Émanation du groupe LIOT : le mouvement Utiles déjà en ordre de marche
Né à la suite de l’opposition du groupe parlementaire LIOT (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) à la réforme des retraites, le mouvement Utiles a depuis bien grandi et nourrit de légitimes ambitions. « Suite à notre motion de censure, souligne Bertrand Pancher, son président, nous avons reçu de nombreuses demandes d’adhésion au groupe de LIOT. Puisqu’il s’agit d’un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, c’était impossible, il nous fallait donc créer un mouvement. Sitôt créé, Utiles - acronyme de Ultramarins, Territoires, Indépendants, Liberté, Écologie et Solidarité - s’est très vite développé pour compter aujourd’hui près de 3.000 adhérents dont beaucoup d’ultramarins avec une dizaine de parlementaires et une centaine d’élus locaux. Les élus d’outre-mer sont de longue date l’un des piliers d’Utiles sous l’impulsion du secrétaire général, le Guadeloupéen Olivier Serva. » Le mouvement depuis est devenu un parti. « Dès qu’un mouvement présente des candidats à une élection, il devient de facto un parti politique », intervient à son tour Olivier Serva. Mardi, dans une brasserie proche du palais Bourbon, le mouvement Utiles a fait le point sur ses orientations fortes non sans avoir, au préalable, présenté deux nouveaux membres du bureau : Charles de Courson, le rapporteur général du budget à l’Assemblée nationale, en est président d’honneur et Harold Huwart, ancien maire et nouveau député, président délégué.
Prochaines échéances électorale« Utiles, qui défend la logique du front républicain au service de l’intérêt général veut préparer les prochaines élections municipales et les élections législatives en affinant un projet politique porteur de ses valeurs humanistes, mais aussi en formant des nouveaux candidats, développe Harold Huwart. Les prochaines élections pourraient d’ailleurs intervenir en septembre prochain avec une nouvelle dissolution. Nous devons être prêts?! »
Que l’Assemblée nationale ne profite pas de l’absence de majorité pour changer sa manière de fonctionner et renforcer le rôle du parlement irrite les responsables d’Utiles. « Nos compatriotes, reprend Bertrand Pancher, ont besoin de réponses concrètes sur la santé, l’économie, l’environnement, l’agriculture... Cela passe par la rénovation démocratique et le dialogue social. Mais les logiques partidaires au service de candidats à la prochaine présidentielle empêchent l’Assemblée nationale de jouer son rôle, le premier, au profit du Sénat. »
Triste spectacle« Ainsi, poursuit-il, lors de l’examen du budget jeudi, une proposition du gouvernement Barnier sur les cotisations patronales, économisant quatre milliards, a été rejetée par ses propres soutiens : les macronistes d’EPR (Ensemble pour la République) et la Droite républicaine avec l’aide du Rassemblement national. Ce triste spectacle n’est pas de nature à rapprocher les gens de la politique… »
Et de conclure : « Les macronistes, parce qu’ils n’ont pas admis leur défaite et leur mauvais bilan veulent poursuivre leur politique par tous les moyens. Il faut, au contraire, créer une alternative et redonner de l’espoir sous peine de voir gagner le RN et faire perdre la France. »
Jérôme Pilleyre