Une veillée funèbre de la Coordination rurale de la Corrèze pour marquer "la mort de l'agriculture" et l'opposition au Mercosur
Des bougies et des pots de chrysanthèmes en cercle devant les grilles de la préfecture de la Corrèze. Quelques mètres plus loin, un mannequin représentant un paysan se balançant la corde au cou au palan d’un tracteur.
Ce jeudi 7 novembre en fin de soirée à Tulle, la Coordination rurale de la Corrèze a organisé symboliquement une veillée funèbre pour marquer « la mort de l’agriculture ». Une minute de silence suivie de La Marseillaise pour rendre hommage aux agriculteurs qui se sont suicidés et à l’approche du 11 novembre à ceux qui ont donné leur vie dans les tranchées de 14-18.
La quarantaine d’agriculteurs étaient aussi présents pour affirmer leur opposition radicale au Mercosur, l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et cinq pays d’Amérique latine.
« Cet accord est pour nous aussi dangereux pour le consommateur que pour les agriculteurs que nous sommes parce que l’on va introduire de la marchandise en Europe et sur le territoire français qui ne respecte pas les normes de notre pays. Je suis inquiète de faire manger à mes enfants de la viande qui sera élevée aux hormones. Comme dans tous les traités de libre-échange, l’agriculture est la variable d’ajustement. Nous en avons marre d’être sacrifiés pour l’industrie automobile allemande ou pour récupérer du lithium du Chili. Tout ce que nous voulons, c’est vivre tranquillement de notre métier », a fustigé Amélie Rebière.
Pour la présidente de la CR19, l’heure est plus que grave : « L’agriculture est mourante depuis des décennies et le Mercosur lui portera un coup fatal. Nous mourrons aussi de cette cogestion qu’il y a eu avec la FNSEA et les JA qui ont mis un système en place qui est en train de faire disparaître les fermes familiales petit à petit. » Et Amélie Rebière de mettre en avant la revendication historique de la Coordination rurale de sortir l’agriculture des traités de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), « ce qui permettrait de la sanctuariser ».
Frédéric Rabiller
Photos Fabrice Combe