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Hockey sur glace : le coach clermontois Juho Autio, la glace saveur passion

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Juho Autio connaissait la France pour avoir évolué, une saison, comme joueur sous les couleurs de Toulouse-Blagnac. Il a retrouvé l’Hexagone, au mois d’août de l’année dernière, cette fois, en tant qu’entraîneur principal. Avec pour port d’attache, Clermont. Où, sa famille l’ayant rejoint cet été, l’entraîneur du HCCA se sent désormais presque comme chez lui. Rencontre.

Son enfance :

"J’ai grandi dans une famille tournée sur le hockey (...). Le choix a été vite fait : je voulais être joueur de hockey."

"A Vaasa (70.000 habitants), ma ville natale, on pratique principalement le hockey sur glace, le ski nordique et du football, l’été. Le ski, je trouvais ça trop dur et trop intensif (rires). Mais surtout, mon père ayant été professionnel, j’ai grandi dans une famille tournée sur le hockey (Juho a deux frères, plus jeunes, eux aussi hockeyeurs, Valtteri, qui a joué à Toulouse et Anglet, et Miikka). Le choix a été vite fait : je voulais être joueur de hockey. J’avais trop de bons souvenirs grâce à mon père : avec lui, je pouvais rentrer dans le vestiaire, voir les autres joueurs. En plus, on habitait juste à côté de la patinoire, donc je n’avais qu’à prendre mes patins à la maison et y aller. C’était si agréable de passer les hivers comme ça..."

Le joueur :

"Mon père aussi était défenseur, donc il me donnait des conseils, sur comment je devais jouer, etc."

"J’étais défenseur. Par rapport à ma technique, et comme j’avais un bon patinage et que j’étais physique, c’était le mieux pour moi. Mon père aussi était défenseur, donc il me donnait des conseils, sur comment je devais jouer, etc. J’aimais ce jeu de défense, j’étais rude, mais j’avais le sens du sacrifice du poste pour aider l’équipe."

Son attirance pour l'étranger :

"Après cinq belles années à Vetlanda (Suède), toujours parce que je voulais connaître d’autres pays, je suis parti à Toulouse"

"À 23 ans (2009), je suis parti jouer en Suède, où le niveau était supérieur, parce que je ne trouvais plus réellement ma place en Finlande. J’ai donc fait le choix d’explorer un autre pays et ça a été très bien, à Vetlanda, une petite ville, mais une grande place du hockey. Après 5 belles années, toujours parce que je voulais connaître d’autres pays, je suis parti à Toulouse, où mon frère avait joué. Après une saison (2014-2015), j’aurais pu rester à Toulouse, mais il était temps de me faire opérer, en Finlande, des suites d’une fracture à une main subie lors de ma dernière saison en Suède et puis je sentais aussi que j’étais arrivé à la fin de ma carrière de joueur pro."Deuxième saison à Clermont pour l'entraîneur finlandais âgé de 38 ans.

Le coach :

"C’est cette saison-là (2022-2023), que j’ai vraiment ressenti que, oui, je voulais vraiment entraîner, et comme coach principal"

"Quand j’ai arrêté de jouer en pro, j’avais à l’esprit d’être coach, mais sans spécialement chercher d’opportunité. À partir de 2017, j’ai travaillé dans un club d’élite de ma ville, auprès des sponsors, 6 ans durant lesquels, j’ai parlé avec beaucoup de coachs de grande expérience et pris plein de conseils. Mais j’ai aussi eu une proposition pour être assistant dans un club d’une ligue moins relevée (Malax, D3). J’ai dit “oui” parce que je regardais du hockey et pensais au hockey tout le temps ! Après deux saisons, j’ai dû cependant quitter mes fonctions parce que ma vie professionnelle, ma carrière “civile”, me prenait trop de temps. Mais je suis revenu comme head-coach cette fois et c’est cette saison-là (2022-2023), que j’ai vraiment ressenti que, oui, je voulais vraiment faire ça, et comme coach principal."

Sa venue à Clermont :

"Mes premières impressions en arrivant, c’était que Clermont correspondait presque à tout ce que j’attendais"

"J’avais gardé le contact avec mon ex-coach à Toulouse. Un jour, il m’a dit que Clermont cherchait un coach. Je ne connaissais pas. Le nom du club, oui, mais rien de plus. Alors bien sûr, vous faites des recherches, vous vous renseignez. On s’est mis d’accord et mes premières impressions en arrivant, c’était que Clermont correspondait presque à tout ce que j’attendais."

Sa première saison à Clermont :

"On a fait du bon boulot (...) Je pense qu’on a gravi quelques marches"

"Je n’ai pas eu de surprise, le précédent coach, Alex Stein, avait fait de bonnes choses, j’ai été en contact avec lui toute la saison dernière et je le suis toujours. Je dirais qu’au vu des circonstances économiques qu’on connaît, on a fait du bon boulot. Je pense qu’on a gravi quelques marches, on a manqué les play-offs d’un point mais derrière, on a clairement été la meilleure équipe pour le maintien."

L’ambiance :

"Il y a quand même une chose qui m’a surpris, c’est le public aussi nombreux"

"Il y a quand même une chose qui m’a surpris, c’est le public aussi nombreux (voir encadré). C’est aussi pourquoi je veux faire partie du projet. Et cette affluence, c’est quelque chose dont je parle aux joueurs : beaucoup de gens aiment vous voir jouer et vous devez leur rendre quelque chose donc donnez tout sur la glace, gardez ça à l’esprit."

 

Le championnat 2024-2025 :

"Je pense qu’on aura vraiment trouvé notre rythme en janvier (...) Dans mon esprit, aujourd’hui, c’est encore un peu tôt, on travaille dur, mais on a beaucoup de choses sur lesquelles travailler et faire mieux "

"Je voulais qu’on joue un hockey un peu plus vif et rapide, plus agressif : on a donc recruté des joueurs plus rapides et des joueurs qui avaient le physique pour ça. Je pense qu’on aura vraiment trouvé notre rythme en janvier. À ce moment-là, tous les matchs doivent nous avoir permis d’atteindre notre meilleur niveau. Dans mon esprit, aujourd’hui, c’est encore un peu tôt, on travaille dur, mais on a beaucoup de choses sur lesquelles travailler et faire mieux. Ça prend toujours du temps pour changer une équipe, c’est pas après pas, ce n’est pas en 6 mois ou une saison. Donc j’espère que ce sera le cas en janvier, que tout commencera à s’enclencher vraiment pour qu’on réalise une bonne fin de saison. Mais c’est un travail de tous les jours, ce sont de jeunes gars, ils ont beaucoup d’énergie et mon travail, c’est d’essayer de faire qu’ils la mettent dans la bonne direction. »

En famille :

"C’était notre projet que ma famille me rejoigne. Ça fait une grosse différence avec la saison dernière où j’étais seul."

"Je suis ici avec mon épouse et mes enfants. C’était notre projet que ma famille me rejoigne. Ça fait une grosse différence avec la saison dernière où j’étais seul. Ils sont arrivés cet été, en août. Maintenant, quand je quitte la patinoire, je peux me consacrer à eux. Ils aiment beaucoup ici, découvrir la région, apprendre la culture, ma femme n’était jamais venue en France, c’est une bonne expérience pour elle aussi. »

Un chiffre

3. La place du Hockey Clermont Communauté Auvergne, en termes d’affluences de la D2, lors de la saison 2023-2024. Avec 1.127 spectateurs de moyenne, le HCCA est seulement précédé par Toulouse (1.201) et Lyon (1.653).

Propos recueillis par Jean-Philippe Béal