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Сентябрь
2015

Une guinguette dans un ancien hangar à bateaux

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La famille Silvain a aménagé un minuscule restaurant dans son jardin.

JOCELYNE LAURENT

jlaurent@lacote.ch

Entre la bruyante Grand-Rue encore en pleins travaux et le restaurant de poche que la famille Silvain a aménagé dans le cadre intime et bucolique de son jardin, le changement d'atmosphère est aussi surprenant que séduisant. Le cadre est enchanteur: une cabane de pêcheurs plantée dans un jardin privé donnant sur les quais de Rolle avec, pour seul horizon, les Alpes se reflétant sur la surface lisse du Léman, parfois troublée par un bateau de la CGN. Aux commandes de ce petit coin de paradis gourmand et épicurien, François Silvain, un jeune pâtissier de 25 ans.

Une fois son apprentissage en France terminé, ses parents lui ont proposé de créer un minuscule restaurant dans la propriété familiale. C'est peu dire que le jeune pâtissier a accueilli l'idée avec enthousiasme. L'ouverture en juin de l'établissement nommé "Le Bordu" - le second de ce type, sur les quais, après le "Petit Cap" - signe l'accomplissement d'un rêve d'enfant longtemps contrarié par les aléas d'une santé fragile. "Je voulais être pâtissier depuis que je suis tout petit" , raconte François Silvain. La tarte aux noix concoctée par sa grand-mère n'est pas étrangère à sa vocation. Le jeune homme est d'autant plus enthousiaste qu'il a le goût du partage, aussi bien de ses douceurs pâtissières que de son jardin avec vue. Ses problèmes de santé l'ont longtemps empêché de mener à terme une formation. Enfin, en 2014, survient une accalmie qui permet au jeune homme d'acquérir une formation de pâtissier en France. De retour en Suisse, François Silvain et son père retroussent les manches et construisent une cabane en bois au fond du jardin, sur la base d'une structure métallique qui soutenait un hangar à bateaux.

Cuisine du jardin

On déguste à la table du "Bordu" une cuisine et une pâtisserie concoctées à partir, pour l'essentiel et dans l'idéal, des produits du jardin et du verger de la famille Silvain - la mère et la soeur de François l'assistent aux fourneaux. Sinon, tout est local. Les glaces artisanales et les panna cotta de François, aux parfums aussi classiques que dépaysants (par exemple poivrons fumés, framboise et vanille), ont de quoi vous mettre l'eau à la bouche, avant de succomber à un gâteau aux noisettes, chocolat et caramel au beurre salé.