Élections américaines : quand Donald Trump se met en scène dans un camion-poubelle pour se moquer de Joe Biden
À moins d'une semaine du scrutin du 5 novembre, à l'issue toujours aussi incertaine, le président démocrate Joe Biden a compliqué la tâche de sa vice-présidente Kamala Harris en qualifiant les partisans de son prédécesseur républicain d'"ordures", avant de se reprendre. Mais le mal était fait, dans une campagne acerbe où chaque camp tente d'exploiter les faux pas de l'autre, et où les deux candidats se disputent chaque voix ou presque dans les "swing states", ces sept États décisifs pour la victoire.
Donald Trump a dénoncé les propos du président, estimant que le démocrate "disait enfin" ce qu'il "pensait" des trumpistes. Avant de s'installer mercredi, chasuble orange fluo sur le dos, à bord d'un camion-poubelle. "Qu'est-ce que vous pensez de mon camion-poubelle ?", a-t-il lancé à la presse depuis le Wisconsin. "Ce camion est en l'honneur de Kamala et Joe Biden."
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) October 31, 2024"L'âme de l'Amérique"Toujours vêtu de ce gilet à bandes réfléchissantes, il a déclaré à ses partisans, lors d'un meeting : "Kamala et Joe vous traitent d'ordures, moi je vous vois comme l'âme de l'Amérique".
Donald Trump, friand de ce genre d'opérations de communication, tente de retourner la situation à son avantage, alors même que cette polémique sur les ordures est partie de son propre camp. Le républicain était en effet dans la tourmente après des propos racistes d'un humoriste sur la scène de son grand rassemblement au Madison Square Garden dimanche à New York. Tony Hinchcliffe a qualifié Porto Rico, territoire américain des Caraïbes, d'"île flottante d'ordures", des propos avec lesquels le républicain a cherché à prendre ses distances.
La porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a assuré mercredi que c'était cette "rhétorique haineuse" que Joe Biden avait voulu critiquer en parlant d'"ordures", et non les partisans de son rival, qu'il avait battu en 2020. La candidate Kamala Harris a quant à elle assuré être "en désaccord profond avec toute critique contre des gens fondée sur la personne pour laquelle ils votent", à des journalistes qui l'interrogeaient sur les propos de Joe Biden.
"Tricherie"À six jours de cette élection, la démocrate et le républicain se suivent à la trace. Donald Trump, qui n'a jamais reconnu sa défaite en 2020, semble déjà poser les jalons d'une nouvelle contestation, s'il venait à perdre le 5 novembre. Il a dénoncé mercredi une "tricherie" sur "une échelle jamais vue auparavant" en Pennsylvanie, l'Etat pivot le plus convoité.
La présidentielle s'annonce comme l'une des plus serrées de l'histoire américaine. Selon l'agrégateur de sondages FiveThirtyEight, les deux candidats sont au coude-à-coude. Plus de 57 millions de personnes ont déjà voté de manière anticipée ou par correspondance. En 2020, quelque 160 millions d'Américains au total avaient voté.
AFP