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Placements : les bons réflexes pour échapper aux arnaques

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Faux conseillers, publicités tapageuses sur les réseaux sociaux, voire site Internet bidon : les arnaques aux placements miracles pullulent. Le parquet de Paris estime le préjudice global subi par les victimes d’escroqueries financières en France à 500 millions d’euros par an au bas mot. Faux livret, faux crédit, faux cabinet de conseil en gestion de patrimoine : les arnaqueurs ne reculent devant aucun stratagème pour escroquer les épargnants, y compris diffuser des publicités en ligne.

Selon l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le gendarme de la banque et de l’assurance, 45 % des victimes probables sont des hommes de moins de 35 ans, "qui semblent être plus réceptifs aux messages incitant à investir dans des placements prônant l’enrichissement rapide, véhiculés notamment par les réseaux sociaux."

Pour éviter les pièges, un bon réflexe consiste à se tenir à jour des dernières arnaques répertoriées, notamment en consultant les listes noires de l’Autorité des marchés financiers, le régulateur de la Bourse, et du site ABE Info Service, commun à l’AMF et l’ACPR. Ces derniers recensent tous les sites non-autorisés à exercer en France, notamment en matière de cryptoactifs et de devises étrangères (forex).

De l'or aux Ehpad, des escroqueries en tout genre

Si ces deux domaines ont longtemps été le champ d’action privilégié des escrocs, ces derniers s'attaquent aussi aux placements atypiques, tels que les diamants, le whisky, les parkings… "Ils jouent aussi de plus en plus sur la corde sensible avec la protection de l’environnement ou le développement durable en proposant de faux placements verts sur l’hydrogène, les énergies renouvelables ou les éco-parkings", mentionne François-Xavier Soeur, conseiller en gestion de patrimoine et fondateur du cabinet Terrae Patrimoine.

De faux comptes de l'AMF

Gare aussi aux usurpations d’identité, dont l’objectif est généralement de pousser à investir sur des placements qui n’existent pas pour empocher les sommes versées. "Il peut s'agir de faux comptes de sociétés de gestion ou de plateformes de courtage ou même de faux comptes de l'Autorité des marchés financiers, qui proposent des placements ou demandent de payer des taxes", précise François-Xavier Soeur. L’institution a d’ailleurs réagi en rappelant qu'elle ne contacte jamais directement les épargnants et ne prélève aucune taxe.

Il faut donc se méfier de placements trop alléchants, en particulier ceux qui semblent allier un rendement élevé, une garantie en capital ainsi que la capacité de récupérer ses fonds à discrétion. Prudence aussi si vous êtes sollicité par une personne insistante, qui vous invite à saisir une occasion sans tarder. "Les escrocs exercent une forte pression sur leur victime", souligne l’ACPR. Mieux vaut prendre le temps de réfléchir et, en cas de doute, contacter la plateforme Epargne Info Service, dédiée aux particuliers, par mail ou par téléphone. Les registres des autorités permettent aussi de vérifier la légalité des intervenants qui vous sollicitent : Regafi pour les établissements de crédit, Refassu pour les assureurs, ORIAS s’agissant des intermédiaires.

Les sommes volées rarement récupérées

Si le mal est fait, il est encore temps de réagir. "Les investisseurs, souvent honteux de s’être fait avoir, ne portent pas plainte, mais c’est une erreur", alerte François-Xavier Soeur. Il est néanmoins rare de récupérer les sommes volées dans le cadre d'une arnaque aux placements financiers, car les escrocs sont souvent localisés à l'étranger et font transiter l’argent très rapidement. En outre, il convient de rester vigilant puisque les malfaiteurs peuvent continuer leurs méfaits et se manifester sous une autre forme : faux avocats, faux inspecteurs, etc. Il faut enfin garder à l’esprit que l’AMF ou l’ACPR n’ont pas vocation à rembourser les sommes perçues.

Il est aussi possible de signaler une escroquerie ou une arnaque financière utilisant internet sur les sites Pharos et Thesee (Traitement harmonisé des enquêtes et signalements pour les e-escroqueries). Sur cette dernière "une trentaine d’enquêteurs traitent les sollicitations reçues, généralement en 48 heures", indique François-Xavier Soeur. A défaut de récupérer ses propres billes, il sera peut-être possible d’éviter à d’autres de subir le même sort.