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Октябрь
2024

"C’est la moins pire des décisions" : la société Amis, installée dans l'Allier et en Creuse, placée en redressement judiciaire

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«C’est la moins pire des décisions. On se doutait qu’on allait dans cette direction. » Joint ce mercredi en début d’après-midi par téléphone, depuis Lyon? (Rhône), Domingos Leal de la CGT partage la décision qu’il vient d’apprendre : le tribunal de commerce de la juridiction ouvre une procédure de redressement judiciaire pour l’entreprise Amis.

Une procédure prévisible alors que le sous-traitant automobile basé à Montluçon et Guéret souffre de la conjoncture compliquée pour le secteur. Son chiffre d’affaires se trouve en chute libre, divisé par deux depuis 2019.

« L’intérêt, c’est qu’on évite la liquidation, c’était l’inquiétude principale », reprend le syndicaliste basé côté Allier. Qui explique ce sursis par « le savoir-faire » et « les compétences » de ses collègues - au nombre de 390 au total.

Un avenir nébuleux

Reste un avenir nébuleux, alors que la prochaine audience devant le tribunal devrait se tenir le 23 décembre. « Pour les salariés, le redressement judiciaire fait peur. Mais c’est une bouffée d’oxygène pour Amis », affirme David Parlon, délégué syndical FO qui travaille sur le site creusois. « Cela va peut-être permettre de trouver une solution. »

« L’intérêt, c’est de pouvoir chercher une solution qui permette de maintenir au moins l’emploi. Tous les scénarios sont possibles », veut aussi croire Domingos Leal. Qui prévoit de réaliser un point sur le sujet avec les autres élus du personnel, en début de semaine prochaine, « afin de débattre de certains éléments qu’on a pu nous donner ».

« Déçu et inquiet »

Et de partager aussi une forme d’« anxiété. La quasi-totalité d’entre nous n’a jamais vécu cela en raison de notre ancienneté », reconnaît celui qui travaille au sein de l’entreprise depuis un quart de siècle. « On a connu de très belles années, se remémore-t-il tristement. Je suis déçu et inquiet pour les salariés qui pourraient être amenés à quitter l’entreprise dans le cas d’un PSE (Plan de sauvegarde de l’emploi) ».

La crainte à court terme tenait dans le versement des salaires d’octobre. « Le déclenchement de la procédure permet de les prendre en charge, même si ça risque d’engendrer un certain retard, indique Domingos Leal. Il faut de la réactivité, j’espère que ça va vite se décanter. »

Julien Pépinot, avec Catherine Perrot