Inde: clap de fin pour l'immense rassemblement hindou de la Kumbh Mela
Le parti nationaliste hindou du Premier ministre Narendra Modi se félicite du succès de cette édition qui, à ses yeux, a renforcé l'identité hindoue et la prospérité nationale.
M. Modi et son fidèle allié, Yogi Adityanath, un moine qui prône un hindouisme radical et ministre en chef de l'Etat de l'Uttar Pradesh, où le rassemblement s'est tenu, ont qualifié cette Kumbh Mela de la plus "grandiose" de tous les temps, en dépit de deux bousculades qui ont fait des dizaines de morts.
Les deux hommes ont eux-mêmes participé au festival et le Premier ministre s'est même immergé au confluent du Gange et de la Yamuna.
Cette fête, dont le coup d'envoi a été donné le 13 janvier, est née de la mythologie hindoue, selon laquelle des gouttes d'un nectar d'immortalité, transporté dans une cruche par les dieux lors d'un combat contre les démons, tombèrent en quatre lieux au bord du Gange.
La fin des festivités mercredi coïncide avec le festival hindou de Maha Shivratri, en l'honneur de la divinité Shiva.
"L'objectif en venant pour Maha Shivratri était de vénérer Shiva" explique Shivam Kumar, 21 ans.
Pour marquer ce jour exceptionnel, à l'aube, des hélicoptères ont dispersé des pétales de fleurs sur l'immense foule qui participait aux bains sacrés.
Le gouvernement de Yogi Adityanat se glorifie du nombre à couper le souffle de participants, plus de 620 millions de pèlerins, selon ses chiffres, soit près de la moitié des 1,4 milliard d'habitants que compte le pays le plus peuplé de la planète.
"De bon augure"
Selon elles, mercredi, plus de huit millions de fidèles ont continué à s'immerger pour se laver de leurs péchés et interrompre le cycle de la réincarnation, faisant fi des matières fécales polluant les fleuves sacrés.
Les autorités affirment que les chiffres ont été calculés à l'aide de l'intelligence artificielle et de caméras de surveillance, mais il est impossible de les vérifier de manière indépendante.
Le festival a été endeuillé par une bousculade le 29 janvier qui a tué au moins 30 personnes et en a blessé 90 autres, selon le bilan officiel.
Dans les heures qui ont suivi le drame, les autorités sont restées muettes, puis ont tenté de minimiser, parlant de blessés, alors que les images du site laissaient présager le pire.
Plus tôt ce mois-ci, 18 personnes sont mortes pendant un mouvement de foule dans la principale gare de New Delhi, des fidèles se précipitant pour monter dans des trains à destination du pèlerinage hindou.
Ces décès ont entaché l'image de gestion et organisation parfaite de cet événement revendiquée par le gouvernement, mais n'ont en rien dissuadé les millions de personnes qui ont continué à affluer le long des berges des fleuves sacrés.
Désormais, c'est une immense tâche à laquelle vont s'atteler les organisateurs: nettoyer le site et démanteler la ville de tentes et de préfabriqués installés pour l'occasion.
Pour Deepak Prajapati, 43 ans, être présent pour le dernier jour de la Khumb Mela était important car de bon augure.
"Nous espérons que notre famille a trouvé la délivrance du cycle de la vie et de la mort".