Fermeture d'Auchan à Clermont-Ferrand : "une catastrophe sociale", près de 200 salariés concernés

La sidération a laissé place à la colère, ce mardi matin. Si les difficultés économiques rencontrées depuis des années par l'hypermarché Auchan nord de Clermont-Ferrand étaient connues de tous, personne, parmi les salariés comme les représentants du personnel, n'osait imaginer ces dernières heures que la fermeture du magasin serait annoncée par le distributeur.

Auchan Clermont-Ferrand est pourtant l'un des trois hypermarchés français du groupe amenés à baisser le rideau dans six mois, sauf si un repreneur est trouvé d'ici là. "On ne s'y attendait pas du tout, c'est extrêmement violent psychologiquement pour tous les salariés, certains étaient en pleurs ce matin, souffle Nicolas Deluzier, délégué syndicat CGT Auchan Clermont-Ferrand. Beaucoup ont 20 ou 30 ans d'ancienneté, ils n'ont connu que ça ! Nos clients aussi : cet hypermarché, c'est le poumon du quartier." 

Le manque d'investissements

Le syndicaliste n'en démord pas : "Oui, on savait que la situation était difficile pour cet hypermarché mais on fait aussi partie d'un groupe qui fait, lui, des bénéfices, et on paie des années d'erreurs dans les décisions. Ils n'ont pas investi dans les hypermarchés, on est en retard par rapport à nos concurrents. A Clermont-Ferrand, nous n'avions plus les moyens humains suffisants, les rayons étaient dégradés, il y avait de l'attente en caisse... Sans investissement, le chiffre d'affaires ne pouvait que se dégrader année après année !"

Alors qu'un Comité social et économique (CSE) extraordinaire est prévu sur le site de Croix de Neyrat ce mercredi à 13 h 30, Nicolas Deluzier annonce d'ores et déjà : "On ne laissera pas passer ce coup de force inacceptable et scandaleux. Nous mettrons tous les moyens pour créer le rapport de forces nécessaire contre cette décision injuste et irrespectueuse."

"De nombreuses personnes vont rester sur la touche"

Même son de cloche du côté de Force ouvrière (FO), syndicat majoritaire dans les hypermarchés Auchan puydômois : "C'est une catastrophe sociale, enrage Christophe Delay, délégué syndical Force ouvrière (FO) à Auchan Aubière. On ne s'attendait pas à quelque chose d'aussi brutal. On ressent de la colère de ne pas avoir été entendu dans nos différentes alertes. Il n'y aura pas de place pour reclasser tout le monde, donc de nombreuses personnes vont rester sur la touche."

Si l'hypermarché de Croix de Neyrat et ses 194 salariés (220 selon les syndicats) sont concernés au premier chef, l'hypermarché d'Aubière ne serait pasépargné : selon les syndicats, une dizaine de postes de vendeurs y seraient supprimés.

Arthur Cesbron