ru24.pro
Новости по-русски
Сентябрь
2015

Angela Merkel se fait rare à Berne

0

La chancelière allemande accueillie demain par une délégation du Conseil fédéral, sept ans après sa dernière visite. Bilatérales, réfugiés, transports et énergie au programme.

Angela Merkel sera à Berne demain pour une visite officielle. Elle n'est plus venue en Suisse depuis 2008. La présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga accueillera la chancelière allemande en compagnie des conseillers fédéraux Doris Leuthard, Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann. Au menu: relations entre la Suisse et l'Union européenne, questions bilatérales entre la Suisse et l'Allemagne en matière de transports et d'énergie. Le conflit fiscal, lui, est réglé. On est très loin de la fâcherie de 2008 et de l'achat par des Länder de disquettes contenant des noms de clients allemands des banques suisses.

Par contre, la crise des réfugiés devrait s'inviter dans le débat. Dans ce dossier, la Suisse fait sa part du travail. Elle affiche sa volonté de collaborer avec ses partenaires européens. Dans ce cadre, il n'y a pas de raisons que l'Allemagne mette en doute la bonne volonté helvétique. Comme la chancelière allemande, Simonetta Sommaruga estime que sans réforme en profondeur, l'espace Schengen est voué à disparaître.

"Il est intéressant, en ces temps difficiles, que Madame Merkel soit là. Je ne me fais pas trop d'illusions, mais c'est quand même quelqu'un qui compte" , relève Didier Berberat, membre de la commission de politique extérieure du Conseil des Etats. "Nous savons que l'Allemagne est l'un des poids lourds de l'Union européenne, si ce n'est la locomotive du convoi. C'est aussi notre premier client et notre premier fournisseur commercial."

Un agenda très chargé

Les visites des chanceliers allemands en Suisse ne sont pas fréquentes. Alors président de la Confédération, Pascal Couchepin avait brièvement reçu Angela Merkel en 2008 au plus fort du conflit fiscal. Cette année, la visite sera à peine plus longue. La chancelière restera moins de 24 heures dans la capitale fédérale. "Il eut été plus favorable qu'elle vienne deux jours, mais je la comprends vu que son agenda est très chargé" , concède le conseiller aux Etats. "Et Belp n'est qu'à un peu plus d'une heure de Berlin."

Cette visite ne permettra pas de régler le problème issu de la votation du 9 février 2014 sur l'immigration. "En tant que membre de la délégation parlementaire suisse auprès de l'Union européenne, je constate que, même s'il y a une écoute et que la Suisse est appréciée, les parlementaires européens nous disent toujours que c'est à nous de trouver une solution." Pas question donc de remettre en cause la libre circulation des personnes. "Il faudra que nous revotions. On peut penser que l'Union européenne ne fera pas d'exception."

Après le séjour du président français François Hollande en avril dernier, cette visite s'inscrit aussi dans le cadre des contacts avec les pays voisins. "C'est bien qu'après la France, nous ayons un contact avec l'Allemagne. Il faudrait que nous fassions de même avec l'Italie, mais c'est plus compliqué" , regrette Didier Berberat.

Car, pour ce qui est de l'Allemagne, les accords bilatéraux avec l'Union européenne ne sont pas l'unique problème à régler. Le conflit qui oppose Berne et Berlin à propos des nuisances sonores de l'aéroport de Zurich est sur la table. "Une solution avait été trouvée, elle a été refusée par les Zurichois. Maintenant, la solution proposée est plus contraignante pour nous" , estime le conseiller aux Etats.

Goulet d'étranglement

En matière de transports toujours, la question du rail devrait être abordée. La Suisse a investi plus de 23 milliards de francs pour les nouvelles lignes ferroviaires alpines du Gothard et du Lötschberg. "Il sera question d'augmentation de la capacité du rail du côté de Bâle. On constate qu'il y a un goulet d'étranglement en Italie, mais aussi dans le Bade-Wurtemberg" , indique Didier Berberat. "Nous disons aux Allemands et aux Italiens: ?Nous avons fait notre boulot, faites le votre!'" Le problème: "C'est comme si on construisait un tuyau d'un mètre de diamètre, puis qu'aux deux bouts il faisait 50 centimètres."