Vendée Globe. Louis Duc de Normandie au Vendée Globe
A bord de son Imoca Fives Group – Lantana Environnement à dérives droites, Louis Duc pourrait faire des merveilles sur ce Vendée Globe. Un bateau qu’il a reconstruit, allégé, testé et éprouvé avec une solide expérience de la course au large. Ses points forts vus par des personnalités de la course au large.
Louis Duc s’est fait connaître en Class40 en mettant à l’eau le premier Lift40, un bateau novateur qui a remporté la Route du Rhum. En 2021, il saute le pas en décidant de « refiter » complètement l’ancien Imoca de Clément Giraud, un plan Farr de 2006 qui avait accidentellement pris feu au Havre en 2019. Un pari audacieux mais payant. Après un long chantier, le bateau en est ressorti comme neuf et Louis a pu participer aux courses du championnat, où il a souvent été aux avant-postes parmi les monocoques à dérives. À l’arrivée de la Transat Jacques-Vabre, il savourait son plaisir. « Nos bateaux à dérives valent encore le coup. On voit bien que l’on arrive dans une flotte sympa. Ça ne veut pas dire qu’on n’aimerait pas avoir un foiler un jour (rires), mais on fait de la super compétition avec ce groupe-là. » Le Normand voudra arriver premier des bateaux à dérives. Une course dans la course, mais où il n’oubliera pas de savourer chaque instant.
Un sang-froid dingue
Marie Tabarly et Louis se connaissent de longue date. Ils ont le même âge, les mêmes valeurs et c’est notamment grâce à Marie que leur duo a pu partager une belle Transat Jacques Vabre en 2021, leur toute première en Imoca.
Marie Tabarly : « Il a un sang-froid dingue. Il a énormément navigué. Il n’y a pas grand-chose qu’il n’ait pas déjà rencontré, réfléchi ou prévu pour résoudre d’éventuels soucis à bord (pendant que d’autres feront appel à leurs équipes à terre).
Et il est hyper curieux. Il échange beaucoup avec d’autres marins et d’autres personnes autour de la course au large : il s’enrichit aussi de l’expérience des autres. Parce ce que l’objectif c’est de terminer le tour du monde, et pour terminer il faut savoir réparer.
Il y est allé étape par étape vers ce Vendée Globe, il se connait bien.
La vie en mer c’est sa vie, il est fait pour être sur l’eau. »
Sa plus grande force : son amour pour la navigation
Ils sont proches depuis longtemps. En 2020, Louis avait donné quelques coups de mains à Miranda Merron pendant la préparation de son Vendée Globe. Cette fois, c’est lui qui bénéficie de la précieuse expérience de la navigatrice britannique sur les dernières semaines cruciales de préparation à sa circumnavigation.
Miranda Merron : « Il adore naviguer. Il a grandi en ne pensant qu’aux bateaux et à la mer. On voit vraiment qu’il prend du plaisir à naviguer, même dans les moments durs. Au large, il est serein.
Et il est très bricoleur : il est capable de gérer la plupart des avaries sans qu’on lui dise comment faire. Mais, surtout, c’est cet amour pour la navigation qui est sa plus grande force. »
Le format du Vendée Globe est fait pour lui
Ils se connaissent et s’apprécient depuis longtemps, mais ils se sont vraiment découverts lors de la dernière Transat Jacques Vabre. Rémi Aubrun, maître voilier talentueux et reconnu, a notamment dessiné les voiles de l’Imoca Fives Group – Lantana Environnement.
Rémi Aubrun : « Le Vendée Globe c’est du long terme, un truc solide, comme Louis. Physiquement, il est fait pour ça. Il est résistant. Techniquement, il a toutes les compétences.
Et il est hyper compétiteur, il ne va rien lâcher, surtout sur du format très long. Il sait parfaitement appuyer sur le champignon tout en préservant le matériel.
Il connait très bien son bateau. Il va lui arriver des soucis, c’est sûr, mais il fera face.
Et je pense qu’il a la hargne de faire un truc super : il va faire un joli Vendée Globe. »
Une force tranquille
Marc Lefebvre, responsable du chantier V1D2 où Louis, dès l’âge de 17 ans, a notamment appris à travailler le composite, a suivi et participé à toute la rénovation de l’Imoca Fives Group – Lantana Environnement.
Marc Lefebvre : « Il y a 4 ans, il est parti de rien, avec un bateau incendié. Aujourd’hui, il est au départ du Vendée Globe. Il a choisi un chemin difficile, risqué, et il est arrivé au bout. Preuve de sa force mentale et de sa grosse motivation. Il a cette réussite à son actif.
C’est un marin ! Endurci, aguerri, depuis le temps… Mais c’est aussi un compétiteur, capable de tenter des coups. Il passe beaucoup de temps à travailler sa stratégie.
C’est aussi quelqu’un qui sait se servir de ses mains sur un bateau.
Il est dur au mal et tenace. C’est un calme, il ne monte pas en pression, une force tranquille. »
Et quid de l’Imoca Fives Group – Lantana Environnement ?
Il aime beaucoup l’histoire qu’il est en train d’écrire avec lui.
Marie Tabarly : « Le bateau est sain et simple et Louis n’a pas cherché à le compliquer. Il a un léger déficit de vitesse par rapport à d’autres bateaux à dérives mais, sur la longueur, Louis a l’expérience. Il le connait bien et il l’aime ! Il aime beaucoup l’histoire qu’il est en train d’écrire avec lui. »
Il faut avoir une part de chance
Miranda Merron : « Il y a eu un travail acharné pour être au départ de ce Vendée Globe avec un bateau prêt et optimisé. Louis connait très bien son bateau. On a fait en sorte de le fiabiliser au maximum, il y a toujours mille détails à améliorer. Ce sera à lui de jouer pour bien gérer sa course et son matériel, mais c’est un sport mécanique, il faut avoir une part de chance aussi
J’espère sincèrement qu’il arrivera au bout parce qu’il a trimé pour en arriver là et il a mérité de faire une belle course. »
Je lui souhaite d’entrer dans le top 10
Rémi Aubrun : « Depuis le dernier Vendée Globe les foilers sont encore monté d’un cran en termes de performance. Les bateaux à dérives vont avoir du mal à rester au contact des 7 – 8 premiers foilers, mais il peut y avoir des bons bateaux à dérives avec de bons skippers à bord comme Louis, qui restent dans le peloton pour décrocher un joli résultat au scratch. Le bateau est rapide, fiabilisé. Je lui souhaite d’entrer dans le top 10 et je pense que c’est possible ! »