L’armée israélienne tente de s’emparer d’une localité "stratégique" au Liban
Les frappes israéliennes sur le Liban se poursuivent, ce samedi 23 novembre, entraînant la mort d’au moins 30 personnes, tandis que des combats acharnés opposent au sol l’armée israélienne au Hezbollah dans le sud du Liban. Dans la bande de Gaza, la branche armée du Hamas annonce la mort d’une otage
Les infos à retenir
⇒ Porte stratégique du Sud Liban, la ville de Khiam concentre les combats depuis plusieurs jours
⇒ Plusieurs frappes israéliennes à Beyrouth et à l’Est Liban ont fait au moins 30 morts ce samedi
⇒ Le Hamas annonce la mort d'une otage dans la bande de Gaza
Combats acharnés entre le Hezbollah et l’armée israélienne pour une "porte stratégique" dans le sud du Liban
Des combats acharnés entre le Hezbollah libanais et l’armée israélienne font rage dans la bourgade frontalière de Khiam, une "porte stratégique" dans le sud du Liban dont Israël tente de s’emparer depuis plusieurs jours, a indiqué samedi l’Agence nationale d’information (ANI). "Israël a poursuivi ses attaques nocturnes contre la ville de Khiam jusqu’au matin, utilisant tout type d’armes pour parvenir à prendre le contrôle de la localité" selon l’ANI. Des chars israéliens sont stationnés à l’est de Khiam, à 6 km de la frontière, depuis plus de trois semaines. Mardi, des mouvements de chars au nord de la localité ont aussi été enregistrés, selon l’agence qui indique que l’armée israélienne cherche "à encercler la ville de tous côtés", aidée d’une couverture aérienne et terrestre massive dans et aux abords de la localité, où elle dynamite bâtiments et maisons et affirme détruire des tunnels du Hezbollah.
Au cours des deux derniers jours, le Hezbollah a de son côté revendiqué une vingtaine d’attaques contre des soldats israéliens à Khiam.
Israël dit vouloir éloigner le Hezbollah des zones frontalières du sud du Liban pour permettre le retour des quelque 60.000 habitants du nord du pays déplacés par les tirs de roquettes du mouvement islamiste. Khiam est considérée par Israël comme une "porte stratégique facilitant une progression terrestre rapide", selon l’agence libanaise. Les troupes israéliennes s’étaient retirées du sud du Liban en 2000, sous les coups de boutoir du Hezbollah, après 22 ans d’occupation. Pendant l’occupation, Khiam accueillait une prison gérée par l’Armée du Liban sud, une milice supplétive d’Israël.
Le Hamas annonce la mort d’une otage
La branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas a annoncé samedi la mort, dans une zone de combats dans le nord de Gaza, d’une otage enlevée lors des attaques du 7 octobre 2023, une affirmation non confirmée par l’armée israélienne.
Dans un communiqué, Abou Obeida, porte-parole des Brigades Ezzedine al-Qassam, a indiqué que la reprise de contacts, rompus pendant plusieurs semaines, avec des gardiens des otages avait permis d’établir que cette femme avait été tuée dans une zone d’opérations de l’armée israélienne dans le nord du territoire palestinien.
Aucun détail n’a été fourni sur la date et le lieu, l’identité de la victime ou encore les circonstances de sa mort supposée. Contactée par l’AFP, l’armée israélienne a dit examiner ces affirmations.
Abou Obeida a précisé que la vie d’une autre otage détenue avec la supposée victime était elle aussi en danger et a renvoyé la responsabilité sur le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, son gouvernement et son armée.
Lors de l’attaque sans précédent des commandos du Hamas, le 7 octobre 2023, 251 personnes ont été enlevées sur le sol israélien. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée.
16 morts dans une frappe israélienne dans l’est du Liban
16 personnes, dont quatre enfants, ont été tuées dans une frappe israélienne samedi dans l’est du Liban, a annoncé le ministère libanais de la Santé. L’agence nationale d’information Ani a précisé que l’attaque "avait tué une famille dont une mère et ses quatre enfants".
Dans le sud, un autre fief du Hezbollah, au moins 14 personnes ont péri, dont cinq dans la ville côtière de Tyr, selon la même source, portant le nombre de morts au Liban ce samedi à 30 personnes.
Les Etats-Unis disent vouloir une solution diplomatique au conflit au Liban
Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a rappelé samedi "l’engagement" des Etats-Unis en faveur d’une "solution diplomatique au Liban", lors d’un échange avec son homologue israélien Israël Katz. Le chef du Pentagone a "réitéré l’engagement des Etats-Unis en faveur d’une solution diplomatique au Liban qui permette aux civils israéliens et libanais de rentrer chez eux en toute sécurité, des deux côtés de la frontière", selon un communiqué de son ministère. Israël dit vouloir mettre hors d’état de nuire le Hezbollah libanais et le Hamas, tous deux soutenus par l’Iran, après l’attaque sans précédent de ce mouvement palestinien sur son sol le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre dévastatrice à Gaza.
Premier soutien politique et militaire d’Israël, les Etats-Unis assurent vouloir parvenir à une fin de ces conflits par voie diplomatique. Washington ne cesse aussi de répéter sa volonté de voir une amélioration de la situation humanitaire désastreuse à Gaza. Lloyd Austin a d’ailleurs appelé de nouveau "le gouvernement israélien à continuer de prendre des mesures afin d’améliorer la terrible situation humanitaire à Gaza", où les quelque 2,4 millions d’habitants assiégés par Israël depuis plus d’un an sont menacés de famine selon l'ONU. Washington avait néanmoins affirmé la semaine dernière qu’Israël n’enfreignait pas le droit américain concernant l’aide humanitaire à Gaza tout en appelant à des progrès supplémentaires, un mois après avoir menacé de suspendre son aide militaire.
Une frappe dans le centre de Beyrouth fait au moins 11 morts
La frappe israélienne qui a visé tôt samedi un quartier résidentiel de Beyrouth a fait 11 morts et 63 blessés, a annoncé le ministère libanais de la Santé dans un nouveau bilan. Dans un communiqué, le ministère a précisé que le bilan final serait déterminé "après les analyses ADN de restes humains trouvés sur place". Un bilan précédent faisait état de de quatre morts.