Le chef pâtissier star Cédric Grolet s'installe à Yssingeaux
Non, vous ne rêvez pas. Cédric Grolet devrait bel et bien s’implanter à Yssingeaux dans les mois à venir. Après avoir conquis Paris, Londres, Singapour et plus de 20 millions de personnes sur les réseaux sociaux, le chef pâtissier star devrait revenir sur ses terres natales de Haute-Loire avec un nouveau projet. Cette fois-ci, il ne sera pas question d’ouvrir une boutique comme il l’a fait dans les artères les plus prestigieuses du globe.
Voir cette publication sur InstagramHomme d’affaires confirmé, l’enfant de Monistrol-sur-Loire veut construire une usine dans la ville où il s’est formé aux côtés, notamment, de son ancien maître d’apprentissage, Pascal Liotier (lire ci-dessous).
Des pâtisseries expédiées dans le monde entier ?Autrefois un nom, Cédric Grolet est aujourd’hui une marque. Avec son projet « Cédric Grolet in Yssingeaux », le chef pâtissier opère un retour aux sources en choisissant la Cité des cinq coqs pour y installer sa nouvelle activité. L’actuel chef pâtissier du Meurice, palace cinq étoiles parisien, voudrait créer un atelier de fabrication de pâtisseries destinées à être expédiées dans le monde entier. Les produits fabriqués à Yssingeaux quitteraient l’usine, surgelés, et alimenteraient des points de vente aux quatre coins de la planète, situés pour la plupart dans des gares et des aéroports.
L’information concernant sa volonté de s’installer en Haute-Loire n’est pas un scoop. Cela fait deux ans que le projet est dans les tuyaux. « Lors de sa venue l’été dernier (en juillet 2022, N.D.L.R.), il [Cédric Grolet] m’a parlé de son projet et il a pu rencontrer des gens de la municipalité », glissait Pascal Liotier, dans les colonnes de L’Éveil en juillet 2023. Mais une nouvelle étape a été récemment franchie avec la pose d’un panneau de permis de construire sur une parcelle de La Combe, près du magasin Gamm Vert à Yssingeaux.Le panneau du permis de construire a été déposé sur un terrain à Yssingeaux en septembre dernier. Photo Nathan MarliacPour faciliter l’acquisition du terrain par Cédric Grolet, la collectivité locale s’est engagée sur le foncier en achetant les deux parcelles dans l’optique de lui revendre derrière. Au total, 4.000 m2 seront consacrés à accueillir la future unité de production. Problème, la parcelle n’est pas constructible dans son ensemble : une modification du plan local d’urbanisme est donc nécessaire. « Le PLU devrait être modifié d’ici la fin de l’année », explique Daniel Favier, président de la communauté de communes des Sucs.
La collectivité a facilité l’installation du pâtissier starSelon nos informations, Cédric Grolet et ses équipes ne devraient pas attendre cette modification du plan d’urbanisme pour lancer la construction d’un premier bâtiment de 3.000 m2. Car, il y a la volonté d’aller vite. Négociation du prix du foncier et modification du PLU, la collectivité a tout fait pour ne pas laisser passer cette chance pour le territoire. « C’est une très belle opportunité, tout est fait pour faciliter l’installation de ce projet », continue Daniel Favier.Un budget d’environ 4 millions d’euros serait envisagé pour voir Cédric Grolet s’implanter à Yssingeaux. Un quart est financé par de l’argent public. Séduite par le projet, la Région Auvergne Rhône-Alpes aurait mis 800.000 € sur la table.
Une réunion devrait bientôt se tenir à LyonEn juillet dernier, le conseil communautaire des Sucs a voté à huis clos et décidé d’allouer 200.000 € à l’enveloppe globale. « C’est un projet qui va faire briller tout le territoire avec 40 emplois à la clé sur le long terme », ajoute le président de la communauté de communes des Sucs.
Du côté de Cédric Grolet et de ses équipes, toujours selon nos informations, le volet financier serait en cours de bouclage. « Nous faisons tout pour que le projet aboutisse. Ce n’est pas facile, cela prend du temps », indique Pierre Liogier, maire d’Yssingeaux.
« Nous ne sommes pas du tout inquiets, cela prend peut-être un peu plus de temps qu’espéré, mais ce n’est pas un petit projet. C’est un dossier qui est lourd et qui inclut des subventions publiques ».
Pour faire le point sur les négociations avec les banques, la collectivité aurait demandé un rendez-vous avec Cédric Grolet et ses équipes. Même si la date n’a pas encore été évoquée, cette réunion devrait se tenir très prochainement à Lyon, entre les murs du conseil régional, cours Charlemagne.
« Nous avons toujours été en contact et cela a perduré. Nous avons fait des concours ensemble, c’est le genre d’aventures qui rapprochent. Que ce soit Cédric Grolet ou Yann Sabot, en tant que patron, quand vous avez des jeunes aussi excellents, les liens restent forts. »
Êtes-vous fier de son parcours et de tout ce qu’il a entrepris ?
« Qui ne serait pas fier d’avoir formé Cédric et tous les autres jeunes que j’ai pris sous mon aile en 31 ans de carrière ? Rigueur, remise en question permanente, volonté de créer sans cesse. Cédric a puisé dans toutes les rencontres qu’il a faites durant son parcours pour devenir celui qu’il est aujourd’hui. Il a fait tout ce qu’il fallait faire et il l’a développé sans cesse. C’est ce chemin-là qui l’a mené vers l’excellence. »
Avec son projet, il effectue un « retour aux sources ». Que cela vous inspire-t-il ? « Je suis très content qu’il revienne s’implanter dans la région. C’est une bonne chose pour le territoire et pour la Haute-Loire. Mais son projet n’a pas encore été totalement dévoilé, je n’en sais pas beaucoup plus que les autres ! »
Vous donnez-vous des nouvelles régulièrement ?
« Nous prenons des nouvelles de temps en temps, on se tient au courant de nos actualités. Quand j’ai Cédric au téléphone, c’est le même depuis toutes ces années. Dans ce métier, il y a une importante notion de respect entre le maître et l’ancien apprenti. Nous sommes sur la même longueur d’onde et cela n’a jamais changé ».
Nathan Marliac