Retour sur trente ans d'histoire de l'Association protectrice des animaux du Puy-de-Dôme avec la plus ancienne bénévole
Christine Espinasse ne peut s’empêcher de sourire en voyant les chats évoluer dans les petites chatteries flambant neuves de l’Association protectrice des animaux du Puy-de-Dôme (Apa 63). En cette fin octobre, les travaux ne sont pas finis mais l’association profite déjà de l’agrandissement de ses locaux situés à Gerzat. La partie ancienne, inaugurée en 2006, va bientôt être rénovée pour améliorer le confort des animaux et le quotidien des seize salariés aidés d’une cinquantaine de bénévoles actifs dont Christine est la plus ancienne.
Trente ans de bénévolatInvestie depuis toujours pour la cause animale, cette amoureuse des chats a adhéré à l’Apa 63 en octobre 1994. "À l’époque, l’association était une petite structure locale installée rue du Pré-la-Reine, à Clermont-Ferrand. Nous étions à l’étroit dans un local sans confort, les chats vivaient dans de grandes cages grillagées, il fallait promener les chiens entre les abattoirs et la voie ferrée. On souhaitait déménager mais personne ne voulait de nous par peur du bruit et des nuisances", se souvient-elle.
Fin octobre 2024, le refuge de l'Apa 63 comptait environ 80 chats et une centaine de chiens. Photo Franck Boileau
Un déménagement bienvenuTrente ans plus tard, celle qui fut présidente de 1996 à 2016 avant de devenir vice-présidente est donc l’une des mieux placées pour parler de l’incroyable évolution de l’association.
"Quand nous sommes arrivés à Gerzat, c’était le paradis ! Nous avons intégré une construction neuve, belle, fonctionnelle. L’environnement est bien meilleur pour les promenades, au milieu de la nature. Nous avons aussi recruté plus de personnel et des vétérinaires", détaille la septuagénaire.
Des équipes étoffées et forméesDe six salariés rue du Pré-la-Reine, l’équipe compte maintenant seize personnes. Et ce n’est pas de trop pour faire face à l’arrivée d’environ 1.000 chats et 800 chiens par an. Un afflux qui ne recule pas malgré les campagnes de stérilisation et les lois de plus en plus nombreuses, de l’identification obligatoire de l’animal au certificat d’engagement indispensable à tout futur propriétaire.
"Tout ça part d’une bonne intention mais comment obliger les gens à le faire ?", s’interroge Christine en évoquant le cas d’un bébé cocker acheté 1.400 € dans un salon le samedi et amené à l’Apa 63 le lundi. "En plus, les gens s’énervent parce qu’on demande des frais d’abandon. D’autres tapent du poing sur la table quand on ne veut pas leur donner un chien."
De plus en plus de maltraitanceDepuis trente ans, l’avocate aujourd’hui à la retraite est en première ligne pour constater la montée des violences dans la société en général et envers les animaux en particulier. Piochant dans ses souvenirs récents, elle cite les gens qui se mettent en scène sur les réseaux sociaux, des personnes atteintes du syndrome de Noé qui entassent des dizaines de bêtes dans des petits appartements imposant des conditions de vie inadmissibles…
Parfois, c’est l’overdose, mais c’est plus l’humain qui pose problème, rarement les animaux !
Pour autant, pas question pour elle de baisser les bras ! "J’ai gardé ma faculté d’indignation intacte mais il faut se blinder. Malgré tout, le bilan est positif, on a sauvé pas mal d’animaux. Je veux rester optimiste", sourit Christine.
Chaque année, près de 1.500 chats et chiens du refuge sont adoptés. Ceux qui restent sont désormais en sécurité et bien traités, ils mangent, dorment et sont soignés dans des locaux qui devraient entièrement rénovés d’ici début 2025.
Le refuge est ouvert tous les jours, sauf les mardis et jours fériés, de 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 18 heures Tel. 04.73.91.35.36.
Maud Turcan