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Chute de Bachar el-Assad : comment le dictateur sanguinaire a été lâché par la Russie

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L'histoire retiendra que le sort du régime sanguinaire d'Assad a été scellé au Qatar. Lundi, le quotidien syrien al-Jumuriya a affirmé sur X que le départ de Bachar el-Assad, chassé du pouvoir en Syrie le 8 décembre, a été négocié lors d’une réunion tenue à Doha entre la Russie, l’Iran et la Turquie, en accord avec l’Egypte, l’Arabie saoudite, l’Irak, la Jordanie et le Qatar. "Une source syrienne a déclaré à Al-Jumhuriya que le sort d’Assad a été scellé le 7 décembre à Doha, lors de réunions d’Astana avec des partenaires arabes", a écrit le média. "Lors de la réunion, la Russie et l’Iran ont informé Ankara de leur volonté de faciliter une transition politique en Syrie." Le 8 décembre, Bachar el-Assad s’enfuit de Syrie et trouve refuge en Russie après la prise de Damas par les rebelles du groupe islamiste HTC.

Cette information aurait été transmise par une source syrienne anonyme, "que le média dit avoir corroborée avec une autre personne bien informée des discussions", précise de son côté le journal libanais L’Orient-Le Jour.

Des négociations en marge du forum de Doha

D’après le média, qui reprend une information du quotidien saoudien Asharq al-Awsat, Moscou avait pris contact avec la Turquie et l’Iran avant la prise de Damas par les rebelles, dans l’idée de stopper l’offensive "en échange de l''ouverture d’un dialogue politique'". Mais Bachar el-Assad, selon le quotidien britannique The Guardian, est resté inflexible. "Les représentants russes ont fait part à la réunion de l’inflexibilité d’Assad, refusant d’accepter la réalité ou la nécessité d’un dialogue", écrit le reporter. C’est alors que la Russie et l’Iran "informent Ankara de leur volonté de faciliter une transition politique en Syrie", selon le média Al-Jumhuriya.

Sept conditions auraient alors été posées, toujours selon le quotidien d’opposition syrien, notamment "une transition du pouvoir en douceur", la protection des bases militaires russes et des "sanctuaires sacrés chiites", comme la mosquée Sayeda Zaynab près de Damas, à la demande de l’Iran.

"Il devient de plus en plus clair que ce qui s’est passé est une sortie négociée pour Assad et une transition négociée, convenue entre les puissances d’Astana (Iran, Turquie, Russie NDLR) et les Etats arabes", note sur X Emile Hokayem, directeur de la sécurité régionale et chercheur principal pour la sécurité au Moyen-Orient pour l’Institut international d’études stratégiques (IISS). "La question est de savoir quelles garanties, le cas échéant, la Russie et l’Iran ont demandées et obtenues."

Le départ d’Assad en échange de l’arrêt des combats

De l’autre côté, le groupe islamiste rebelle HTC, informé des échanges par la Turquie, accepte en échange du départ de Bachar el-Assad de Syrie, que le Premier ministre "fasse une déclaration de passation des pouvoirs" et que l’armée signale aux soldats la chute du régime, selon Al-Jumhuriya traduit par L’Orient-Le Jour. Une source de l’opposition syrienne a déclaré à l’agence de presse Reuters que "les rebelles avaient montré à la Turquie les détails de leur plan, après l’échec des tentatives d’Ankara d’engager le dialogue avec Assad."

Les communiqués et conférences de presse à la sortie des réunions tripartites Iran-Russie-Turquie ne mentionnent pas ces accords. "Plus tôt dans la journée de samedi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait été interrogé sur scène au sujet de l’avenir de la Syrie", raconte The Guardian. Interrogé par un journaliste de la chaîne Al-Jazeera, il avait fini par s’exclamer, apparemment irrité : "Si vous voulez que je dise : 'Oui, nous avons perdu en Syrie, nous sommes si désespérés', si c’est ce dont vous avez besoin, continuons."