Cette boutique en ligne propose des centaines d'articles made in Haute-Loire
La rue des Arts au Puy-en-Velay, c’était jusqu’alors le site de référence, un point de ralliement pour dénicher des créations artisanales made in Haute-Loire. Désormais, il y a aussi une adresse Internet : pecata.fr. Quésaco ? Il s’agit, explique l’auteure de cette nouveauté, d’une e-boutique, dont le nom - légèrement modifié - fait écho à cette croix perchée sur le toit du département (lire par ailleurs).Lancée en avril dernier par Carole Eymaron, la boutique en ligne « a pour objectif de rassembler les savoir-faire et talents de la Haute-Loire et sa région ». Elle fédère des artisans bien sûr, mais aussi des artistes, des illustrateurs, des romanciers, des photographes… Pecata, résume sa fondatrice, « ce n’est pas que de l’artisanat. Je voulais aussi mettre en valeur des structures à but social, comme les ateliers Aniciens à Taulhac (sur les hauteurs du Puy) ou les ateliers de la Bruyère à Saugues ». Bref, un pêle-mêle de talents aux signatures singulières, qui promeuvent « des valeurs communes ».Ils partagent avec la Chadracoise de 41 ans le goût d’un savoir-faire maison et le plus écoresponsable possible.
Quand j’ai fait mon étude de marché, je me suis rendue compte que le mot “local” est souvent employé à tout va. L’artisanat local, constate-t-elle, ça peut désigner toute la France ! Pour ma part, je ne le vois pas comme ça.
L’architecte de Pecata a donc rédigé sa propre définition et délimité un périmètre géographique (*), avec « la Haute-Loire au centre ». « L’idée, c’est que le client soit rassuré quand je lui promets du local, qu’il sache de quoi on parle ».Que la création soit fabriquée, tout ou en majeure partie, sur le sol altiligérien, c’est le principal critère de sélection de Carole Eymaron pour déterminer si tel ou tel article est à sa juste place sur pecata.fr. C’est aussi le « pilier » fondamental de sa charte éthique qui engage les talents dans une démarche d’écoresponsabilité. Se fournir localement, préférer des matières premières « naturelles ou recyclées », « faire attention à son environnement »… « Il n’est pas obligé de remplir tous les critères, précise la quadragénaire, mais il faut être à l’aise avec cette charte éthique » qu’une trentaine de professionnels, tous de Haute-Loire, ont d’ores et déjà approuvée.
Bijoux, articles de puériculture, cosmétiques, accessoires textiles, objets de décoration…Quelque 300 produits, des pièces uniques pour la plupart, sont disponibles dans la boutique en ligne, moins virtuelle qu’on ne le croit. Carole Eymaron, qui stocke chez elle les articles de ses talents façon dépôt-vente, a condamné une chambre pour y aménager un véritable showroom.Sur les étagères sont rangés méticuleusement les bougies en forme de coquille Saint-Jacques produites à Connangles, les vases magnétiques et leurs fleurs en verre nés dans un atelier tençois ou encore des savons fabriqués à Sainte-Sigolène ; Tout ce que l’internaute visualise derrière son écran, dans cette boutique en ligne qui donne « accès à un artisanat local, mais varié », sans avoir à sillonner le département en long, en large et en travers ou à multiplier les expéditions de colis. Une aubaine à l’approche des fêtes de Noël que la fondatrice de Pecata prépare déjà avec entrain.Elle propose des coffrets thématiques (Au bureau, kit spécial pèlerin ou cuisine zéro déchet etc) à destination notamment des entreprises et de leurs comités, mais les internautes sont également libres de composer le leur, en glissant dans leur panier les produits artisanaux de leur choix. Des articles qui leur seront livrés à leur domicile, en point relais ou à la supérette Proxi de Chadrac (gratuit), dans « des emballages récupérés auprès des commerces alentour », indique celle qui souhaite « démocratiser l’artisanat ».
Ophélie Crémillieux
(*) Le périmètre s’étend de Saint-Etienne à Clermont-Ferrand, en passant par Annonay et Mende.
Focus sur...Le nom de « Pecata, explique Carole Eymaron, vient de la croix de Peccata, au Mézenc. J’ai enlevé un “c” pour le simplifier au maximum » et lui ôter sa dimension religieuse. Car « Peccata, ça veut dire “péché” en latin ». A la fois « facile, original et créatif comme l’artisanat », ce nom rend « hommage au département », Peccata étant son « point culminant ».
Le parcours de Carole Eymaron : « J’ai travaillé 15 ans, dit-elle, dans l’agro-alimentaire biologique chez Celnat, une entreprise de Saint-Germain-Laprade spécialisée dans la transformation de céréales bio. J’ai occupé différents postes ». Responsable achats pendant dix ans, la Chadracoise a quitté son poste pour donner vie à un projet « porteur de sens », dont les valeurs sont « proches de celles de Celnat ».
L’idée de créer Pecata est venue « comme un éclair ». La Chadracoise, elle-même consommatrice de produits bio et locaux, a fait le constat que « pour dénicher de petites pépites », il fallait nécessairement sillonner le département... Les rendre plus accessibles, voilà ce qui a impulsé la création de Pecata.