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Июль
2025

L’un sort de prison, les autres n’iront pas…

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Le terroriste Georges Ibrahim Abdallah va être libéré et sera expulsé vers le Liban dans quelques jours. Pourtant, ses convictions politiques seraient restées intactes. Pendant ce temps, confronté à la surpopulation carcérale, le procureur de Bobigny suspend les mises en détention jusqu’à la rentrée pour désengorger les cellules.


Le hasard judiciaire permet un rapprochement, pas si incongru que cela, entre la libération de Georges Ibrahim Abdallah après 41 années d’incarcération pour des crimes terroristes et la décision du procureur de Bobigny de limiter les détentions à cause de la surpopulation pénitentiaire.

Sur ce dernier point, je comprends mal que dans l’arbitrage à opérer entre la sauvegarde sociale et la protection des personnes d’un côté, et de l’autre le souci carcéral, on ne considère pas comme naturellement prioritaire les premières. Quel que soit le triste état de certains établissements et leur densité d’occupation, ces éléments ne devraient pas l’emporter sur le devoir de la Justice de placer au-dessus de tout la sécurité des citoyens, « la majorité des honnêtes gens ». D’autant plus que pour une fois nous n’avons pas un garde des Sceaux qui laisse ce problème de la surpopulation et la honte des trop nombreux matelas à l’abandon !

La libération de Georges Ibrahim Abdallah est tout sauf à saluer. Mais à déplorer. Sauf si on est Éric Coquerel et qu’on appartient à la mouvance qui n’a rien appris, et jamais rien renié. Pour laquelle Georges Abdallah demeure un héros.

Même au bout de 41 ans, le sang n’a pas forcément séché et l’horreur terroriste des agissements demeure.

Il convient d’autant plus de les garder en mémoire que les prémices de ce dossier ont été largement gangrenées, au niveau des réquisitions, par un Parquet dépassé et trop sensible à la raison d’État. Heureusement, Me Georges Kiejman, pour l’ambassade des États-Unis, a convaincu la cour d’assises spéciale d’édicter la réclusion criminelle à perpétuité.

Georges Abdallah, criminel atypique contestant, malgré les preuves matérielles et balistiques, avoir perpétré ces forfaits, tout en admettant sa responsabilité politique – c’est bien commode ! -, a pris acte du caractère inespéré de cette libération puisqu’il a remercié la mobilisation qui l’a permise, et donc l’idéologie qui l’inspirait.

Il y a dans cette personnalité quelque chose qui fait songer à Cesare Battisti, adulé en France par les intellectuels de gauche. Mais lui a eu le courage de détruire les illusions qu’on avait formées à son sujet. Sur le tard, il a admis sa totale culpabilité.

Georges Ibrahim Abdallah n’a rien regretté des horreurs terroristes commises et il sera donc libéré comme il est entré : en plein contentement de lui-même et de ses crimes. Susceptible, donc, d’en attiser d’autres.

Il aurait dû purger sa peine jusqu’au bout en prison.

Ayant relié Bobigny à Georges Abdallah, je ne peux que constater, sur ces deux plans, une double indulgence de type différent mais incontestable.

L’une a bénéficié à Georges Abdallah, l’autre bénéficiera aux délinquants qui n’iront pas en prison.

J’espère que la société ne trinquera pas.

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