Les Romands d'Aliose en interview
Avant de revenir en Suisse pour une série de spectacles avec Maria Mettral au Théâtre du Crève-Coeur à Cologny (GE) à partir du 18 septembre, le duo Aliose achève ce soir leur tournée au Québec, au Quai des Brumes à Montréal. Une tournée rendue possible par l'apport financier de la Fondation Suisa et par Prohelvetia. Interview avec Alizée Oswald, la chanteuse du duo.
Comment se passe le voyage d’Aliose au Québec?
Bien, après plus de dix jours de concerts intensifs, on profite actuellement de trois jours off avant de terminer la tournée, on est installé dans un camping… là où mon frère et sa famille se sont installés provisoirement dans le cadre de leur tour du monde. Une partie de la famille Oswald s’est donc retrouvée au Québec. On a notamment joué deux dates au festival de Granby le 26 et le 27 août et ça s’est très bien passé (également Shawinigan, Montréal, Québec, Baie-Saint-Paul, Tadoussac, Lavaltrie...).
C’est un festival dont le but est de proposer des vitrines musicales. Lors de la première soirée dans l'Eglise Unie de Granby, on a eu de très bonnes réactions de la part d’un public essentiellement composé de professionnels. Lors de la deuxième soirée, le public non professionnel nous a réservé un très bel accueil. On a eu des échos très encourageants et flatteurs. Les Québécois sont très sensibles au texte. Ils écoutent vraiment attentivement.
Vos tournées passent souvent par la France et aujourd’hui le Québec. La Suisse est-elle toujours aussi présente au calendrier ces derniers mois?
Un tiers de nos concerts se déroulent à l’international, même si on joue évidemment surtout en Suisse. On peut penser que chanter en anglais permet de s'exporter plus, or c'est justement le fait de chanter en français, une évidence pour nous, qui nous a permis de tourner un peu partout. On a encore un peu de mal à jouer en Suisse allemande mais quand on y est, on a la chance de rencontrer un public réceptif. Après tout, les barrières, elles sont dans les têtes et quand on parle de musique, c’est le même langage partout. Nous jouerons dans quelques semaines en Suisse Allemande. L’an dernier, on a joué pour la deuxième fois au Zermatt Unplugged Festival, un lieu magique et idéal pour notre musique acoustique. On a aussi un très bon souvenir du Zauberwald festival à Lenzerheide dans les Grisons le 13 décembre dernier. Les gens étaient très ouverts à notre musique.
Quel est le programme pour Aliose ces prochains mois? Un album?
Oui, on compose actuellement et on souhaite avoir une trentaine de morceaux pour pouvoir en retenir 11 ou 12 et les enregistrer en 2016. Nous travaillons avec un réalisateur. On procède par séries de quatre titres que l’on pré-produit. Une fois que l’on est satisfait, on peut envisager d’enregistrer avec un groupe de musiciens. Actuellement, ça avance dans le bon sens. On est en pourparlers avec des professionnels du disque en France. Nous avons notre propre label Biinôme, une structure à 360°, nous en vivons mais c’est vrai que l’objectif est quand même de déléguer sur la partie gestion entrepreneuriale.
Votre adaptation de « Somebody That I Used to Know » de Gotye vous assure une belle popularité un peu partout?
C’est vrai, la vidéo a plutôt bien marché sur YouTube (53'160 vues). La chanson « Sur ma route » a eu pas mal de succès au Canada, ça leur a plu car ils connaissent très bien la version originale et l’harmonie de nos voix passe bien. On a fait une adaptation de cette histoire de séparation, et on a réitéré l'expérience récemment avec la chanson de Tears For Fears « Mad World ». C’est étonnant car si Xavier a fait le travail sur ces deux chansons en anglais, il est clairement plus attaché à la chanson en français que moi. J’aime beaucoup cet univers pop-folk anglo-saxon.
Nyon est-elle toujours une ville chère à votre cœur où vous pouvez vous ressourcer?
Oui, depuis les ateliers du Funambule, on garde un lien plus que sentimental avec notre ville. Certes, on habite Genève maintenant et la Suisse est notre terrain de jeu. On joue beaucoup en Valais. Ce qui fait qu’on est souvent considéré comme un groupe de là-bas. Aujourd’hui en Suisse, le réseau des artistes est très étoffé. Ça nous a par exemple permis de nouer des contacts avec Raphaël Weber des Rambling Wheels avec qui on partage la scène et certains arrangements musicaux. Il a amené des lignes de basse et nous a permis de nous décomplexer, de sortir de cette image de groupe de chanson française. On est plus large que ça, on touche aussi bien à la pop, au folk qu’au rock… Encore plus depuis que le prédécesseur de Raphaël, Maxime Steiner, est parti s’installer en Belgique pour poursuivre d’autres projets. Après son départ, on a repensé les arrangements de nos chansons.
On sent que le groupe Aliose est très soutenu par un nombre important de professionnels de la musique, ça continue ainsi?
Oui, on doit rendre hommage à quelques anges gardiens dont Maxime Le Forestier qui nous a accueillis en première partie de son concert à l’Olympia en 2014 à Paris. Il y a aussi le directeur du Chat Noir à Genève Roland Le Blevennec et bien sûr un des plus grands auteurs français Claude Lemesle. Chaque jour, on s’efforce de jouer comme si on était à l’Olympia. En six ans, on s’est fait un joli petit réseau, on a toujours accordé autant d'importance aux showcases et aux concerts dans de petites salles qu'aux grosses scènes. Cela nous a souvent permis de rencontrer des gens qui nous ont encouragés, des programmateurs de festival qui nous ont ensuite donné notre chance.
Pour tous les renseignements sur les concerts et les événements autour d'Aliose, c'est ici et sur le spectacle avec Maria Mettral, c'est ici.