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Il y a 25 ans, Zinedine Zidane perdait son deuxième Ballon d’Or

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L’année 2000 devait être celle de sa consécration absolue. Au sommet de son art, Zinedine Zidane venait de survoler l’Euro, menant l’équipe de France à un doublé historique après le Mondial 98. Élu meilleur joueur du tournoi, il était le favori immense, quasi unique, pour un deuxième Ballon d’Or qui lui semblait promis. Pourtant, le 19 décembre 2000, c’est le nom de Luis Figo qui fut prononcé. Un dénouement cruel, décidé à seulement 16 petits points d’écart. Une défaite sur le fil, dont l’origine se trouve dans un geste d’humeur, un soir d’automne à Turin, qui a coûté bien plus qu’un simple match.

Le coup de tête qui a tout changé

Ce geste, c’est un coup de tête. Le 24 octobre 2000, lors d’un match de Ligue des Champions entre la Juventus et Hambourg, Zinedine Zidane perd son sang-froid. Provoqué par le défenseur allemand Jochen Kientz, il réplique d’un coup de tête au visage qui lui vaut un carton rouge direct et une suspension de cinq matchs. Cet incident, survenu en pleine période de vote pour le Ballon d’Or, a eu l’effet d’une bombe. Il venait s’ajouter à une autre expulsion reçue quelques semaines plus tôt, dessinant le portrait d’un joueur génial mais incapable de maîtriser ses nerfs.

Le Ballon d’Or 2000 : Comment un Coup de Tête a coûté le Sacre à Zidane

Le fair-play, ce critère qui a fait basculer le vote

Le règlement du Ballon d’Or est clair : le fair-play est l’un des critères de jugement. Pour les cinquante journalistes européens qui composaient le jury, ce coup de sang était impossible à ignorer. Comme l’expliquera plus tard Gérard Ejnes, ancien directeur de la rédaction de France Football, « c’est une image choc en plein pendant les votes ». L’analyse des bulletins révélera que de nombreux jurés ont sanctionné Zidane pour ce geste, soit en le retirant de leur liste, soit en le rétrogradant. Assez pour permettre à Luis Figo, qui n’avait pourtant rien gagné de majeur cette année-là, de l’emporter d’une courte tête.

« C’est la vie, je ne peux rien y faire »

Conscient de son erreur, Zidane avait rapidement présenté ses excuses, admettant avoir commis une « faute grossière ». Mais face au verdict du Ballon d’Or, il affichera une forme de résignation fataliste. « C’est la vie, je ne peux rien y faire. Je dois l’accepter, tout simplement », déclarait-il dans les colonnes de France Football à l’époque. Une posture digne, mais qui ne masquait pas la frustration d’un joueur qui savait que ce trophée lui tendait les bras. « Les juges ont pris en compte mon geste, c’est dommage », ajoutait-il, lucide.

Le premier « cadeau » d’une carrière immense

Avec le recul, cet épisode apparaît comme le premier des deux Ballons d’Or que Zidane a, selon l’expression consacrée, « offerts » à ses adversaires. Le second étant celui de 2006, perdu après un autre coup de tête, bien plus célèbre celui-là. L’année 2000 restera comme l’une des plus grandes injustices de l’histoire du trophée, mais une injustice dont le Français fut le principal artisan. La preuve que même pour les plus grands génies, le talent ne suffit pas toujours à effacer les démons.