Thiers, muse éphémère des étudiants de l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne
"En tant que Thiernois d’origine, ça fait plaisir de voir sa ville être source de créativité comme ça !", sourit Bertrand Angely, adossé à la porte de la Croix de Fer à Thiers ce jeudi 17 octobre.
Depuis mardi 15, le Bitord logeait gracieusement chez lui cinq jeunes étudiants de l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne. Avec une dizaine d’autres camarades, ces derniers étaient accueillis par le centre de pratiques artistiques et culturelles contemporaines La Croix de Fer dans le cadre d’un projet immersif organisé par leur école.
Un lieu propice à la créativité"Chaque année, nous essayons de mener à bien un projet délocalisé dans un lieu qui veut bien nous accueillir", retrace Émilie Perotto, professeure à l’école stéphanoise. Pour cette édition, les élèves de cinquième année du master Art contemporain et design contemporain avaient donc un peu moins de trois jours pour réaliser un bref extrait sonore inspiré de la Croix de Fer.
Tous étaient hébergés chez des Thiernois volontaires pour les accueillir bénévolement. "Les étudiants avaient pour consigne de réaliser un teaser sonore de leur projet de mémoire, imprégné des lieux. La Croix de Fer s’y prête bien. Elle est chargée d’histoire et de patrimoine, remplie de passé… et de futur !", complète Émilie Perotto.
Jeudi 17 octobre, la quinzaine d’étudiants a présenté le résultat de ces trois jours de résidence artistique, en présence notamment du propriétaire des lieux Christophe Ménager, ravi.
Le contact avec l’école de Saint-Étienne s’est fait via des connaissances en commun. Ils ont aimé le lieu qui est très propice à la créativité car c’est une grande page blanche avec du volume, de la clarté. C’est très inspirant pour les artistes.
Cette semaine, la Croix de Fer a signé une convention cadre de trois ans avec l’École supérieure d’art et design pour pérenniser leur collaboration.
Une heure durant, les travaux des élèves ont été diffusés après une brève présentation par leurs auteurs, grâce à deux grandes barres de son.
Morceaux choisisDans le désordre, on a pu entendre : une trottinette cabossée cartographier en brinquebalant les grands hangars de l’ancienne usine, un hommage à Goldorak, des chants d’oiseaux entremêlés à des bruits industriels, une exposition imaginaire dans les méandres de la Croix de Fer…
Lise, jeune étudiante stéphanoise, a quant à elle choisi d’aller à la rencontre des Thiernois dont elle a enregistré les voix. Au travers de la question "quel itinéraire faites-vous le plus souvent pendant la semaine ?", elle a cheminé avec les Bitords dans la cité coutelière. Elle explique :
Deux visions de la ville se sont dégagées : celle des habitants historiques, qui regrettent que la ville ait 'changé' et une autre partie de la population qui trouve la ville paisible et chaleureuse.
Avant d’ajouter : "c’était trop bien, on a été très bien accueillis et la personne chez qui j’habitais avait une très belle vue sur la chaîne des puys !"
Enfin, Emma a quant à elle travaillé sur le sapin de Noël pour son projet de mémoire. En déambulant dans Thiers, elle a trouvé un grand arbre auquel elle a confié, dans un conte de Noël de sa création, le rôle de sapin de Noël collectif à tous les habitants de Thiers.
"Sous ce grand arbre, chaque année, de nombreuses personnes se retrouvent pour lui rendre visite. Ici on ne coupe plus de sapin de Noël, on prend soin de celui-ci", écrit-elle, décrivant une scène de décoration collective du grand cèdre par les habitants de la cité Bitord. On s’y projette. Ou quand un regard nouveau sur Thiers ouvre le champ des possibles.
Louise Llavori