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Ноябрь
2024

À 22 ans, il crée un meuble d'exception où coutellerie et ébénisterie se rencontrent

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C’est l’histoire d’un jeune Thiernois, Tom Morilhat, qui a jeté son dévolu sur le travail du bois plutôt que celui du métal, pour fabriquer des meubles plutôt que des couteaux. Mais les origines ne sont jamais bien loin dans la construction de tout un chacun. La preuve, à travers un projet de formation, l’apprenti ébéniste de 22 ans a uni sa profession avec la tradition de la ville où il a grandi, la coutellerie. Résultat : un meuble design d’exception est né, à la vocation de présenter des pièces coutelières tout aussi exceptionnelles (photo ci-dessous).

L'idée lui vient en déambulant dans Thiers

Toute sa scolarité, Tom Morilhat l’a suivie à Thiers, jusqu’à ce qu’il parte pour une formation en menuiserie à Vichy à la sortie du collège. Là, l’ébénisterie s’impose à lui. "J’ai effectué différents stages, et rapidement, j’ai compris que je préférais travailler le bois de façon plus minutieuse", partage le jeune homme. Après l’obtention d’un brevet des métiers d’art, Tom Morilhat choisit de se spécialiser en passant un brevet technique des métiers supérieurs. C’est lors de cette formation que le projet de son meuble à couteaux voit le jour. "Pendant les deux ans, on doit fabriquer une pièce, de A à Z, sur le thème que l’on veut", détaille le Thiernois. Ce sont ses déambulations dans la capitale du couteau qui lui donneront l’impulsion à son projet. "Tous ces couteaux dans les vitrines, agglutinés les uns aux autres, avec aucun endroit pour être réellement mis en valeur, m’ont donné l’idée de départ du meuble", précise Tom Morilhat.

Durant sa première année de formation en alternance au sein de l’entreprise d’Issoire Philippe Allemand, l’apprenti se concentrera d’abord sur la partie conception. La seconde, elle, sera davantage tournée vers la fabrication. "L’idée de la colonne, je l’ai eue assez rapidement. Et aussi le fait qu’elle tourne sur elle-même, se souvient l’artisan. Finalement, la forme extérieure, l’esthétique, est venue assez vite, mais je ne savais pas où mettre les couteaux." La fleur qui s’ouvre pour dévoiler ses pétales où reposent des couteaux s’est imposée dans un second temps. Et le résultat laisse tout spectateur bouche bée.

Dès qu’il est en mouvement, ce meuble attire l’œil. Le fait qu’il s’ouvre assez lentement donne un aspect un peu spectaculaire, surprenant.

En ce qui concerne le bois utilisé par le jeune ébéniste, ils sont précieux : "Il y a du palissandre des Indes pour l’extérieur et du sycomore ondé pour l’intérieur." Mais au départ, Tom Morilhat était parti sur des essences moins nobles. "Pour qu’on se rende vraiment compte de la réalité de fabrication d’une pièce, la formation ne nous paye pas le bois, précise le jeune thiernois. Mais mon entreprise m’a offert de choisir celui que je voulais." De quoi apporter un supplément d’âme au meuble.Pour mettre en valeur son meuble, Tom Morilhat a pu utiliser les couteaux d'un artisan du bassin thiernois.

Un meuble estimé à 20.000 €

Pour être au plus près de la réalité toujours, Tom Morilhat n’a pas monté son projet dans son coin, il est allé puiser son inspiration auprès de ceux qui pourraient utiliser une telle pièce, des couteliers thiernois eux-mêmes. "Je leur ai demandé des conseils, quelles étaient leurs demandes. Mais finalement, il semblerait que ce meuble soit plus adapté pour un collectionneur par exemple." Un collectionneur avec quelques moyens tout de même, puisque la valeur est estimée à 20.000 €.

Entre la matière première, et les heures passées dessus, soit entre 200 et 300, puisque j’ai tout fait moi-même, c’est ce que j’ai estimé.

Si évidemment, Tom Morilhat rêve secrètement de voir son meuble être un jour acheté, avant cela, il a la volonté de participer à différents concours, comme le Prix avenir métiers d’art proposé par l’Institut pour les savoir-faire français. "Il est destiné aux jeunes qui sortent de formation comme moi."

Neuf mois en Italie pour l’Orient express

Mais avant de pouvoir décrocher le premier prix d’un concours de prestige grâce au travail fourni durant ses deux années d’études, son nouvel emploi au sein de l’atelier Allemand dans lequel il a évolué comme apprenti, l’appelle à d’autres perspectives. Lundi 4 novembre, Tom Morilhat a pris la direction de Livourne, en Italie, pour habiller intégralement de bois une voiture du plus célèbre des trains, l’Orient express.  

On va y passer neuf mois, se réjouit le jeune homme. On a travaillé avec toute l’équipe, soit 17 personnes, pendant un an sur ces pièces. Et nous sommes deux à les installer.

Une vraie chance pour ce jeune ébéniste en devenir qui le sait, a encore beaucoup de choses à apprendre. "Une fois que je me serai fait un peu la main dans mon entreprise, peut-être que je m’installerai à mon compte, ça me plairait." Mais chaque chose en son temps.

Sarah Douvizy