excuse parfaite pour renoncer à l'engagement pris en 2012.

Le Figaro - M. Le Président, pour être un bon président de gauche, faut-il mener une politique de droite?


Dans un livre publié en milieu de semaine, François Hollande reconnaît qu'il n'aurait pas dû revenir sur la TVA sociale décrétée par Nicolas Sarkozy juste avant la présidentielle de 2012. Le chef de l'Etat confesse aussi qu'il a engagé des réformes qui ne sont pas toutes de gauche mais servent l'intérêt général. "Nous voulons surmonter les difficultés tout en gardant une ambition réformatrice, transformatrice et de progrès. On garantit notre modèle social parce qu'on est capable aussi de produire de la richesse", avait alors expliqué le porte-parole du gouvernement. Mais ce sentiment est loin d'animer toute la majorité du président de la République; à la gauche du PS, on regrette ce type de déclarations qui tend à poser un signe égal entre la gauche et la droite.

France 2 - M. Le Président, comment comptez-vous augmenter les revenus de France Télévisions?


Avec un déficit annoncé de 10 millions d'euros à la fin de l'année, France Télé n'a pas, selon sa nouvelle président Delphine Ernotte, "les moyens financiers de remplir toutes les missions du service public". Comme son prédécesseur Rémi Pflimlin, elle demande donc à l'Etat "qui est l'actionnaire et en quelque sorte le propriétaire de France Télévisions" d'augmenter les moyens du groupe. Au sein du gouvernement, plusieurs ministères ont développé leurs pistes de financement. À Bercy, une hausse du montant de la redevance est évoquée quand le ministère de la Culture planche surtout sur une extension de la redevance à d'autres supports comme les box Internet. Pour ne pas mettre les Français à contribution, au moment où il promet des baisses d'impôts, François Hollande pourrait également être tenté d'autoriser la publicité jusqu'à 21 heures et non plus 20 comme c'est le cas depuis le quinquennat précédent.

Télé Loisirs - M. Le Président, seriez-vous intéressé par une participation à Koh Lanta?


Le 31 août, la chaîne de télévision américaine NBC a annoncé que Barack Obama allait participer à son émission de téléréalité en terrain hostile intitulée "Running wild with Bear Grylls". Le programme a été tourné en Alaska en profitant d'une visite du président américain venu observer dans cet Etat les effets du réchauffement climatique. Comme Ben Stiller, Kate Winslet ou Michelle Rodríguez avant lui, il suivra alors un cours intensif sur les techniques de survie aux côtés de l'aventurier Bear Grylls. L'initiative a donné des idées à Denis Brogniard qui se verrait bien accueillir François Hollande dans Koh Lanta, émission qu'il présente sur TF1. Le meilleur moyen de sensibiliser l'opinion avant la conférence mondiale sur le climat de décembre?

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