Cinéma: Angelina Jolie, le crépuscule de la Callas
Le film est signé Pablo Larrain, cinéaste devenu coutumier des biopics de personnalités, du dictateur chilien Augusto Pinochet ("Le Comte") à Lady Di ("Spencer" avec Kristen Stewart) en passant par Jackie Kennedy ("Jackie" avec Natalie Portman).
Le Chilien s'est, cette fois, attaché les services de la superstar américaine Angelina Jolie, qui tente un retour au premier plan au cinéma.
Celle-ci explique n'avoir pas ménagé sa peine pour le tournage : "J'ai passé presque sept mois à m'exercer", a-t-elle raconté à la Mostra de Venise, d'où le film est reparti bredouille, remerciant le réalisateur de l'avoir fait chanter pour "commencer dans une petite pièce et pour finir à la Scala" de Milan.
"Il m'a donné le temps de progresser mais j'avais peur de ne pas être à la hauteur" de "la voix du siècle", a-t-elle dit.
La Callas (1923-1977) fut à l'époque de sa gloire une star absolue, aussi bien pour sa carrière exceptionnelle sur les scènes les plus prestigieuses, de la Scala à l'Opéra de Paris, que pour son idylle tourmentée de neuf ans avec Aristote Onassis, suivie de près par la presse à scandale.
Le film a choisi de se concentrer sur la fin de vie de Maria Callas, recluse dans son luxueux appartement parisien et inconsolable depuis qu'elle a été abandonnée par l'amour de sa vie, le richissime armateur grec, qui a épousé Jackie Kennedy.
Recourant aux flashbacks vers des moments clés de sa vie, sur scène ou en privé, il raconte sa quête désespérée pour retrouver sa voix d'or qui lui fait défaut.
Elle mourra d'un arrêt cardiaque à 53 ans.
Aux côtés de la star américaine, bientôt cinquantenaire, figurent trois acteurs italiens, Valeria Golino dans le rôle de sa sœur, Pierfrancesco Favino et Alba Rohrwacher dans celui de son couple de domestiques.
Face à ce monument de l'opéra, Angelina Jolie a reconnu ne pas être une experte: "J'étais plutôt branchée punk, et j'aimais toutes sortes de musiques, mais j'écoutais sans doute davantage The Clash", a-t-elle dit, en souriant.
La star de Hollywood s'est cependant trouvé des similitudes avec elle: "Notre point commun, c'est son côté extrêmement doux et le fait de ne pas avoir la possibilité d'exprimer publiquement cette douceur". Et d'ajouter: "Nous avons en commun cette vulnérabilité plus que toute autre chose".
Après "Maria", Angelina Jolie est attendue dans un film français, tourné par Alice Winocour ("Revoir Paris"), dans une intrigue tournant autour de la Fashion Week parisienne.