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Октябрь
2024

"Je ne vais pas mettre un maillot pour rentrer et plaquer" : le coach de la défense de l'ASM Clermont agacé avant l'UBB

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Dites 33 ! C’est grave docteur ? 33, c’est la moyenne de points encaissés par l’ASM Clermont sur ses cinq dernières rencontres. Une statistique qui met en lumière la porosité d’une défense qui interpelle son responsable dans le staff, Julien Laïrle.

« Ce qui m’agace, samedi dernier au Stade Français, c’est de prendre des points juste sur des plaquages manqués. Quand un type en face prend le ballon en reculant de 20 mètres et ensuite écrase (sic) deux gonzes (ndlr : deux défenseurs de l’ASM), tu veux faire quoi ? Je ne vais pas mettre un maillot et les crampons pour aller plaquer », grince l’adjoint de Christophe Urios.

Sur la pelouse de Jean-Bouin, plusieurs joueurs clermontois ont eu des trous d’air défensifs. Deux exemples : Fritz Lee, 4 plaquages ratés sur 10, Thibaud Lanen, 6 sur 16 ! Il y a les plaquages manqués, mais aussi les plaquages décisifs, peu nombreux. Killian Tixeront a réussi un 100 % avec 19 plaquages, mais combien ont fait reculer les attaquants parisiens ?

Julien Laïrle ne possède pas de recette miracle. Il lance juste des avertissements. « Aujourd’hui, on a besoin de trouver des connexions, que les mecs soient focus sur le terrain aussi, que l’on soit en éveil. Et on a surtout besoin de retrouver de bons plaquages. Je dis plaquer, pas juste bloquer, reculer et laisser venir le type en face attaquer le ruck. Le rugby est un sport où il faut plaquer ».

Bordeaux, impressionnant en attaque, redoutable aussi en défense

On mesure tout l’agacement, l’énorme frustration d’un coach qui sait très bien que sans défense, il n’y a guère d’espoir d’exister dans ce Top 14. « C’est un état d’esprit. Pourquoi on ne l’a pas toujours ? Je suis entraîneur, pas préparateur mental. En Top 14, tu ne dois pas avoir besoin d’un entraîneur qui t’apprend à plaquer, sinon… » souffle Julien Laïrle.

Au Stade Français, mais aussi lors des récentes prestations, l’ASM a affiché, soit de la naïveté, soit du laxisme sur les offensives adverses. Avec des essais encaissés d’une facilité confondante qui fait dire à Laïrle « on donne trop à manger à nos adversaires pour qui c’est trop simple ».

Problème, samedi, c’est l’équipe la plus offensive, la plus efficace qui débarque au Michelin. Un Bordeaux-Bègles qui affiche l’impressionnante moyenne de 34 points et 5 essais inscrits par match après huit journées. Une formation dangereuse avec le ballon, mais aussi redoutable en défense ; pour preuve, quand elle a été le moins efficace en attaque, à Toulouse (16 points) et face à Pau (19 points), l’équipe de Yannick Bru l’a emporté quand même.

« Bien sûr qu’il y aura de la pression pour nous sur ce match de très haut niveau face à une UBB qui marche sur le Top 14, reconnaît l’adjoint d’Urios. C’est un grand défi qui doit nous exciter. Il faut se resserrer sur nos forces aujourd’hui ; on est capable d’être fort sur la ligne d’avantage et d’avoir un pack qui domine, voilà… ».

Action ou réaction, qu’importe, les Clermontois doivent impérativement se serrer les coudes et resserrer les boulons face à un des deux ogres (avec Toulouse) de ce championnat.

 

Christophe Buron