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Retraites : la réforme actuelle continuera à s’appliquer sans accord des partenaires sociaux

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Face aux députés mardi après-midi pour sa déclaration de politique générale, François Bayrou a dévoilé sa feuille de route. Le Premier ministre s’est notamment résolu à revenir sur la réforme des retraites d’Emmanuel Macron, sans proclamer la suspension réclamée par le PS, mais en annonçant un "conclave" de renégociation de trois mois "sans aucun tabou" sur le départ à 64 ans. Pas de quoi convaincre une bonne partie de gauche : des députés insoumis, écologistes et communistes ont déposé une motion de censure qui sera examinée jeudi. Le Parti socialiste la votera s’il n’obtient pas "une réponse claire" sur son exigence de soumettre quoi qu’il en soit au Parlement la question des retraites, a fait savoir Olivier Faure.

Les infos à retenir

⇒ Retraites : la réforme actuelle continuera à s’appliquer sans accord des partenaires sociaux

⇒ Une première réunion est prévue vendredi au ministère du Travail

⇒ Budget 2025 : le gouvernement prévoit "plus de 30 milliards" d’euros d’économies

Retraites : la réforme actuelle continuera à s’appliquer sans accord des partenaires sociaux

Le gouvernement a confirmé ce mercredi 15 janvier qu’en l’absence d’accord entre les partenaires sociaux pour revenir sur la réforme qui a porté l’âge légal de la retraites à 64 ans, celle-ci continuera "de s’appliquer", un point contesté par le Parti socialiste qui menace de censurer François Bayrou. "Le Premier ministre a confirmé que si les partenaires sociaux trouvent un accord d’équilibre et de meilleure justice, le Parlement sera saisi lors du prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale à l’automne ou avant et, si nécessaire, par une loi. Sinon, c’est bien la réforme actuelle qui continuera de s’appliquer", a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas lors du compte-rendu du Conseil des ministres. Celle-ci a également affirmé que le Premier ministre allait apporter ce mercredi après-midi au Sénat des "précisions" sur les modalités de la nouvelle discussion sur les retraites, qui permettront aux socialistes d'avoir "toutes les raisons d'être rassurés".

François Bayrou est "persuadé" que les partenaires sociaux vont arriver à un accord sur les retraites, et donc qu’il y aura une loi à voter à l’issue comme le réclament les socialistes, avait déclaré plus tôt dans la matinée l’entourage du Premier ministre. "A l’issue des travaux du conclave, on est persuadés qu’ils vont y arriver et donc il y aura à légiférer", a-t-on indiqué à Matignon. Les socialistes ont cependant demandé, comme prix de leur non-censure du gouvernement, que le Parlement soit saisi même en cas d’échec des négociations sociales.

Dans sa déclaration de politique générale mardi, le Premier ministre avait "choisi de remettre ce sujet (des retraites) en chantier avec les partenaires sociaux" et annoncé réunir "dès vendredi" les "représentants de chaque organisation". Cette réunion des partenaires sociaux aura bien lieu vendredi à 11h au ministère du Travail autour du Premier ministre, a par ailleurs fait savoir Matignon ce mercredi. Quelques heures plus tôt sur RTL, la N.1 de la CGT, Sophie Binet, avait déclaré qu’elle "n’aurait pas lieu" : "Cette réunion n’aur (a) pas lieu vendredi, et nous n’avons pas de nouvelle date", a déclaré la syndicaliste. "La ministre du Travail m’a appelé vers 08h00 pour me prévenir et me dire qu’on recevrait vendredi un courrier d’invitation", avait précisé auprès de l’AFP un autre leader syndical, qui ne se disait alors "pas mécontent". "J’ai été surpris d’apprendre en direct hier qu’il y aurait une réunion et qu’il fallait être disponible 48 heures plus tard", a-t-il poursuivi. "Où, quand, comment, quel format, quels moyens… ? On ne sait rien !", taclait un autre responsable.

Jordan Bardella demande à François Bayrou de recadrer François Rebsamen

Le patron du RN Jordan Bardella a demandé mercredi à François Bayrou de recadrer son ministre François Rebsamen qui a déclaré mardi soir "respecter toutes les forces politiques sauf le RN". "François Bayrou devrait rapidement rappeler à son ministre que le respect dû aux 11 millions de Français électeurs du Rassemblement National, est l’une de nos principales exigences", a réagi sur X Jordan Bardella. "Et l’insulte à leur égard une ligne rouge qu’il vaut mieux ne pas franchir lorsque l’on fait partie d’un gouvernement minoritaire", a-t-il ajouté, dans une allusion au pouvoir que détient le RN de faire tomber le gouvernement en votant une censure avec la gauche.

"Je respecte toutes les forces politiques sauf le RN. C’est ma position. Je ne respecte pas ceux - pas tous, heureusement, j’en connais dans mon département (Côte-d’Or, ndlr) - qui portent des discours de haine et d’exclusion de l’autre. C’est pas ma tasse de thé", avait déclaré mardi soir le ministre de l’Aménagement du territoire sur BFMTV. Mercredi, il a précisé sur X qu’il respectait "chaque Français". "En revanche, je ne respecte pas les idées du RN. Je les combats", a-t-il maintenu.

Le gouvernement n'est pas sur "la position" du ministre de l'Aménagement du territoire, a indiqué mercredi la porte-parole du gouvernement Sophie Primas. "Vous savez que le Premier ministre fait du dialogue avec l'ensemble des forces politiques qui souhaitent dialoguer avec lui une priorité (...) Donc, ce n'est pas la position du gouvernement", a-t-elle déclaré lors d'un point presse à l'issue du Conseil des ministres.

Cette affaire en rappelle une autre : en septembre, le RN avait obtenu de Michel Barnier qu’il recadre le ministre de l’Économie, Antoine Armand, qui avait exclu le Rassemblement national de "l’arc républicain" lors d’un entretien sur France Inter.

Budget 2025 : le gouvernement prévoit "plus de 30 milliards" d’euros d’économies

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a indiqué mercredi sur TF1 que le budget de la France pour 2025 prévoirait "un effort historique" d’économies à hauteur de "plus de 30 milliards d’euros". Alors que le Sénat reprend aujourd’hui l’examen du budget, elle a ensuite souligné l’exactitude d’informations de presse évoquant 32 milliards d’économies et 21 milliards de hausses de recettes.

La ministre a par ailleurs estimé que les partenaires sociaux allaient "arriver" à trouver un terrain d’entente sur la réforme des retraites. Elle a toutefois éludé la question de savoir si cette réforme contestée de 2023 serait soumise au Parlement même en cas de désaccord, comme l’exige le Parti socialiste pour ne pas censurer jeudi le gouvernement du Premier ministre François Bayrou. Ce dernier avait indiqué dans son discours de politique générale mardi qu’à défaut d’accord, la réforme actuelle continuerait de s’appliquer. "Nous ne pouvons pas, alors que la négociation va commencer vendredi, déjà désarmer ce dialogue social, déjà partir du principe que les partenaires sociaux ne vont pas y arriver. Ils vont y arriver, parce que sur la pénibilité, sur les carrières des femmes, les carrières hachées, ils ont fait des propositions", a déclaré Amélie de Montchalin.

Celle-ci a également évoqué le sort de deux mesures qui avaient mis le feu aux poudres dans la fonction publique, l’allongement du délai de carence de 1 à 3 jours en cas d’arrêt maladie, et la réduction de l’indemnisation pendant les congés maladie. "Il a été discuté par le ministre de la Fonction publique et les syndicats de ne pas forcément aller sur les deux jours de suppression des jours de carence mais de conserver la mesure qui fait qu’on est indemnisé qu’à 90 % de son salaire", a-t-elle déclaré, renvoyant la discussion au Sénat.

Fin de vie : Yaël Braun-Pivet "extrêmement déçue" par l’absence d’engagement de Bayrou

La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet s’est dit mercredi "extrêmement déçue" par l’absence d’engagement de François Bayrou sur la reprise du débat parlementaire sur la fin de vie, reconnaissant que les débats ne reprendraient pas le 3 février comme elle l’avait demandé mardi.

"J’étais, comme beaucoup, extrêmement déçue. J’attends des engagements et je ne les ai pas vus. Pour moi, c’est extrêmement important et on ne peut pas comme ça passer ce débat à la trappe", a-t-elle déclaré sur RTL. "Les Français l’attendent, le Parlement l’attend. J’ai évoqué la date du 3 février parce que c’est un engagement de Michel Barnier. On voit bien qu’avec le budget, cette date va évidemment être décalée puisque il y aura le débat budgétaire à la place. Mais en tout cas, j’attends qu’on en débatte rapidement", a-t-elle ajouté.