Vendée Globe. Justine Mettraux sur TeamWork – Team Snef
Née à Genève en 1986, Justine Mettraux a commencé à naviguer dès son plus jeune âge sur le bateau familial, puis en Centre d’entraînement à la régate. Elle fait la Mini Transat en 2013 et termine 2e. En 2014-2015, elle embarque sur la Volvo Ocean Race au sein du Team SCA, un équipage entièrement féminin skippé par Sam Davies. À partir de 2016, elle navigue sur le circuit Figaro pendant quatre ans, remporte la Volvo Ocean Race 2017-2018 avec Dongfeng. Elle se lance en Imoca, d’abord en intégrant l’équipe Imoca américaine 11th Hour Racing Team, puis en rachetant l’ex-Charal de Jérémie Beyou. Elle réalise de très bons résultats sur ses premières courses en solitaire en Imoca en 2022, avec notamment une 7e place sur la Route du Rhum. Elle participe à The Ocean Race à bord d’11th Hour Racing, qui remportera la course. En 2023, avec Julien Villion, elle anime la Transat Jacques-Vabre et montre qu’il faudra compter avec elle.
Apprendre à maîtriser l’ancien Charal, le bateau de Jérémie Beyou, n’a pas dû être simple…
C’est sûr que ce n’a pas été facile ! J’ai eu la chance de naviguer auparavant sur des Imoca à foils, notamment ceux d’Eleven Hour lors des dernières années, comme le bateau de Benjamin Dutreux et celui de Sébastien Simon actuellement. Ces expériences m’ont permis de me familiariser avec des foilers de différentes générations, l’un plus ancien, l’autre plus récent. Cela m’a bien aidé à prendre en main l’ex-Charal, et à me sentir légitime pour le piloter.
As-tu apporté des modifications au bateau ?
Oui, on a travaillé beaucoup sur l’ergonomie. Cet hiver, on a remplacé les foils en collaboration avec VPLP. Ceux d’origine dataient de 2018, au moment de la mise à l’eau du bateau, et étaient les mêmes que ceux de Kojiro, qui possède le même modèle. On a eu peu de temps pour concevoir et fabriquer les nouveaux foils, mais il fallait en passer par là.
Comment envisages-tu ton premier Vendée Globe ? Imagines-tu réitérer la performance de Yannick Bestaven ?
Tout dépendra des conditions de course. Pour notre génération de bateaux, c’est un peu plus difficile dans des mers très agitées, surtout par rapport aux modèles plus récents, comme ceux de Boris ou Thomas. L’emplacement des écarts dépendra des conditions météo et des opportunités pour les réduire. Ce sont des scénarios que l’on découvrira seulement au fil de la course.
Pour un premier Vendée Globe, appréhendes-tu les mers du Sud ?
Non, connaître un peu ces mers est un avantage pour savoir où je mets les pieds. En équipage, on se rend déjà compte de leur exigence, donc en solitaire, cela ne sera pas simple, mais j’y suis préparée.
Est-ce que tu maîtrises ton bateau à 100 % de ses performances ? Mieux que Jérémie, peut-être ?
Jérémie connaissait parfaitement son bateau. Aujourd’hui, avec les nouveaux foils, il a fallu un temps d’adaptation, comme pour tous ceux qui en ont changé. Mais avoir pu le récupérer assez tôt m’a permis de beaucoup naviguer et de bien le comprendre. J’ai l’impression de le maîtriser globalement et que cela me permettra de faire une course sereinement.
Ton objectif pour ce Vendée Globe ?
L’objectif est de finir la course, de pouvoir en être fière et satisfaite. C’est toujours difficile de se projeter, surtout pour un Vendée Globe. Pour l’instant, je préfère rester prudente sans trop m’avancer.