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Discours de politique générale, "loi spéciale", budget… Ce qui attend le gouvernement Bayrou

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Des fêtes de fin d’année sous haute tension pour le gouvernement. Au pied du sapin, des dossiers brûlants attendent d’être traités. Ce mardi 24 décembre, moins de 24 heures après l’annonce de la composition du gouvernement Bayrou, les ministres fraîchement nommés ont pris leurs fonctions. Passé les célébrations, l’équipe au pouvoir n’aura guère de répit. Premier conseil des ministres, "loi spéciale" pour la reconstruction de Mayotte, discours de politique générale, adoption du budget 2025… L’Express fait le point sur les prochaines échéances.

3 janvier : le premier Conseil des ministres

Le rendez-vous est pris. Le vendredi 3 janvier marquera le premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement, après plus d’un mois d’absence (le dernier datant du 11 décembre avec Michel Barnier). À 10 heures, François Bayrou, accompagné de son équipe gouvernementale, rencontrera Emmanuel Macron à l’Elysée. L’occasion pour le chef de l’Etat de donner le ton de ses relations avec son nouveau Premier ministre. Ce dernier devrait, quant à lui, préciser ses intentions pour Matignon.

14 janvier : le discours de politique générale

Onze jours plus tard, le 14 janvier 2025, le Premier ministre se rendra à l’Assemblée nationale pour y prononcer, devant les 577 députés, sa déclaration de politique générale. Une tradition républicaine lors de l’entrée en fonction d’un nouveau gouvernement. François Bayrou détaillera la feuille de route de son équipe ainsi que ses principaux objectifs à venir.

Lors de son discours de passation de pouvoir avec le Premier ministre démissionnaire Michel Barnier le 13 décembre, le maire de Pau avait commencé à égrener sa politique future. "Je ne dissimulerai rien, je ne laisserai rien sans traitement et sans réponse. Tous les problèmes que vous avez indiqués, qui tiennent à la dépense publique, qui tiennent aux fractures de la société française, j’essaierai de les résoudre […] en tenant compte de chacun des groupes", s’était-il engagé, ajoutant que la "situation budgétaire" ne serait pas laissée "sans réponse". De nombreux défis attendent donc le gouvernement.

Et la "loi spéciale" pour la reconstruction du département de Mayotte pourrait bien être la première sur la liste. Cette loi, utilisée pour les travaux de la cathédrale de Notre-Dame et l’organisation des Jeux olympiques et Paralympiques 2024, permet au gouvernement de prendre des mesures d’aménagement et s’affranchir d’obligations légales pour tenir des délais. Si les travaux parlementaires sont suspendus jusqu’au 13 janvier, le contexte exceptionnel actuel pourrait donner lieu à une reprise anticipée, permettant l’examen d’une telle loi.

16 janvier : une première motion de censure ?

La gauche l’attend au tournant. Si François Bayrou ne sollicite pas un vote de confiance lors de son discours de politique générale, ce qu’il a annoncé ne pas vouloir faire, la France insoumise déposera une motion de censure. Un vote qui se déroulerait probablement "le 16 janvier, 48 heures après son discours de politique générale", a fait savoir le leader du parti Jean-Luc Mélenchon au Parisien.

Le Rassemblement national, qui avait soutenu la motion de censure du gouvernement Barnier, a, quant à lui, fait savoir qu’il ne comptait, cette fois-ci, pas réitérer. Pour le Parti socialiste, la décision n’est pas prise. Olivier Faure, premier secrétaire du parti, a déploré ce mardi matin "le flou" des propos de François Bayrou la veille, et a déclaré ne pas voir pour l’instant de raison de ne pas censurer.

Solliciter un vote de confiance n’est pas obligatoire pour le Premier ministre. Les prédécesseurs de François Bayrou, Elisabeth Borne, Gabriel Attal et Michel Barnier, qui ne possédaient pas non plus de majorité absolue, ne l’avaient pas fait. "Je suis persuadé que l’action que je définis devant vous et l’équipe gouvernementale feront que nous ne serons pas censurés", s’était rassuré lundi le chef centriste quelques heures après la présentation de son gouvernement.

Mi-février : l’adoption du budget 2025 ?

Ce sera le principal défi du gouvernement Bayrou : faire passer un budget pour 2025 à l’Assemblée nationale, là même où le 4 décembre son prédécesseur Michel Barnier a été renversé par une motion de censure. Une adoption que le Premier ministre espère "à la mi-février", comme il l’a répété lundi soir sur BFMTV. Evoquant déjà cette période sur France 2 le jeudi 19 décembre, il ajoutait toutefois alors qu’il n’était pas "sûr d’y arriver". Quoi qu’il arrive, la navette parlementaire chargée de l’examen du budget devrait s’achever d’ici au 24 février, date à laquelle les travaux parlementaires seront suspendus.