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Ноябрь
2024

"Les Bleus, une bénédiction pour moi" : le Clermontois Kevin Ramirez va jouer son dernier match en équipe de France de futsal

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Dix ans après sa première, Kévin Ramirez va connaître sa 113e et dernière sélection en équipe de France, ce soir, à Laval. Face au Maroc, le Clermontois de 37 ans, capitaine des Bleus, va mettre un terme à une carrière internationale riche. Sans regrets ni appréhension : « Je n’avais pas envie de faire la saison de trop ».

De quand date votre décision ?

Bien avant la Coupe du monde, j’avais réfléchi à ça. Le coach m’avait parlé de 2026 pour aller jusqu’à l’Euro. Mais je voulais passer plus de temps avec ma famille. Ça fait 17 ans que je joue au futsal, et onze saisons que je suis en équipe de France.

Arrêter sur une demi-finale de Coupe du monde, après avoir fini meilleur buteur de l’équipe de France lors de la compétition, c’est bien aussi ?

Oui, et je n’avais pas envie de faire la saison de trop, de forcer. Il faut aussi laisser la place aux autres. Et puis tout est aligné depuis un certain temps. Je vais finir à Laval, dans un super gymnase, contre une équipe du Maroc où j’ai des anciens coéquipiers, lors d’un match retransmis à la TV (*). Ce choix s’est fait naturellement, ce n’est pas quelque chose que j’appréhendais.

(*) Sur la chaîne L’Équipe, coup d’envoi à 21 h 05.

Que représente l’équipe de France pour vous ?

Déjà, jouer en équipe de France m’a permis de rassembler mon père et ma mère pour un match de futsal, pour France - Espagne, à Limoges. Je retiens les émotions, pas les buts, ni les matchs. L’équipe de France, ça a été une bénédiction pour moi. À l’époque, c’était très compliqué, il n’y avait pas beaucoup de moyens, c’était un vrai chantier. Donc je suis fier si j’ai réussi à changer les mentalités de certains joueurs. Je savais qu’on avait un potentiel, mais il fallait aussi y croire. Et aujourd’hui, on récolte les fruits de tout ça.

« Encore trois saisons devant moi »

L’équipe de France est allée jusqu’en demi-finale lors de la récente Coupe du monde, vous attendiez-vous à ça ?

Je visais le titre, sans manquer d’humilité. Je savais qu’on était capable de le faire car on était très compétitif durant les dernières saisons. Il fallait aussi que les planètes soient alignées, qu’on ait un bon parcours, pas de blessés. Petit à petit, on y a cru. Mais on est tombé sur une équipe d’Argentine plus expérimentée, avec plus de métier.

Comment voyez-vous l’avenir de l’équipe de France ?

J’espère qu’il sera radieux. Mais il faudra faire attention : on sera beaucoup plus attendu et il va falloir confirmer, ce qui sera une autre paire de manches. Les équipes vont nous jouer différemment aussi. Faire mieux qu’une demi-finale de Coupe du monde, ce sera difficile.

La suite, pour vous, c’est quoi ?

Je vais continuer avec mon club du Sporting Club Paris, je me sens bien. Je suis en fin de contrat en juin et je reçois déjà quelques offres. Mais je veux privilégier la stabilité avec mon club et ma famille. Le sélectionneur est aussi coordinateur des équipes nationales et il m’a dit qu’il comptait sur moi, qu’il voulait que j’intègre le staff à terme. De toute façon, je continuerai à suivre cette équipe. J’ai fait du scouting l’année dernière, et c’est quelque chose qui m’irait aussi. On verra bien. J’avais également une offre de l’équipe de Norvège qui voulait que je prenne l’équipe, car j’ai aussi les diplômes pour entraîner.

Combien de saisons comptez-vous encore jouer ?

Je ne me fixe pas de limite. Si je sens un coup de moins bien, physique ou moral, j’arrêterai. En équipe de France, c’était surtout mental. Au maximum, je pense que j’ai encore trois saisons devant moi.

Propos recueillis par Laurent Calmut