Le Togo deviendra-t-il le quatrième membre de l’Alliance des États du Sahel ?
Le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dossey, a annoncé que son pays avait l’intention de devenir membre de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES), fondée le 6 juillet 2024, réunissant le Burkina Faso, le Niger et le Mali.
Dans sa publication sur sa page Facebook, le chef de la diplomatie togolaise a écrit que «Le Togo envisage de rejoindre l’Alliance des États du Sahel (AES), une décision stratégique qui pourrait renforcer la coopération régionale et offrir un accès à la mer aux pays membres». Il a évoqué une «démarche qui suscite l’intérêt et marque un tournant dans la politique africaine».
Selon Robert Dossey, l’adhésion du Togo à l’AES permettrait de désenclaver les membres de la coalition, dépourvu d'accès à la mer.
Faire partie de l’Alliance des États du Sahel et de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest ?
Depuis le début de la crise entre la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CÉDÉAO) et l’AES, le Togo était volontaire pour tenter une médiation entre le Mali et l’organisation régionale ouest-africaine durant les fortes tensions diplomatiques qui ont secoué les relations entre les deux parties et qui se sont soldées par le départ officiel du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CÉDÉAO le 29 janvier 2025. Ce divorce pourrait être de nature à compliquer l’adhésion pour les pays membres de la CÉDÉAO à l’AES. Or, près d’un mois et demi après le retrait de l’AES, la CÉDÉAO a tenté de convaincre ces pays de revenir dans son giron.
La presse africaine a d’ailleurs rapporté l’avis de l’ancien président de la Cour constitutionnelle béninoise, Théodore Holo. Celui-ci estime que «le Togo peut être membre de l’AES tout en restant membre de la CÉDÉAO. Il est dans son intérêt de poursuivre le partenariat avec la CÉDÉAO, même s’il adhère à l’AES».
Un accès à la mer
La fermeture du port du Bénin aux pays de l’AES, conformément aux sanctions de la CÉDÉAO, a permis de renforcer les relations entre le Togo et ses voisins du nord. Selon des opinions d’observateurs rapportées par la presse africaine, ce rapprochement pourrait s’expliquer par la concurrence entre le Togo et le Ghana pour proposer leurs ports en tant qu'accès à la mer au trio de l’AES, de ce fait, l'adhésion du Togo à cette coalition pourrait se révéler déterminante pour remporter la course face au Ghana.
Dans cette même perspective, le président ghanéen John Mahama avait achevé, lundi 10 mars, une tournée dans ces pays qui s’est axée sur leur retour au sein de la CÉDÉAO, ainsi que la coopération bilatérale entre le Ghana et ces pays.