Acheter un bateau d’occasion de plus de 20 ans : une bonne affaire ?
C’est peut-être dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, mais l’adage s’applique-t-il à la plaisance ? L’achat d’un bateau âgé est souvent synonyme d’une bonne aff aire fi nancière, mais les risques de voir les frais de remise en état augmenter sont importants. Alors faut-il craquer pour une vieille occasion ? Réponses… Photos de l'auteur
Sommaire :
- Nos conseils
- Quels sont les éléments à vérifier ?
- Comment estimer une occasion âgée ?
- Un cas d'école de plus de 20 ans (à découvrir lundi 23 décembre)
Un modèle très âgé en parfait état est illusoire
Une rapide balade sur les pontons le confirme… On y trouve sans difficulté des modèles qui permettent de remonter le temps, parfois nés avant sa propre naissance ! Entre les agressions naturelles propres au milieu marin (sel, UV, etc.) et les petits accrocs du temps (vieillissement du gel-coat, chocs, rayures, décoloration de la sellerie, etc.), il est normal qu’une occasion de cet âge n’ait pas l’air d’un jeune premier. Trouver un modèle en parfait état sur le plan esthétique revient à chercher la perle rare. Pour autant, une occasion âgée n’est pas forcément à fuir. Il faut juste s’entourer des bonnes personnes, à commencer par un expert maritime. Celui-ci pourra déceler d’éventuels problèmes invisibles pour l’acheteur et ensuite savoir si le prix de vente de l’occasion convoitée est juste ou pas. L’expert pourra également donner une estimation du montant des travaux à entreprendre. Car si l’achat d’une occasion âgée est souvent synonyme de bonne opération commerciale, il faut prendre en compte le coût des rénovations, d’autant que l’absence de pièces de rechange peut vite faire monter la facture. Dans ce cas, c’est un passage obligé par une fabrication à l’identique et donc sur mesure, avec le surcoût qui s’ensuit. D’où l’intérêt de demander un devis avant de finaliser la vente. Il faut enfin savoir que la plupart des assurances demandent un rapport d’expertise pour les unités de plus de dix ans. [caption id="attachment_192623" align="aligncenter" width="500"] Trois postes principaux sont à distinguer avant d'acheter : la carène, le moteur et les équipements © DR[/caption]Il est difficile de connaître l’historique
Pour un bateau âgé, connaître l’historique tient de la gageure, car de nombreux propriétaires se sont succédé (sauf dans le cas rare d’une première main). L’avis d’un expert est d’autant plus important que les éléments à surveiller ne sont pas forcément identiques entre un bateau de 5 ans, de 10 ans ou de 15 ans. Par exemple, au bout de cinq ans, un modèle a dû corriger ses défauts de jeunesse, comme les premières traces de moisissures sur des coussins, des inox qui rouillent, etc. Ces cinq premières années sont souvent déterminantes pour l’avenir du bateau, car ce sont elles qui caractériseront son état pour celles à venir. À 10 ans, c’est le moment de procéder à un check-up complet des éléments sensibles comme les vannes ou les passe-coques. On parle ici d’opérations plus complètes (et plus complexes) que le simple entretien annuel (vidange, changement des filtres, nettoyage, etc.). Il convient de se concentrer également sur les fonds, les réservoirs… Enfin, pour les unités de 15 ans et plus, il est préférable de mettre de côté l’esthétique pour examiner l’essentiel. Par exemple, le jaunissement d’un gel-coat est sans retour – même avec des polishs exceptionnels ! Idem pour rayures rarement rattrapables. En revanche, il faut vérifier les points sensibles, durites, réservoirs, assemblage du pont et de la coque, structure du tableau arrière, etc. Du côté des prix, tout est possible, puisque les équipements et surtout le moteur peuvent changer la donne. « Un bateau d’occasion de plus de 20 ans peut se vendre cher si l’équipement est neuf, si la coque a été remotorisée, explique Jean-Michel Viant, expert maritime. Mais le point crucial reste le moteur, car une coque se répare facilement. Un moteur se change. Il faut également demander le carnet d’entretien ou, à défaut, les factures d’hivernage. » Pour conclure, acheter une occasion âgée n’est pas impossible, ni déconseillée, mais il convient de prendre encore plus de précautions que pour une occasion récente, surtout en raison des réparations qui peuvent survenir sur des organes importants, comme le moteur si ce dernier est toujours d’origine. Passer par un vendeur professionnel est aussi le gage d’avoir une occasion en bon état et garantieOUVRIR L’OEIL ET LE BON :
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Quels sont les éléments à vérifier ?
[caption id="attachment_192621" align="aligncenter" width="500"] 20 ans : Quels sont les éléments à vérifier © DR[/caption]
DU CÔTÉ DE LA COTE :
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Comment estimer une occasion âgée ?