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Ноябрь
2024

LFI contre le délit d'apologie du terrorisme, réprobations politiques et vive polémique à gauche

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Les députés LFI ont déposé une proposition de loi visant à abroger le délit d'apologie du terrorisme du code pénal, qui a selon eux accentué "l'instrumentalisation de la lutte antiterroriste" contre la "liberté d'expression".

Le texte, déposé par le député du Nord Ugo Bernalicis, veut supprimer ce délit créé par une loi de 2014, estimant qu'en la matière suffit "la loi du 29 juillet 1881 traitant des faits relevant des délits d'apologie de crime, d'apologie de crime de guerre, d'apologie de crime contre l'humanité".

Les condamnations se sont additionnées samedi chez les macronistes comme à droite, le ministre (LR) de l'Intérieur Bruno Retailleau jugeant "difficile de faire plus ignoble".

Face aux critiques, le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon a dénoncé "une nouvelle agression contre LFI venue de l'extrême droite et servilement reprise par l'officialité médiaticopolitique". "Plutôt que de se faire des films, lire le texte de la proposition de loi", dit-il.

Mais la controverse a également percé à gauche, avec une cinglante réplique du premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, revenant également sur les critiques de M. Mélenchon contre le chancelier socialiste allemand Olaf Scholz sur sa position envers la décision de la Cour pénale internationale à l'égard du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Je regrette la position allemande qui n'est pas la mienne, mais au même moment je ne dépose pas (un texte) qui abroge purement et simplement le délit d'apologie du terrorisme, dont la définition demande seulement à être précisée pour en éviter les dérives. Il est impératif de protéger les libertés publiques mais aussi de protéger les Français du fanatisme et des appels à la violence et la haine", écrit sur X Olivier Faure.

Les socialistes évitent "de marginaliser la défense des Palestiniens en ne sombrant pas dans les provocations et en refusant de considérer l'antisémitisme comme +résiduel+", grince encore le patron du PS, reprenant un terme utilisé par Jean-Luc Mélenchon. Et d'accuser LFI de "diviser" le "camp de la paix" et de chercher à "instrumentaliser électoralement la tragédie".
"Politiques, associatifs, journalistes, syndicalistes"
Dans leur proposition de loi, les Insoumis demandent "quelle démocratie peut encore conserver son nom, lorsque les méthodes de l'antiterrorisme sont utilisées pour réprimer des militants politiques, des militants associatifs, des journalistes ou encore des syndicalistes".

Ils citent le cas du responsable CGT du Nord Jean-Paul Delescaut, condamné à un an de prison avec sursis en première instance -- il a interjeté appel -- pour "apologie du terrorisme" via des propos tenus dans un tract de soutien aux Palestiniens.

Le député LFI mentionne également sa présidente de groupe, Mathilde Panot, et l'eurodéputée LFI Rima Hassan, entendues en avril par la police judiciaire parisienne dans le cadre d'enquêtes pour "apologie du terrorisme".

Mme Panot avait été entendue au sujet du communiqué publié par son groupe le 7 octobre 2023, dans lequel l'attaque du Hamas en Israël avait été décrite comme "une offensive armée de forces palestiniennes" dans un "contexte d'intensification de la politique d'occupation israélienne" de territoires palestiniens.

Dans un courrier adressé à ses homologues socialiste, écologiste et communiste, Gabriel Attal, président du groupe macroniste EPR à l'Assemblée, appelle le reste de la gauche à se "désolidariser clairement" de LFI.

"Je me souviens que c'est la gauche républicaine qui avait proposé et fait voter en 2014 ce texte qui protégeait la sécurité des Français et préservait donc leur liberté. En plein procès de l'assassinat de Samuel Paty, la proposition de loi de la France insoumise est une insulte et une tache indélébile sur ceux qui la portent", écrit M. Attal.

"C'est une insulte à la mémoire des victimes de tous les attentats qui ont ensanglanté la France. Face au terrorisme, la République doit rester ferme et unie", a pour sa part estimé le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), qui tient dimanche sa convention annuelle.