De l’or blanc aux t-shirts: l’ambitieuse transformation du coton béninois
"L’année dernière, j'avais obtenu 4,4 tonnes. Mais pour cette récolte, je ne sais pas exactement ce que cela va donner", explique le cotonculteur de 50 ans, derrière un grand tas de boules blanches à l’entrée de son domaine.
Depuis plusieurs mois, la demande en coton augmente dans le pays.
"J’ai l’impression que l’Etat a trouvé des patrons qui en veulent plus, donc ils encouragent les agriculteurs à en produire davantage", a déclaré M. Azonnoudo, qui cultive "l'or blanc" depuis ses 16 ans.
Le Bénin, avec ses 13 millions d'habitants, rivalise avec le Mali pour le titre de premier producteur de coton d'Afrique, d'après le Programme régional de production intégrée du coton en Afrique (PR-Pica). Le pays devrait produire 669.000 tonnes de coton pour la campagne 2024/2025, contre 569.000 tonnes pour son rival malien.
Jusqu'à présent, le Bénin exportait majoritairement son coton brut vers des pays comme le Bangladesh ou la Chine, mais récemment, il s’est lancé dans l’exportation de produits finis en coton "Made in Bénin".
Roi du coton
À l’initiative du président béninois, Patrice Talon, qui a fait fortune dans ce secteur dans les années 1990 et 2000, ce qui lui a valu le surnom de "roi du coton", les autorités cherchent à consolider la position du Bénin sur le marché cotonnier.
Cette ambition repose en grande partie sur la Zone Industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ), un nouveau complexe industriel dans le sud du pays, conçu en partenariat entre l’Etat béninois et l’ARISE Integrated Industrial Platforms de l'homme d'affaires indien Gagan Gupta.
Le site comprend des unités de filature, tissage, teinture, et tricotage pour fabriquer des produits textiles 100% coton.
Mi-2024, la GDIZ a exporté ses premiers vêtements pour la marque française Kiabi, soit 80.000 pièces.
"On a là toutes les infrastructures nécessaires à la transformation des produits agricoles", explique à l'AFP Létondji Beheton, Directeur Général de la Société d'Investissement et de Promotion de l'Industrie (SIPI-Bénin) qui dirige la GDIZ, le lieu où s'opère "la révolution industrielle au Bénin".
La zone travaille avec plusieurs marques étrangères comme US Polo ASSN, The Children's Place (TCP), et Kiabi.
"Aujourd’hui à la GDIZ, nous transformons 40.000 tonnes de coton par an et produisons environ 7 à 10 millions de pièces de vêtements chaque année", indique M. Beheton. Cette production devrait augmenter d’ici fin 2025 avec l’ajout de trois nouvelles unités de confection de vêtements.
Des échantillons des différents articles fabriqués par la GDIZ sont exposés dans le showroom de la zone. On y voit des t-shirts, des chemises, des pantalons, des robes ou encore des uniformes militaires et de policiers.
Le site produit également des serviettes de bain et des draps.
"Nous travaillons avec environ 21.000 agriculteurs dans tout le pays, en leur fournissant des intrants", ajoute le patron de la SIPI-Bénin.
Réformer la filière
A son arrivée au pouvoir en 2016, Patrice Talon a pris plusieurs mesures visant l’industrie du coton, incluant la délégation de la gestion de la filière au secteur privé ou de la liquidation d'entreprises publiques (Sonatra, Onasa).
Le Bénin "transforme désormais un tiers de son coton", selon l'agroéconomiste Nestor Adjovi Ahoyo.
Cette transformation est opérée principalement à la GDIZ, mais également à plus petite échelle dans les locaux de petits artisans, comme pour la marque de vêtements et bijoux Couleur Indigo située dans la ville côtière de Ouidah.
Elle a été créée en 2007 par Nadia Adanlé, 50 ans, afin de "contribuer à la diversification de l'artisanat du Bénin" et proposer "un produit authentique purement béninois en coton".
"La matière est légère pour le corps et agréable au toucher", commente Michel Delbois, un client de 62 ans.
À court terme, les autorités béninoises ambitionnent de transformer "50% du coton produit au Bénin et d’exporter les 50% restants", selon Nestor Adjovi Ahoyo. Pour cela, il faut "augmenter les capacités de production", et attirer des investisseurs, notamment étrangers, spécialisés dans le textile.
De son côté, Létondji Beheton estime que les investissements présents et futurs permettront dans "les cinq à six prochaines années" d’avoir une "trentaine d'unités intégrées de textile installée dans la zone (GDIZ) pour transformer la quasi-totalité" du coton au Bénin.
Depuis plusieurs mois, la demande en coton augmente dans le pays.
"J’ai l’impression que l’Etat a trouvé des patrons qui en veulent plus, donc ils encouragent les agriculteurs à en produire davantage", a déclaré M. Azonnoudo, qui cultive "l'or blanc" depuis ses 16 ans.
Le Bénin, avec ses 13 millions d'habitants, rivalise avec le Mali pour le titre de premier producteur de coton d'Afrique, d'après le Programme régional de production intégrée du coton en Afrique (PR-Pica). Le pays devrait produire 669.000 tonnes de coton pour la campagne 2024/2025, contre 569.000 tonnes pour son rival malien.
Jusqu'à présent, le Bénin exportait majoritairement son coton brut vers des pays comme le Bangladesh ou la Chine, mais récemment, il s’est lancé dans l’exportation de produits finis en coton "Made in Bénin".
Roi du coton
À l’initiative du président béninois, Patrice Talon, qui a fait fortune dans ce secteur dans les années 1990 et 2000, ce qui lui a valu le surnom de "roi du coton", les autorités cherchent à consolider la position du Bénin sur le marché cotonnier.
Cette ambition repose en grande partie sur la Zone Industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ), un nouveau complexe industriel dans le sud du pays, conçu en partenariat entre l’Etat béninois et l’ARISE Integrated Industrial Platforms de l'homme d'affaires indien Gagan Gupta.
Le site comprend des unités de filature, tissage, teinture, et tricotage pour fabriquer des produits textiles 100% coton.
Mi-2024, la GDIZ a exporté ses premiers vêtements pour la marque française Kiabi, soit 80.000 pièces.
"On a là toutes les infrastructures nécessaires à la transformation des produits agricoles", explique à l'AFP Létondji Beheton, Directeur Général de la Société d'Investissement et de Promotion de l'Industrie (SIPI-Bénin) qui dirige la GDIZ, le lieu où s'opère "la révolution industrielle au Bénin".
La zone travaille avec plusieurs marques étrangères comme US Polo ASSN, The Children's Place (TCP), et Kiabi.
"Aujourd’hui à la GDIZ, nous transformons 40.000 tonnes de coton par an et produisons environ 7 à 10 millions de pièces de vêtements chaque année", indique M. Beheton. Cette production devrait augmenter d’ici fin 2025 avec l’ajout de trois nouvelles unités de confection de vêtements.
Des échantillons des différents articles fabriqués par la GDIZ sont exposés dans le showroom de la zone. On y voit des t-shirts, des chemises, des pantalons, des robes ou encore des uniformes militaires et de policiers.
Le site produit également des serviettes de bain et des draps.
"Nous travaillons avec environ 21.000 agriculteurs dans tout le pays, en leur fournissant des intrants", ajoute le patron de la SIPI-Bénin.
Réformer la filière
A son arrivée au pouvoir en 2016, Patrice Talon a pris plusieurs mesures visant l’industrie du coton, incluant la délégation de la gestion de la filière au secteur privé ou de la liquidation d'entreprises publiques (Sonatra, Onasa).
Le Bénin "transforme désormais un tiers de son coton", selon l'agroéconomiste Nestor Adjovi Ahoyo.
Cette transformation est opérée principalement à la GDIZ, mais également à plus petite échelle dans les locaux de petits artisans, comme pour la marque de vêtements et bijoux Couleur Indigo située dans la ville côtière de Ouidah.
Elle a été créée en 2007 par Nadia Adanlé, 50 ans, afin de "contribuer à la diversification de l'artisanat du Bénin" et proposer "un produit authentique purement béninois en coton".
"La matière est légère pour le corps et agréable au toucher", commente Michel Delbois, un client de 62 ans.
À court terme, les autorités béninoises ambitionnent de transformer "50% du coton produit au Bénin et d’exporter les 50% restants", selon Nestor Adjovi Ahoyo. Pour cela, il faut "augmenter les capacités de production", et attirer des investisseurs, notamment étrangers, spécialisés dans le textile.
De son côté, Létondji Beheton estime que les investissements présents et futurs permettront dans "les cinq à six prochaines années" d’avoir une "trentaine d'unités intégrées de textile installée dans la zone (GDIZ) pour transformer la quasi-totalité" du coton au Bénin.