Pourquoi Michelin Blavozy va bientôt devoir stopper sa production pendant plusieurs semaines
La nouvelle est tombée, ce jeudi 31 octobre matin, en fin de CSE. Dans une situation complexe depuis plusieurs mois, le site Michelin de Blavozy, en Haute-Loire, va s’arrêter de tourner pendant six semaines. Un recours au chômage partiel va être effectué.
Une décision motivée par un contexte économique mondial fortement perturbé. « C’est une situation conjoncturelle, avec une diminution des commandes au fil de ces derniers mois, justifiait, fin septembre, Laurent Le Boennec, le directeur du site. Chez nous, l’export représente 99 % de notre production. »
« On s’y attendait »Une nouvelle qui ne réjouit pas les représentants du personnel. Dans les rangs, l’inquiétude enfle. « On s’y attendait, la demande avait été faite en amont. La production est en baisse, il n’y a pas grand-chose de plus à faire. Leur demande de recours à l’activité partielle s’est précisée récemment et a finalement été validée. Ce sont encore six semaines d’inactivité à venir pour les salariés, se désole Hervé Bancel, délégué CGT.
« Ce n’est jamais drôle de perdre de l’argent. Cela l’est encore moins à cette période de l’année. »
Et, ce n’est pas la première fois que le site altiligérien de Michelin est concerné par le chômage partiel. Le manufacturier avait déjà eu recours à ce système pendant trois semaines en fin d’année dernière.
« Nous savons que c’est conjoncturel et cela nous inquiète d’autant plus. Imaginez 2025 quand on finit déjà 2024 de cette manière. »
« L’activité partielle revient quasiment chaque année, on la subissait avant, on la subit maintenant et on la subira sans doute plus tard », continue le représentant syndical.
Un salaire maintenu à hauteur de 72 %Fin septembre, les syndicats réclamaient un salaire maintenu à 100 % en cas de chômage partiel. Ils n’ont pas obtenu gain de cause. « Michelin est une multinationale qui fait des milliards de bénéfices. 72 % de notre rémunération sera maintenue, on est loin du salaire décent (le 18 avril dernier dans Le Parisien, le PDG de Michelin, Florent Ménégaux, indiquait que le Smic, 1.426,30 € nets, n’était pas un salaire « décent », N.D.L.R.). L’entreprise a les moyens de le faire à 100 % », estime Hervé Bancel.
L’activité partielle débutera mi-novembre et s’achèvera le 6 janvier 2025. Contactée, la direction de Michelin Blavozy n’a pas souhaité commenter la situation. Pour le moment, elle priorise la communication en interne avec ses salariés.
Nathan Marliac