Ce maroquinier baroudeur a choisi la Creuse pour créer l’Atelier Ducroq’Co
« Je suis tombé dans la bricole du cuir vers 18 ans, comme Obélix est tombé dans la marmite », raconte Kevin Ducroq, installé depuis 2012 comme artisan maroquinier à Saint-Moreil (Creuse). Il a choisi d’y acheter une maison d’habitation et une grange qu’il a restaurée et aménagée en atelier.
Pour satisfaire à ses besoins personnels, il avait commencé à fabriquer de solides étuis nécessaires à ses nombreuses activités de baroudeur à vélo ou en canoë. Le petit gagne-pain du début – quelques ventes de sacs – lui avait permis de nourrir la cagnotte d’un voyage en camion avec des copains. Et puis la passion de ce travail l’a saisi et il ne lâche plus le cuir des mains.
Du bricolage à l’artisanatEn 2005, lors de son BTS Gestion et protection de la nature obtenu en Haute-Corrèze, il tombe amoureux du Limousin et se jure de revenir s’y installer et y fonder une famille. Il travaille ensuite comme chevrier dans les Hautes-Alpes, puis part au Canada pour un voyage de six mois où il est accueilli par un artisan québécois durant trois mois malgré sa situation de stagiaire non régularisée.
Il y peaufine ses gestes et sous les conseils avisés du maître, le bricoleur devient un artisan ordonné dans son travail. Il apprend à organiser son atelier et à gérer la vente de ses productions :
« Créer, c’est une chose, mais bien commercialiser en est une autre. »
Après un passage par Bordeaux, il choisit et adopte Saint-Moreil pour y vivre et y travailler. Il met alors toutes ces informations québécoises en pratique pour que L’Atelier Ducroq’Co soit le plus pérenne possible.
Des produits locaux uniquementContrairement à ce que pourrait laisser penser le nom de l’entreprise, Kevin n’utilise pas de peau de crocodile, ni d’aucun animal exotique d’ailleurs. Ses productions de maroquinerie bourrelière simple, rustique et efficace (sacs féminins, sacs à dos, sacoches, ceintures, portefeuilles, bracelets, étuis à couteau ou lunettes, sandales, colliers pour chiens…), sont toutes fabriquées à partir de peaux de vachettes originaires de Dordogne et tannées en Nouvelle-Aquitaine. Il se fournit aussi à Saint-Léonard-de-Noblat (87) pour un cuir tanné naturellement à l’écorce d’arbres, donnant une peau complètement naturelle, sans aucun autre produit que le tannin végétal.
L'artiste en pleine découpe de ceinture.
Selon les demandes, il peut travailler aussi des cuirs gras, des nubucks, des croûtes velours. D’ailleurs, il précise :
« Je ne travaille pas le cuir, mais tous les types de cuirs, car de même qu’il y a plusieurs sortes de bois, il y a plusieurs sortes de cuirs. »
Il s’attache à fabriquer des produits résistants, facilement réparables et à des prix raisonnables facilement accessibles.
Robustesse et délicatesseMais robustesse n’empêche pas délicatesse. Il personnalise ses sacs (à volonté) avec de la couleur, et/ou par embossage ou estampage, des procédés consistant à imprimer en creux ou en relief des lettres, des ornements, des figures… selon ses inspirations creusoises ou celles de ses clients et clientes.
Ses productions sont visibles à domicile (sur rendez-vous) ou sur les marchés de manifestations évènementielles, au marché estival des producteurs de Royère-de-Vassivière, à l’Office de tourisme Creuse-Sud-Ouest à Bourganeuf ou à la boutique éphémère Le Grand Atelier à Guéret (en décembre).
Kevin Ducroq, 8, Le Moncheny, 23400 Saint-Moreil, du lundi au vendredi de 10 heures à 16 heures ; tél. 06.83.41.75.66 ou latelierducroqco@hotmail.fr ou page Facebook.