De serveuse à propriétaire : Magali Barlou et son compagnon relancent la discothèque le Madison, à Cosne-d'Allier
Les portes du Madison vont s’ouvrir sur une nouvelle époque, jeudi 7 novembre.Le célèbre dancing de Cosne-d’Allier a de nouveaux propriétaires, Magali Barlou et Raphaël Landon.
Lors du départ d’Éric et Denis Glomeau, les deux gérants depuis trois ans, le propriétaire et fondateur de l’établissement, Michel Mercier, a proposé à Magali de reprendre Le Madison. Avec son compagnon, elle accepte.
Le couple s’embarque alors dans cette nouvelle aventure où la gérante n’est pas en terre inconnue. Elle est en effet serveuse au Madison depuis 2011.
« Je connaissais les lieux, les clients et le fonctionnement de la discothèque. Maintenant, je me mets à ce qui est administratif. »
Une histoire de hasardLe fait d’en être aujourd’hui la propriétaire fait sourire cette quinquagénaire qui n’avait jamais planifié cette carrière au sein du dancing cosnois.
« Je suis de Bourbon-L’Archambault. En 2011, je regardais les petites annonces, comme ça, sans vraiment chercher. J’ai vu qu’on cherchait une serveuse dans une discothèque de Cosne, je me suis dit que ça, ça me plairait bien. J’étais famille d’accueil à l’époque et ça m’obligeait à rester beaucoup à la maison. Je sortais peu et j’avais envie d’une petite respiration. J’ai postulé en me disant qu’à 42 ans, je ne serais pas prise. Et en fait, j’ai été embauchée. Quant à acheter Le Madison… Ça ne me serait pas venu à l’idée de le reprendre si Michel Mercier ne me l’avait pas proposé », avoue Magali Barlou.
Une clientèle qui vient de très loinAprès treize ans au sein de l’établissement, elle ne pouvait se résoudre à voir fermer cette institution qui attire des danseurs de loin. « Des gens viennent de partout : de tout l’Allier, Limoges, Bourges, Châteauroux, Chalon-sur-Saône, Clamecy… On a en moyenne 250 personnes lors des thés dansants et entre 150 et 200 personnes pour les soirées années 80 », pointe la propriétaire.
« Avec une salle de 800 m2 et 450 places assises pour les thés dansants, nous avons une capacité d’accueil importante mais ça reste toujours chaleureux. Les gens viennent pour se rencontrer et danser. Certains ne dansent pas. Ils viennent pour écouter de la musique et rencontrer les autres clients. »
Un attrait pour la musique en directLe fait que Le Madison emploie de vrais musiciens pour ses thés dansants, qui oscillent entre musette et variété française, est d’ailleurs une des clés de son succès. « Les thés dansants sont animés par un à cinq musiciens suivant les orchestres. Les clients ont leurs habitudes et réservent en fonction des orchestres qui jouent. Une dizaine de personnes, en revanche, viennent tous les dimanches quel que soit l’orchestre. Ceux-là sont souvent des gens qui viennent depuis l’ouverture du Madison en 2005 », constate Magali Barlou.
« Des lieux comme Le Madison se raréfient. On est les détenteurs d’une tradition orale de la chanson française qui se perd »
Des idées pour la suiteLa salle de restaurant sera proposée à la location.Le couple veut mettre cette tradition de la chanson française de qualité encore plus à l’honneur dans les prochains rendez-vous. « On apporte un rafraîchissement à la décoration mais on ne change pas les fondamentaux. On prend les mêmes orchestres mais on va essayer par petites touches de renouveler leurs répertoires. On aimerait apporter l’esprit des guinguettes dans les thés dansants et motiver les DJ à plus de propositions pour les soirées années 80 », esquisse Raphaël Landon, qui est lui-même musicien.
Les soirées années 80 attirent une clientèle différente, qui va de 35 à 65 ans, par rapport à celle des thés dansants.
« Ce sont deux univers différents. Mais les soirées années 80 sont aussi très conviviales. Tous les âges se mélangent dans un esprit de fête. »
Le couple prévoit aussi de louer la salle de restaurant pour des événements familiaux, à des associations ou des entreprises. La salle années 80, elle en revanche, ne pourra pas rouvrir avant un an. Ayant subi un dégât des eaux, elle doit être rénovée avant de pouvoir de nouveau accueillir les danseurs.
Jeudi 7 novembre, Le Madison rouvrira sur les mêmes horaires qu’avant, c’est-à-dire thé dansant avec orchestre les jeudi et dimanche de 15 heures à 20 heures et deux samedis par mois, soirée variétés, années 80, de 22 heures à 3 heures du matin. Tarif : 10 euros l’entrée. Renseignements via la page Facebook « Le Madison ».
Florence Farina : texteFlorian Salesse : photos