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Октябрь
2024

Plaisir de retravailler, philosophie... Le nouveau coach du Clermont Foot, Laurent Batlles, s'exprime pour la première fois

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Il n’a pas boudé son plaisir, près de onze mois après son éviction de l’AS Saint-Étienne, ville où il s’est installé. Moins de 24 heures après sa nomination, et entre deux rendez-vous pour mieux appréhender son nouvel environnement professionnel, Laurent Batlles s’est plié avec le sourire à l’exercice imposé de la conférence de presse d’avant-match. Détendu et impatient d’en découvrir davantage, l’entraîneur du Clermont Foot a, pour cette première, davantage été interrogé sur son nouveau rôle que sur la réception de Lorient, ce vendredi soir (20 heures).

Laurent, c’est toujours une situation particulière de prendre une équipe en cours de saison…

Oui, c’est particulier. Pour ma part, c’est la première fois. Pour autant, le Clermont Foot est un club, pour être pas loin dans la région et pour être venu avec la réserve de Saint-Étienne (2014-2015, puis 2019-2019) ou avec Troyes (2019-2021), que je connais très bien. Je sais le jeu qui est préconisé ici, que c’est un club, malgré tout, ambitieux de Ligue 2. Je n’ai pas beaucoup hésité à venir quand les dirigeants m’ont appelé.

Quatre choses à savoir sur Laurent Batlles, le nouvel entraîneur du Clermont Foot

Qu’avez-vous ressenti ce jeudi matin lors du premier entraînement ?

C’est déjà très intéressant de retrouver un terrain, ça fait un moment que je n’avais pas de travail. Le terrain, pouvoir entraîner, c’est l’essence même de notre vie, de notre métier. Être aussi auprès des joueurs, auprès du staff… Ce matin, on a commencé à travailler certaines choses.

Commenciez-vous à trouver le temps long depuis décembre 2023 ?

Non, parce que j’en avais franchement besoin (de couper, ndlr). Mais quand on est passionné, qu’on regarde les matchs à la télé, on se dit “pourquoi pas retrouver quelque chose ?”. Ça fait partie de l’apprentissage, et je suis très heureux de découvrir un club, des joueurs, des dirigeants, de nouveaux salariés, de nouvelles têtes…

"Il va falloir du temps pour pouvoir mettre un projet de jeu en place"

Le club a la volonté de faire le jeu. Vous vous inscrivez dans cette philosophie ?

Les dirigeants m’ont appelé un peu pour ça. Mais vous savez bien qu’en un jour ou deux, je ne vais pas changer énormément de choses. Il va falloir du temps pour pouvoir mettre un projet de jeu en place, pour pouvoir instaurer un système différent. Ou pas. Je vais appréhender ça à partir d’aujourd’hui.

Que représente le Clermont Foot à vos yeux ?

Déjà, c’est ce qu’avait construit Pascal (Gastien). J’ai de très bonnes relations avec lui, depuis pas mal d’années. D’abord avec la réserve, ensuite avec les pros, on s’est croisé avec beaucoup de sympathie, beaucoup de respect aussi pour ce qu’il mettait en place. Après, c’est une région que je connais pas trop mal. Je ne suis pas vraiment venu souvent ici, mais à chaque fois cela s’est plutôt bien passé.

Qu’avez-vous appris de la victoire à Laval (2-1), où l’équipe a souffert avant de progressivement se libérer ?

Ça, c’est aussi la physionomie du match qui l’a provoqué. Vous avez un changement d’entraîneur, vous arrivez à Laval qui est en pleine bourre… Ce n’est jamais évident là-bas, c’est une formation qui joue beaucoup en transition, qui propose beaucoup de duels. Clermont a subi au début, ensuite on a retrouvé un certain jeu, avec un peu plus d’assise, une fois mené. Ce but encaissé a peut-être soulagé tout le monde, les joueurs se sont dit qu’ils n’avaient plus rien à perdre.

J’ai vu une seconde mi-temps assez maîtrisée, même si Laval a poussé dans les dix dernières minutes. S’il y a encore des progrès à effectuer, c’était un match assez abouti.

Et qu’avez-vous relevé de négatif ?

Je crois que c’est surtout le match dont les joueurs avaient besoin. Il y a eu de la réussite sur le premier but, mais cela fait partie de ce que n’avait pas eu Clermont depuis le début de la saison. Je n’ai rien décelé du tout. Il faut de toute façon essayer de garder les mêmes bases, à la fois techniques et athlétiques, pour pouvoir gagner des matchs.

"C'est le collectif qui a bien marché à Laval"

Un joueur vous a-t-il séduit, ou surpris, sur ce match ?

Pas particulièrement. Et ressortir un seul élément alors qu’ils ont montré un état d’esprit assez intéressant, ce serait faire offense à tous les autres. C’est le collectif qui a bien marché. Ceux qui sont entrés ont aussi amené pas mal de situations.

Connaissiez-vous des joueurs avant votre arrivée ?

Les plus anciens, oui, pour les avoir affrontés. Les plus jeunes, j’apprends à les regarder, à connaître leur mentalité, leurs qualités athlétiques ou tactiques.

Quelles sont vos ambitions ?

D’essayer de commencer une série qui a été lancée à Laval. Au vu de notre calendrier, ce serait bien. Ce championnat est très homogène, tout le monde peut battre tout le monde. Il faut essayer de remonter tranquillement au classement en prenant des points, et on parlera d’objectifs plus tard.

Propos recueillis par Sébastien Devaur

Un idéal de jeu à trois défenseurs centraux

Laurent Batlles l’a martelé, il a besoin de temps pour connaître son effectif et déterminer le plan tactique qui lui sied le mieux. « Je ne vais pas chambouler beaucoup de choses », a-t-il indiqué. « Je sais aussi que les joueurs, et notamment les cadres, ont pris des habitudes ces dernières années. Le but est de leur donner plus de confiance, de rester dans un cadre assez positif. » Pour autant, l’ancien Toulousain a un idéal. « J’adore jouer dans un système à trois derrière, avec une supériorité numérique au milieu, à quatre joueurs. Peu importe comment on l’anime », a-t-il reconnu. « Avec des joueurs de couloirs qui sont à vocation malgré tout offensive, et un attaquant qui reste un joueur de surface. » Soit un 3-4-2-1 façon Thomas Tuchel, soit un 3-5-2 à la Christophe Galtier, qu’il a secondé à l’ASSE après avoir été sous ses ordres en tant que joueur.