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Октябрь
2024

Trad'ados : cette colo pas comme les autres qui attire les jeunes dans le Cantal

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Tas de baskets laissé à l’entrée, pour éviter le surplus de ménage. Longue tablée de jeunes qui rigolent, chantent, en mangeant des carottes râpées. Sur un mur, le planning des corvées de la semaine. Pas de doute, le gîte de Chalinargues accueille une « colo ».

Pas normaux ?

Mais une « colo » pas comme les autres. Et pour cause, résume en rigolant Siha, qui vient ici pour la quatrième fois : « on n’est pas considérés comme des ados normaux ! C’est pas qu’on est mal vus, mais on a du mal à expliquer notre passion, les gens ne connaissent pas, surtout à Paris où je vis. ». Cette passion ? Le trad’. Une musique qu’ils explorent toute la semaine. En jouant ensemble, en découvrant de nouvelles facettes de cette tradition populaire, comme mardi lors d’ateliers auprès du facteur et luthier Serge Durin. Ou en se formant, c’est le thème de l’année, aux sonorités électros. Pour préparer une restitution qui ouvrira le bal de la Soupe, samedi 2 novembre à Neussargues.

Serge Durin leur a montré comme chaque élément pouvait faire des sons 

Pas seulement la musique

Mais ce trad’ n’est pas le seul lien qui les unit, reprend la joueuse de banjo Siha. « Je viens pour jouer de la musique, mais aussi et peut-être surtout pour le côté humain. Parce qu’ici les gens sont trop cool. Quand je reste une semaine dans ce camp, je passe de si bons moments que je me dis que le trad’, je vais en faire ma vie. »

Les corvées, comme dans toute coloUne phrase qui peut surprendre à son âge, 17 ans. Et pourtant, sa copine xylophoniste Sophie confirme : « le trad’, c’est la liberté. Moi, je ne suis pas trop à l’aise avec les partitions, ici c’est parfait, on joue à l’oreille, et on fait ce qu’on veut ! » Et Léandre, qui joue de l’accordéon diatonique, de compléter : « en plus, on arrange les morceaux nous-mêmes. On apprend les notes, et après on est libres de faire ce qu’on veut, de mettre notre couleur, nos variations dessus… Moi, je n’aime pas trop marquer les temps, et là je peux jouer comme ça, même s’il faut quand même penser aux danseurs. »

A part

Une liberté qui séduit forcément des adolescents. Comme le fait, note Arthur Borderon, qui dirige la colo créée il y a une petite décennie par Florence Poret et le CdMDT15 : « qu’ils se retrouvent entre jeunes. C’est un âge où on n’a pas forcément envie d’être avec des gens plus âgés, ni des plus jeunes. La force de ce concept, inédit je pense en France, c’est ce côté générationnel. » À part. Car, reprend Siha « les jeunes aujourd’hui -mon Dieu je parle comme une vieille !- ont peur des autres, s’enferment, sont dans le jugement… Nous, c’est tout l’inverse.

Le premier jour, on peut être intimidé, mais dès les premiers ateliers, on se lâche. Personne ne juge l’autre. On est trop bizarres en fait ! Mais c’est drôle d’être bizarre. 

Et, pour imager ses propos, ses copains se lancent dans un « IEO », version aussi sonore que spectaculaire du toro des footballeurs.

Communauté

Et ainsi, au fil de la semaine, entre travail musical et moments de vie, une communauté se crée. « C’est vraiment bien pour le trad’ en général reprend Arthur Borderon. Parce que c’est un âge où ils peuvent arrêter la musique, et vivre de tels moments les poussent à continuer. Et on en a besoin, parce que ce sont eux le futur du trad’. Quand j’en ai retrouvé certains en festival cet été, qui s’étaient organisés pour venir avec celui qui avait le permis, franchement, ça m’a ému. »

 

Informations et réservations

Samedi 2 novembre, à partir de 20 heures, salle polyvalente de Neussargues en Pinatelle. Tout public. De 20 heures à 21 heures : concert-spectacle avec la restitution du camp trad’ados suivi, dès 22 heures, du bal trad’ électro avec le groupe Super Parquet. Buvette et restauration sur place. Repas à 19 heures (tarif : 10 €) proposé par l’association « De l’eau aux moulins » (réservation obligatoire au 06.10.05.16.30). Tarifs : 15 € le pass famille (2 adultes + 2 enfants) ; 7,50 € pour les plus de 25 ans ; 5 € pour les moins de 25 ans. Réservations par téléphone au 04.71.20.48.43. Billetterie en ligne?sur le site de Hautes Terres Tourisme.

Yann Bayssat