Macron à Beyrouth : une visite millimétrée, évitant les quartiers touchés par les bombardements
Le 17 janvier, le président français Emmanuel Macron a visité Beyrouth pour la troisième fois depuis le début de son premier mandat en 2017, après ses venues les 6 août et 1er septembre 2020.
Comme lors de sa première visite, le chef d'État français s'est rendu dans le quartier chrétien de Gemmayzé, connu pour ses bars et ses restaurants non loin du port de Beyrouth. Dans les rues, il a reçu un accueil chaleureux, se voyant offrir des spécialités culinaires et recevant même un bisou sur la joue de la part d'un chef cuisinier. L'ambiance était festive.
Vive le Liban !
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) January 17, 2025
C’est une nouvelle ère qui commence. pic.twitter.com/KXVdXoGblR
Le programme d'Emmanuel Macron dans les rues de la capitale libanaise était millimétré par ses services, comprenant la rencontre de plusieurs ONG sur son chemin ou encore de membres de la Croix-Rouge libanaise. Le président français ne s'est en revanche pas rendu dans les quartiers beyrouthins récemment touchés par les frappes israéliennes, qui ont fait d'innombrables dégâts.
Macron a voulu être vu
Certains habitants de la capitale ont manifesté leur incrédulité face à ce bain de foule préparé. «J’ai déjà vu ce que ça a donné en 2020. On pensait qu’il était là pour nous aider, il a juste adoubé notre gouvernement corrompu», a lancé un habitant beyrouthin contacté par L'Orient-Le Jour, dénonçant une politique menée «pour la défense des intérêts français et de ses copains ultra-riches» et soulignant que «la France n'a plus de pouvoir ici», en référence au fait que Paris est aujourd'hui obligé de s'aligner sur les agendas de plusieurs chancelleries au Liban.
En effet, Emmanuel Macron a fait pression pour l'élection d'un président de la République avec le quintette (regroupant aussi l'Arabie saoudite, le Qatar, l'Égypte et les États-Unis).
Le Liban sort peu à peu de la crise politique dans laquelle il était englué depuis plusieurs années. Les députés ont enfin trouvé un accord sur le nom de Joseph Khalil Aoun, élu président le 9 janvier. Les parlementaires se sont également mis d'accord pour nommer un chef du gouvernement, Nawaf Salam, le 13 janvier.