Il écumait les pharmacies à Gerzat et Clermont-Ferrand : le serial cambrioleur condamné

Dans la salle du tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand, côté public, trois pharmaciennes font bloc. Leur point commun ? Leurs officines ont été la cible d’un cambriolage, la semaine dernière, par un même homme, qui se tient dans le box, l’air confus. Un quatrième gérant, victime dans le même laps de temps, n’est pas venu à l’audience. Quatre vols avec effraction donc, en seulement trois jours et avec le même mode opératoire, plutôt brutal. Le prévenu, âgé de 23 ans, sans emploi, entame sa série le 27 octobre, à 4 heures du matin, en fracturant une pharmacie de Gerzat, commune où il réside. La gérante est alertée par son appli anti-intrusion mais il est trop tard. Le voleur réussit à s’enfuir avec 200 euros pris dans le tiroir-caisse.

Un parpaing dans la vitrine

Le lendemain, rebelote, à Clermont-Ferrand cette fois, où ce dernier brise la vitrine d’une officine à coups de parpaing avant de s’emparer de 72 euros. Puis de nouveau à Gerzat, où il dégrade la porte coulissante d’une autre pharmacie et y dérobe 200 euros. La litanie se termine à Clermont-Ferrand, le 30 octobre, par un jet de bouche d’égout sur la vitrine d’une nouvelle officine puis le vol de 750 euros dans les caisses de celle-ci. Le serial cambrioleur, identifié grâce aux images de vidéo surveillance puis interpellé dans un camp de gens du voyage, a reconnu les faits sans difficulté. " J’ai fait ça car j’avais vraiment besoin de manger, en aucun cas je voulais faire de mal ", se repent-il en se tournant vers les pharmaciennes.

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"Il n’en demeure pas moins que cela a fait des dégâts considérables et que pour ces dernières, c’est du temps de travail perdu", tance Isabelle Ferret, la présidente. Pourquoi avoir ciblé des pharmacies ? "Parce qu’elles étaient sur ma route, là où je traîne le plus souvent", assure le prévenu. Les vols ne procèdent pas d’un grand "professionnalisme". Pour autant, le Puydômois n’en est pas à son coup d’essai. Son casier affiche onze mentions, dont une grande partie pour des vols ou des dégradations.

Inquiétante série

"Jusqu’où serait-il allé si le couperet n’était pas tombé", s’interroge Agathe Bord au parquet. Elle demande quinze mois de prison ferme, avec maintien en détention. Maître Lucille Girard, en défense, rappelle la grande précarité dans laquelle se trouve son client. "Il est perdu, il est désespéré, il ne veut faire de tort à personne, est-ce que son déclassement ne sera pas encore plus profond en sortie de détention ?", interpelle-t-elle. Lorenzo Helfrid n’échappe pas à la prison : quinze mois, dont trois assortis d’un sursis probatoire.

Olivier Choruszko