Pete Hegseth, le protégé de Donald Trump plombé par des scandales
C’est un nouveau scandale qui entache la future administration Trump, moins de deux mois avant l’investiture du futur président des Etats-Unis. Pete Hegseth, visage de la chaîne de télévision conservatrice Fox News et ancien militaire, choisi par Donald Trump pour devenir le prochain ministre de la Défense, connaît une trajectoire semée d’embûches. Le républicain de 44 ans voit ressurgir une accusation d’agression sexuelle datant de 2017, ainsi que des rumeurs sur ses problèmes d’alcool, qui pourraient lui coûter sa place au Pentagone. Des noms circulent dans la presse américaine sur de probables remplaçants, à commencer par le gouverneur de Floride, Ron DeSantis.
Les faits reprochés remonteraient à 2017. Selon un rapport diffusé à la presse américaine, "la police a été alertée après la demande d’une femme qui accusait Pete Hegseth de l’avoir agressée sexuellement, d’être soumise à un examen dans une clinique, quatre jours après l’incident. Elle aurait dit à l’infirmière penser avoir été droguée", détaille le Wall Street Journal (WSJ). L’affaire n’a pas donné lieu à des poursuites judiciaires, le média conservateur expliquant que Pete Hegseth, pour ne pas compromettre sa carrière de présentateur à Fox News, avait à l’époque payé son accusatrice pour garder le silence.
Rumeurs sur sa consommation d’alcool
Une rumeur en entraînant une autre, la presse américaine fait état ces derniers jours d’autres casseroles, comme la démission de ses fonctions à la tête de deux organisations à but non lucratif, à la suite d’allégations d’agressions sexuelles, de consommation excessive d’alcool et de mauvaise gestion, révèle le New Yorker. Selon NBC News, d’anciens collègues de Fox News ont également fait part de leurs inquiétudes quant à sa consommation d’alcool.
La nomination du futur ministre de la Défense doit être confirmée par un vote au Sénat. Les républicains disposent d’une courte majorité de 53 sièges sur 100 au sein de la nouvelle assemblée, mais jusqu’à six d’entre eux auraient exprimé des réserves sur le nom de Pete Hegseth, indique NBC News. Lui a en tout cas affirmé qu’il ne lâchera rien : "Nos guerriers ne reculent jamais. Moi non plus", a lancé l’ancien militaire sur X, assurant : "La gauche a peur […] de Donald Trump et de moi. C’est pour cela qu’elle me salit avec de fausses sources."
Ron DeSantis comme remplaçant ?
À sa sortie d’entretiens au Capitole avec les sénateurs, le républicain a assuré que tout s’était passé à "merveille" et dit continuer à bénéficier du soutien de Donald Trump. Rien n’est moins sûr cependant, plusieurs noms ayant commencé à circuler dans la presse sur un potentiel remplaçant. Le plus probable pourrait être le gouverneur de Floride Ron DeSantis, un temps rival de Donald Trump, qu’il avait cherché à concurrencer lors des primaires républicaines, avant de se retirer pour soutenir le milliardaire.
Il s’agirait "d’un choix surprenant", commente le WSJ. Et en même temps, celui qui a servi comme avocat de la Marine en Irak et au centre de détention de Guantanamo Bay partage "le même point de vue de Trump sur l’élimination de ce qu’ils considèrent comme des politiques 'woke' au sein de l’armée", indique le quotidien conservateur. Parmi les autres options évoquées : Elbridge Colby, un ancien responsable du Pentagone et allié du vice-président élu J. D. Vance, ou encore la sénatrice de l’Iowa Joni Ernst.
L’investiture de Donald Trump est prévue le 20 janvier. Depuis l’annonce de la composition de son futur gouvernement, ce dernier a déjà essuyé le retrait forcé de Matt Gaetz, son premier choix pour le poste de ministre de la Justice, accusé de relations sexuelles avec une mineure. De Robert F. Kennedy Jr, Elon Musk à l’ancienne députée démocrate d’Hawaï Tulsi Gabbard, plusieurs personnalités nommées par Donald Trump sont impliquées dans des polémiques.