Un second tir de loup autorisé
Déjà recherchés dans le val d'Anniviers, les prédateurs - au nombre de trois - seront aussi chassés dans le Haut-Valais. Ecologistes critiques.
Après l'autorisation à la mi-août de tir d'un loup qui a tué 40 moutons cet été sur les alpages du vallon de Réchy et du val d'Anniviers, le canton a donné hier son feu vert à l'abattage d'un second loup qui a tué 44 moutons entre le 25 juin et le 25 août sur les alpages du Turtmanntal et de la Augstbordregion, dans le Haut-Valais. "L'autorisation de tir s'appuie sur la loi et l'ordonnance fédérale sur la chasse" , indique l'Etat du Valais. Cette autorisation de tir est valable pendant 60 jours et pour autant qu'il y ait encore des moutons sur les alpages concernés.
Le WWF Suisse et Pro Natura disent "douter de la légalité de cette décision" . "Nous étudions le dossier, afin de savoir si nous avons une base légale pour nous opposer à ce tir" , indique Pierrette Rey, porte-parole du WWF Suisse. Il existe une possibilité de recours auprès du Conseil d'Etat, puis auprès du Tribunal cantonal.
En outre, le WWF et Pro Natura vont demander le rétablissement de l'effet suspensif, afin que les documents relatifs à l'autorisation de tir puissent être examinés avant que le loup ne soit mort.
Mesures de protection
Pour Réchy et Anniviers, il avait fallu attendre que 25 moutons soient tués pour autoriser le tir. Par contre, dans le Haut-Valais ce seuil est ramené à 15 ovins seulement, le loup ayant déjà sévi l'année passée. "Néanmoins, le feu vert n'a été donné que maintenant. Il a fallu attendre car les mesures obligatoires de protection des troupeaux n'étaient pas en place partout en temps voulu. Ce qui explique que le nombre de victimes dépasse désormais les quarante têtes sur ces alpages haut-valaisans" , explique Peter Scheibler, chef du Service cantonal de la chasse, de la pêche et de la faune.
Trois loups dans le Haut-Valais
Ce nombre élevé de moutons tués dans les Haut-Valais s'expliquerait par le fait que plusieurs loups sévissent dans le secteur.
Une information du "Nouvelliste" confirmée hier matin par Peter Scheibler. "Nous avons à faire, en effet, à trois loups, dont deux ont à coup sûr tué des moutons, selon les analyses ADN. Il s'agit du mâle M46 et de la louve F14, déjà présents dans la région l'an dernier, et d'un nouveau mâle, M59. Malgré la présence de trois loups, l'autorisation de tir ne concerne qu'un seul prédateur" , confirme le chef de service. Peter Scheibler ajoute que la possibilité qu'une meute apparaisse reste théorique. "Nous n'avons aucun indice de reproduction et de présence de louveteaux."
Selon le WWF et Pro Natura, cette possibilité est importante. "En pareil cas, ce n'est pas au canton du Valais, mais à l'OFEV, qu'il reviendrait de délivrer une autorisation de tir."
Selon les écologistes, "contrairement à Réchy et Anniviers, les attaques sur les alpages non protégés de la région de l'Augstbordhorn durent depuis au moins six ans. Cette année, des mesures immédiates ont été prises sur certains des alpages concernés, mais seulement après les premiers dégâts."